Société
|

Payer son bus avec sa carte bleue, ça commence maintenant

Depuis que le ticket carton a tiré sa révérence, il fallait bien une solution pour ceux qui oublient leur Navigo plus souvent que leurs clés. Bonne nouvelle : on peut désormais payer son bus avec sa carte bleue, comme on achète un croissant. Pratique, instantané… et un peu plus cher, forcément. On vous raconte cette petite révolution du quotidien francilien.

Depuis le 5 novembre, le ticket carton appartient au passé. Une petite révolution pour celles et ceux qui n’ont ni Navigo, ni smartphone, ni carte Easy. La solution est désormais juste à côté du chauffeur : un petit terminal bancaire, discret mais efficace. On approche sa carte, ça bip, c’est validé. Aussi simple que d’acheter une baguette. Enfin !

Concrètement, le déploiement des boitiers CB a commencé cet été : plus de 4 500 bus franciliens sont désormais équipés du paiement sans contact. La RATP en compte déjà un millier, Keolis près de 400. Certaines lignes — 74, 66, 85, 340 — sont opérationnelles. Les autres suivent le mouvement. Dans le métro et le RER, en revanche, c’est une autre histoire. Le réseau ferré compte 750 stations et quelque 10 000 valideurs à modifier avant de pouvoir accepter la carte bancaire. Un chantier colossal estimé à 100 millions d’euros et étalé sur plusieurs années. Autrement dit : ne rangez pas votre Navigo trop vite, payer le métro en carte bleue n’est pas pour demain.

Le prix de la liberté (ou de l’étourderie) : 2,50 €

Bien sûr, la simplicité a un coût : 2,50 € pour un ticket acheté directement dans le bus. C’est plus cher que les 2 € de l’appli ou du Navigo Easy, et bien au-dessus des 1,60 € du Liberté+. En clair : c’est un tarif de dépannage. Mais quand on a oublié son passe, perdu sa carte Easy ou qu’on n’a pas envie de télécharger une énième appli, ça dépanne très bien. Pour les touristes aussi, la différence est notable. Plus besoin de s’interroger devant une borne, de déchiffrer les mystères du ticket t+ ou de comprendre le fonctionnement du Navigo Jour. On monte, on paye, on roule. Un service qui ressemble à ce qui existe déjà à Londres, Lyon, Brest ou Dijon.

Et maintenant ?

D’ici quelques mois, tous les bus franciliens devraient être équipés. Le ticket carton, lui, deviendra un vrai objet vintage — un morceau de XXe siècle à glisser dans une boîte à souvenirs. Pour ceux qui en ont encore qui traînent quelque part, il est toujours possible de les échanger dans les bornes et agences. Mais attention : leur validité se réduit progressivement et disparaîtra complètement d’ici 2026.

En attendant, le portefeuille s’allège. Mais vu le prix, le paiement par CB restera surtout une roue de secours plutôt qu’un nouveau réflexe du quotidien.

A lire aussi : Du C au Y : quand le RER se met au Scrabble en Essonne

A lire aussi : De la ligne 1 en 1900 au Grand Paris Express : une histoire de l’art dans le métro

A lire aussi : Du ticket unique à 2,50 € à l’élargissement du Navigo Liberté +, quelles sont les nouveautés tarifaires dans les transports en 2025 ?