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Un Low-tech Lab à Boulogne pour penser le monde autrement

L'ingénieur Corentin de Chatelperron (au centre), fondateur du Low-tech Lab en visite au Counter Culture Labs de San Francisco / © Low-tech lab
L’ingénieur Corentin de Chatelperron (au centre), fondateur du Low-tech Lab en visite au Counter Culture Labs de San Francisco / © Low-tech Lab

Le Low-tech Lab n’est pas encore ouvert officiellement au public mais il fait déjà parler de lui. Ce laboratoire, dédié aux technologies peu gourmandes en matériaux et en énergie, s'est installé à Boulogne-Billancourt dans une ancienne école maternelle. Les expériences seront menées par des ingénieurs, des artisans et des bénévoles et seront présentées aux habitants du quartier et aux Grand-Parisiens. La journaliste Manon Gayet a visité le lieu.

He had a dream. That one day… la technologie viendrait à la rescousse de notre planète. Ce rêve, c’est celui de Corentin de Chatelperron. Cet explorateur, ingénieur et navigateur, navigue à travers le monde depuis quatre ans pour dénicher des projets durables et innovants. Son but ultime ? Montrer que, partout dans le monde, des inventions révolutionnent le quotidien des populations locales alors qu’elles pourraient être utilisées à plus large échelle.

Son catamaran, le Nomade des Mers, a d’ailleurs été transformée en laboratoire flottant avec entre autres une serre hydroponique et des éoliennes ainsi qu’un espace servant à tester les concepts glanés aux quatre coins du globe. Pas du genre individualiste, il les partage depuis sa Bretagne natale, où il a fondé le tout premier Low-tech Lab. Derrière ce nom un peu barbare se cache un principe simple : mettre à disposition de tous des technologies simples, accessibles à toutes les bourses, facilement réparables et faisant la part belle aux matériaux recyclés. Bref du do it yourself, sauce écoresponsable.

Tester les low-techs en milieu urbain

Depuis, le Low-tech Lab breton a fait des petits. Il y a quelques mois, le dernier né a pris ses quartiers à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), près du pont de Sèvres, dans une ancienne école maternelle appelée à devenir la Maison de la Planète. La concrétisation d’un projet porté depuis plus de deux ans par Corentin de Chatelperron et des bénévoles boulonnais. « Notre objectif est de tester et de valider des low-technologies dans un contexte urbain et de prouver qu’on peut les dupliquer  à l’échelle d’un quartier, d’une ville… Au-delà de ce lieu », explique Ancelin Moulherat, porteur de projet au Low-tech Lab BBGP de Boulogne.

Certes, la crise sanitaire a un peu compliqué les choses et repoussé l’ouverture à la rentrée prochaine. Si l’équipe du Low-tech Lab entretient le mystère sur les futurs occupants, une chose est sûre, recyclage, entrepreneuriat et transmission seront leurs maîtres-mots. « On souhaite ouvrir le Low-tech Lab au public dès que possible, y compris aux scolaires. Nous souhaitons que les habitants du quartier s’approprient ce lieu et ce qu’on y fait. » Mais aussi les Franciliens au-delà des frontières boulonnaises.

Marmite norvégienne et hydroponie

Pas de temps à perdre donc pour l’équipe de bénévoles qui a déjà investi les lieux. Dans l’atelier, Ancelin présente la marmite norvégienne, une grande caisse en bois (de récup’, évidemment) tapissé d’une couverture de survie. « Tu démarres la cuisson de ton repas comme d’habitude dans ton faitout, mais dès que c’est bien chaud, tu places le tout dans la caisse. Tu refermes et la cuisson se poursuit, sans énergie supplémentaire. » De quoi faire des économies, pour la planète et pour son portefeuille.

Sur la table attenante trône une drôle de machine en bois. Je lis les inscriptions : « Cendrier », « Bouteille »… « Il s’agit d’une machine pour découper des bouteilles en verre et les surcycler en verres. La coupe se fait par chauffe grâce à une résistance », m’explique Ancelin Moulherat face à ma mine perplexe.

Avant de repartir, j’observe les plantes qui s’épanouissent dans des bouteilles en plastique coupées en deux, derrière les fenêtres. « Elles sont alimentées par hydroponie, une technique de culture hors sol, là encore pour économiser l’eau. » Un système bientôt répliqué dans l’ancienne cour de récré. Là où jouaient les enfants pousseront bientôt toutes sortes de plantes dans des baignoires reconverties en bacs à fleurs. Dans les low-techs, on ne manque décidément pas d’imagination.

Infos pratiques : Plus d’infos sur lowtechlab.org

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