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Le crowdfunding met la générosité au service de l’écologie

L'association Agir pour l'environnement, qui soutient de nombreuses causes comme la sensibilisation à la nature à l'école, a intégré le crowdfunding à son modèle économique / © Association L'enfant dans la nature
L’association Agir pour l’environnement, qui soutient de nombreuses causes comme la sensibilisation à la nature à l’école, a intégré le crowdfunding à son modèle économique / © Association L’enfant dans la nature

Chaque année, les plateformes de financement participatif permettent à des centaines de projets verts de voir le jour. Une tendance qui se renforce et qui profite aussi bien au monde associatif qu'à celui des entreprises.

Vous vous en souvenez sûrement. En 2015, Cyril Dion et Mélanie Laurent racontaient sur grand écran l’histoire de quatre trentenaires en quête de solutions face à l’urgence climatique. La particularité de Demain n’était pas seulement son regard porté sur l’écologie mais aussi son mode de financement. Car si le long-métrage a attiré plus d’un million de spectateurs dans les salles obscures, c’est grâce aux 10.266 contributeurs de la campagne de financement participatif menée par les deux militants. Avec, à la clé, 444.390€ récoltés.

Les plateformes de crowdfunding l’ont bien compris : depuis cinq ans, elles sont les nouvelles places-to-be pour les entrepreneurs, associations et organismes porteurs de projets verts. « Avant 2015, les projets qui prenaient en compte leur impact environnemental étaient rares. Aujourd’hui, ceux qui n’ont pas une dimension écologique sont devenus l’exception », constate Arnaud Burgot, directeur général d’Ulule, l’une des principales plateformes avec KissKissBankBank.

Il faut dire que le principe du crowdfunding est séduisant : les plateformes réunissent des communautés  — plus de 2 millions de membres rien que sur KissKissBankBank — prêtes à mettre la main à la poche pour soutenir des projets. Pas étonnant dès lors que le recours à de telles plateformes soit devenu un réflexe pour les défenseurs de l’environnement. « En 2020, près de 130 projets grand-parisiens faisaient partie de notre catégorie ‘Solidaire et citoyen’ et portaient sur des enjeux écologiques à échelle locale », précise Arnaud Burgot. Récemment, Cyril Dion a bouclé une deuxième campagne de financement participatif sur KissKissBankBank avec cette fois plus de 300.000€ pour financer son prochain film, Animal

Un manière d’attirer l’attention sur des sujets de société

L’association Agir pour l’Environnement a aussi intégré ce mode de financement à son modèle économique. Un moyen supplémentaire de mobiliser des fonds alors que l’association refuse toute subvention publique. « Avec le crowdfunding, les citoyens peuvent  financer ponctuellement une association et soutenir une action collective par un petit geste », note Stéphen Kerckhove, son délégué général. Autant de raisons qui ont poussé l’association à organiser sa cinquième campagne de crowdfunding de suite pour la préservation des pollinisateurs.

Tous les secteurs sont concernés à l’instar de la mode éthique qui cherche à créer des vêtements plus respectueux de l’environnement. Et pour cause : deuxième industrie la plus polluante après le pétrole, la mode génère aujourd’hui 10% des émissions de CO2 et 20% des eaux usées. Pour Adel Haddadi, le financement participatif est le meilleur moyen d’attirer l’attention sur le sujet et d’impliquer les futurs consommateurs dans l’aventure. Il a ainsi choisi le crowdfunding pour développer Pickloz, sa marque de vêtements upcyclés — comprenez, des vêtements déjà portés mais repimpés pour leur donner une nouvelle vie — imaginée avec ses deux enfants et une amie de sa fille. « Nous avons choisi le financement participatif parce que nous pouvons créer des liens authentiques avec vous et c’est ce que nous recherchons par-dessus tout », expliquent-ils sur la page de leur campagne.

Dialoguer avec les futurs utilisateurs

Embarquer les contributeurs dans l’aventure et donner également un ancrage local à son service, voilà une ambition partagée par Guillaume Magné. En plein confinement en mars 2020, le jeune homme de 26 ans décide de lancer Looca, un système de livraison de produits bio Made in France et sans plastique à Paris. « Grâce à la campagne, j’ai reçu beaucoup de messages me disant que le projet était top. Je suis sûr maintenant de répondre à un besoin ! »

Preuve qu’entre les projets verts et le crowdfunding c’est du sérieux, Ulule a reçu le label B Corp, qui certifie l’impact social et environnemental positif de ses activités. Une illustration parfaite du fameux adage « seul on va vite, ensemble on va plus loin ».

La rédaction d’Enlarge your Paris a sélectionné 5 projets grand-parisiens à soutenir en ce moment sur Ulule et KissKissBankBank :

Pickloz

Récupérer 80 à 90% des tissus d’un vêtement pour donner vie à une nouvelle pièce de votre garde-robe, voilà l’ambition de Pickloz. La marque à l’esprit streetwear, fondée par Abel Haddadi, ses deux enfants et une amie de sa fille, s’appuie sur l’upcycling pour lutter contre la mode jetable.

Infos pratiques : à soutenir sur KissKissBankBank  jusqu’au 14 avril

Looca

Livrer des produits bio, fabriqués en France et livrés sans aucun emballage plastique, tel est le défi que s’est lancé Guillaume Magné. Le service, actuellement disponible à Paris uniquement, est appelé à conquérir tout le Grand Paris (et la France entière).

Infos pratiques : à soutenir sur Ulule jusqu’au 19 avril

Utopia, un lieu culturel écolo librairie-expos-débats

Ouvrir un lieu dédié aux questions écologiques, c’est le projet porté par l‘association parisienne Utopia. Les fonds récoltés permettront de rendre les expositions et autres conférences gratuites et d’assurer les coûts de fonctionnement de la librairie durant les premières années.

Infos pratiques : à soutenir sur KissKissBankBank jusqu’au 20 avril

Zone de Bzzz

Pour la cinquième année consécutive, l’association Agir pour l’Environnement proposent à tous de semer des graines nectarifères. L’objectif : permettre à la flore de reprendre ses droits, faire revenir les insectes et les abeilles dans sa jardinière et ainsi préserver la biodiversité.

Infos pratiques : à soutenir sur Ulule jusqu’au 15 juin

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