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Les Boîtes à Vélo veulent faire pousser une génération de cycloentrepreneurs

Lancés à Nantes en 2015, Les Boîtes à vélo, qui cherchent à promouvoir l’entreprenariat à vélo, compte désormais sept association en France dont une à Paris depuis 2017 / © Les Boîtes à Vélo
Lancées à Nantes en 2015, Les Boîtes à vélo, qui visent à promouvoir l’entreprenariat à vélo, comptent désormais sept associations en France dont une à Paris depuis 2017 / © Les Boîtes à Vélo

L'entreprenariat à vélo ne concerne pas seulement le secteur de la livraison. Il séduit également de plus en plus d'artisans, sachant qu'un vélo cargo peut transporter jusqu'à 450 kilos de matériel, soit l'équivalent d'une Kangoo. C'est pour soutenir cette génération de cycloentrepreneurs que se sont créées les Boîtes à Vélo, implantées à Paris et dans plusieurs villes en France et dont nous parle leur porte-parole Philippe Genty.

En Île-de-France, Les Boîtes à Vélo, association qui encourage l’entreprenariat à vélo, existe depuis 2017. Avez-vous senti une montée en puissance en quatre ans ?

Philippe Genty : On a clairement noté un engouement. Quand nous avons créé l’association en 2017, on comptait douze ou treize entreprises adhérentes sur Paris. Désormais, nous avons chaque semaine une à deux adhésions supplémentaires. Et, depuis le début de la crise sanitaire, on se rend compte que la pratique ne concerne plus seulement les grandes agglomérations mais aussi les villes moyennes, les petites villes et les zones rurales.

L’entreprenariat à vélo se prête-t-il mieux à certains types d’activités ?

Il y a effectivement des métiers un peu clé. Par exemple la cyclologistique, c’est-à-dire ce qui a trait à la livraison. Nous avons aussi beaucoup de services d’urgence en artisanat : plombiers, électriciens… D’autres métiers se développent comme par exemple les jardiniers-paysagistes. Le vélo est pratique et opportun en ville car il y a de plus en plus de limitation de vitesse, davantage de zones sans voitures. Avec le vélo, on n’a plus de problème pour se garer. Du coup, on peut faire plus de rendez-vous par jour. D’autant qu’entre l’avant de l’engin et la remorque, on peut prendre en charge jusqu’à 450 kilos de matériel. Cela équivaut à ce que peut transporter une Kangoo !

D’accord, mais à vélo, le bassin d’activités est forcément plus limité qu’en voiture…

Peut-être qu’on restreint le périmètre mais on reconquiert des territoires sur lesquels des artisans n’allaient plus parce que c’était l’enfer pour se garer. Je pense aux centres-villes. Et ce n’est pas parce qu’on bosse jusqu’à 100 kilomètres de chez soi qu’on bosse mieux ! Avec le vélo, on va moins loin mais on se crée une clientèle vraiment locale. Finalement, on regagne ce qu’on avait perdu en humanité en cœur de ville.

Beaucoup de gens semblent tentés par l’aventure de l’entreprenariat à vélo…

Effectivement, des reconversions, j’en vois tous les jours. C’est pourquoi nous avons créé au niveau national un programme sur trois ans pour sensibiliser 100.000 entreprises à la question et former 3.000 cycloentrepreneurs. Ma Cycloentreprise est une formation gratuite qui se déroule dans de nombreuses villes de France. On a déjà formé une quarantaine de personnes depuis le printemps dernier – la crise sanitaire a forcément un peu ralenti les choses – et nos sessions font le plein !

Que dire à ceux qui estiment que la démarche est gadget ?

Soyons clairs : on n’est pas là pour faire le Tour de France avec notre vélo. Mais pour faire marcher notre entreprise. Donc c’est un outil de travail qui se doit d’être performant, il n’est pas là pour faire joli. Un entrepreneur vit de son travail. Et son vélo lui permet d’être compétitif.

Infos pratiques : Plus d’infos sur lesboitesavelo.org et macycloentreprise.fr

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