La grande boucle de La Roche-Guyon, le graal du randonneur francilien

La Seine vue depuis les coteaux de La Roche-Guyon dans le Val-d'Oise / © Helloways — La Seine vue depuis les coteaux de La Roche-Guyon dans le Val-d’Oise / © Helloways

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Cette boucle de 32 kilomètres dans les méandres de la Seine nous rappelle gentiment une vérité universelle de la rando : quand un sentier descend, il finit toujours par remonter ! C’est un peu le mantra de ce parcours sublime, sportif et dépaysant. Et exigeant pour les mollets. On démarre à la gare de Bonnières, on traverse la Seine et on attaque la grimpette. D’abord par les ruelles du charmant village de Bennecourt, puis très vite dans des chemins creux bordés d’aubépines, avant de serpenter entre prés et vergers. Si vous y allez en automne, n’hésitez pas à goûter les figues qui pendent généreusement au-dessus des murs des jardins. Après deux ou trois kilomètres de montée tranquille (mais bon, c’est quand même de la montée !), c’est le coup de cœur garanti : le cirque de La Roche-Guyon apparaît d’un coup, immense et majestueux. Une gigantesque falaise de craie blanche qui s’étend à perte de vue. Avec pas très loin, le donjon médiéval de la Roche-Guyon. Et très, très loin, les deux cheminées de l’ancienne centrale EDF de Porcheville, face à Mantes-la-Jolie. Le point d’arrivée…

Cette boucle, c’est vraiment le paradis du randonneur francilien. Tout est réuni : des paysages magnifiques, un parcours superbe, le tout accessible avec un simple passe Navigo. Côté patrimoine, on est gâtés : le parc naturel du Vexin, la réserve de la boucle de Moisson, le château de La Roche-Guyon avec son potager sublime, l’église de Vétheuil qui a inspiré les impressionnistes, et la belle collégiale de Mantes-la-Jolie. Certes, il faut aimer marcher. Mais pour ceux qui se lancent, c’est une vraie pépite. Un rendez-vous avec la beauté et avec soi-même, en toute saison, par tous les temps. Il faut juste être en forme, et avoir de bonnes chaussures.

Les temps forts du parcours

Au kilomètre 6, premier coup de théâtre : la Seine apparaît soudain au fond de la vallée, avec toute la réserve de la boucle de Moisson qui se déploie devant vous. C’est magnifique. Même si les cheminées de Mantes-la-Jolie semblent encore plus lointaines qu’au départ – un vrai mirage !

À La Roche-Guyon, la mairie a eu la super idée d’installer des plaques émaillées reproduisant des œuvres de Cézanne, Monet… dont les originaux sont aujourd’hui dans les plus grands musées américains. Après le village, ses écuries majestueuses, le château et le sublime potager redessiné par le paysagiste Gilles Clément, on attaque le sentier des Crêtes. Son nom dit tout ! On marche sur un chemin blanc calcaire, sous des petits chênes, avec par moments une vue sublime : la Seine ressemble à un immense miroir qui joue avec les lumières du ciel.

À mi-parcours, arrêt à la jolie petite ville de Vétheuil (kilomètre 16) et changement d’ambiance total. Fini les falaises de craie : bienvenue dans le monde agricole du Vexin. Des champs, des villages, des chevaux et des vaches. Au loin, d’anciennes carrières en cours de renaturation, et au-delà de la Seine, le quartier du Val Fourré puis Mantes-la-Jolie avec sa superbe collégiale.

Informations pratiques :

Parcours de 32 kilomètres. Dénivelé : environ 600 mètres de dénivelé positif (avec de bonnes montées et descentes !)
Consultez et téléchargez le GPX du tracé ici.
Gare de départ : Bonnières, dernière gare d’Île-de-France avant la Normandie (ligne J du Transilien depuis Paris Saint-Lazare). Gare de retour : Mantes-la-Jolie (ligne J du Transilien, retour vers Paris Saint-Lazare). Accessibilité : avec un simple passe Navigo !
Durée estimée : 7 à 9 heures de marche selon votre rythme, pauses comprises.
À La Roche-Guyon, on trouvera une boulangerie, un café etmême… un bar à bière troglodytique. Et des toilettes publiques avec une fontaine d’eau potable, sur une jolie petite place ornée de tilleuls, entre le château et l’église. Bref, tout ce qu’il faut pour se recharger en calories et en bonne énergie avant de continuer le parcours.
En période de chasse, on évite de sortir des sentiers, et on peut s’équiper d’un gilet orange ou avoir un sifflet dans le sac, ça peut servir. Si vous partez en hiver, glissez aussi une frontale pour les derniers kilomètres.

Le château de La Roche-Guyon / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris

Pour aller plus loin : Donnez un nom aux paysages traversés !

Réserve des Îles de Moisson : au pied de falaises, de l’autre côté de la Seine, c’est un parc naturel de 265 hectares créés en 2009 sur d’anciennes carrières de sable. Plus de 200 espèces d’oiseaux y ont élu domicile, entre plans d’eau et roselières. On ne les verra pas, mais cela fait un fond d’écran sublime pour toute la balade.

Bords de Seine et coteaux calcaires : C’est le hit du parcours, ce qui fait sa beauté et sa singularité. Avec le sentier des crêtes, on longe le fleuve sur les hauteurs, à travers une végétation étonnante, des orchidées sauvages et des petits chênes méditerranéens, témoins du climat doux de la vallée.

Parc du Vexin : créé en 1995, ce territoire de 71 000 hectares protège un plateau agricole et forestier magnifique, avec ses villages de pierre blanche, leurs anciennes maisons de viticulteurs et de belles fermes. On y pénètre entre Vétheuil et Mantes-la-Jolie.

A travers le parc naturel du Vexin / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris

L’héritage historique, culturel et patrimonial, le plus de cette randonnée nature :

La Roche-Guyon : classé parmi les Plus Beaux Villages de France, ce bijou incroyable s’articule autour de son château troglodytique unique, creusé dans la falaise du XII^e au XVIII^e siècle. Ses jardins en bord de Seine ont été repris il y a 20 ans par la star des paysagistes, Gilles Clément. Attention, ne pas cueillir les fruits sur les arbres ! On ne peut croquer que les pommes et les poires tombés au sol.

Domaine de Villarceaux : à 5 km de La Roche-Guyon (hors sentier), ce domaine de 800 hectares abrite deux châteaux et des jardins somptueux. Propriété du Conservatoire du littoral, il propose une bergerie pour y passer la nuit. L’occasion de transformer la rando en week-end !

Vétheuil : Ce village de 700 habitants a inspiré Claude Monet pendant trois ans. Il y a peint plus de 150 toiles, capturant les variations de lumière sur le fleuve et les façades. Son église gothique domine toujours la Seine. C’est aussi un spot idéal pour un pique-nique à mi-parcours, en bord de Seine, à côté du bac. Et puis petit tip : il y a une excellente chocolaterie dans le village !

Le Val Fourré : On ne le traverse pas, mais on l’aperçoit au milieu d’un panorama superbe, juste avant de redescendre en bord de Seine et de gagner Mantes-la-Jolie. Ce quartier des années 1960-1970 illustre l’urbanisme de masse de l’époque. Malgré des difficultés, il fait l’objet de rénovations depuis les années 2000.

À l’arrivée, Mantes-la-Jolie : La collégiale Notre-Dame est un chef-d’œuvre gothique dont la façade rivalise avec celle de Notre-Dame de Paris. Bien qu’abîmée pendant la guerre, la ville conserve un patrimoine superbe. Pour reprendre des forces avant le train, arrêtez-vous à la pâtisserie L’Éphémère, face à la tour Saint-Maclou !