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Supershaktimaan, le roman-photo coloré d’un super-héros sur un pont de Paris

L'exposition « Les aventures de Supershaktimaan » est à voir sur les grilles du pont Saint-Ange à Paris / © Nicolas Henry
L’exposition « Les aventures de Supershaktimaan » est à voir sur les grilles du pont Saint-Ange à Paris / © Nicolas Henry

Jusqu'au 8 mai, le pont Saint-Ange, qui enjambe les voies de la gare du Nord, sert de décor aux aventures de Supershaktimaan, une expo photo contant l'histoire d'un super-héros hindou qui vit un amour impossible avec une musulmane et en lutte contre le Shopping Monster.

Paris est gris souris mais, sur les grilles du pont Saint-Ange (10e) qui enjambe les voies de la gare du Nord, des touches de couleurs arrêtent les passants. Jusqu’au 8 mai y sont exposées les photos de Nicolas Henry. L’artiste y propose sa série « Les aventures de Supershaktimaan » sous l’égide de l’institut des Cultures d’Islam (18e). Un projet mené pendant trois ans entre l’Inde, le Maroc et la Turquie, qui relate les aventures – à lire via un QR Code – d’un super héros hindou amoureux de Shamina, une jeune femme musulmane. Tous deux sont en lutte contre le Shopping Monster, un méchant qui prône la surconsommation et « transforme les cerveaux en caddie ».

Il en résulte une série flamboyante et baroque où les couleurs comme les jeux sur les perspectives contribuent à la création d’une fable burlesque. « J’ai utilisé Shaktimaan, une sorte de Superman très kitsch, tout en proposant une adaptation contemporaine des légendes indiennes, éclaire Nicolas Henry. Le héros et Shamina sont un peu des Roméo et Juliette hindou et musulmane. » Au gré des photos, on croise aussi Ritu, « déesse des Stratosphères et des Voies lactées pleines de cornflakes » ou encore un tsunami figuré à l’aide de draps et de tissus.

À deux pas de Little India

On pense à Jean-Paul Goude pour la fantaisie qui émane des photos. « C’est vrai que, comme lui, je travaille sur les identités, confirme Nicolas Henry. Je retravaille mes photos pour souligner mon propos. » Sauf que lui, il les reprend selon la technique utilisée en Inde au début du XXe siècle avec ajout de peinture ou de collages. « On a travaillé pendant un mois en Inde, avec une équipe de huit personnes. »

Quant au lieu de l’exposition, il n’a rien d’anodin. Pour Nicolas Henry, il a même une valeur toute personnelle : « C’est le quartier où habitaient mes grands-parents, aussi bien paternels que maternels. » Surtout, à quelques mètres de là débute la rue du Faubourg-Saint-Denis et le quartier de Little India. « C’est aussi ce qui est génial, explique le photographe : pouvoir faire une restitution au sein de ces communautés qui cohabitent dans le quartier. » Et de poursuivre : « Quand on expose dans la rue, il faut que le sujet parle à tous ! » Nul doute que, d’ici mai, ces photos trouveront à qui parler.

Infos pratiques : exposition « Les aventures de Supershaktimaan » sur le pont Saint-Ange, à côté du 39 ter, boulevard de La Chapelle, Paris (18e). Jusqu’au 8 mai. Accès : métro La Chapelle (ligne 2). Plus d’infos sur institut-cultures-islam.com

L'un des clichés de l'exposition « Les aventures de Supershaktimaan » / © Nicolas Henry
L’un des clichés de l’exposition « Les aventures de Supershaktimaan » / © Nicolas Henry

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