
Fin septembre, le Sud grand-parisien a vu la naissance d'un nouveau parc, celui de la Roseraie à Châtenay-Malabry. L'occasion d'une balade pour profiter des couleurs de l'automne et de cette constellation verte qui s'étend sur 3 km du parc Henri-Sellier au Plessis-Robinson au parc de Sceaux. Un voyage qu'a entrepris la journaliste d'Enlarge your Paris Pauline de Quatrebarbes.
Fin septembre, les Hauts-de-Seine ont posté un faire-part pour annoncer la naissance d’un nouveau parc : le parc de la Roseraie à Châtenay-Malabry. Il rejoint ses grands frères, j’ai nommé le parc de Sceaux, le parc de la Vallée-aux-Loups et le parc Henri-Sellier, formant ainsi un ruban vert sur trois kilomètres entre Le Plessis-Robinson et Sceaux. Idéal, me dis-je, pour voir poindre les premières couleurs de l’automne. Une balade que je débute à la station Robinson sur le RER B, située à seulement 10 minutes à pied du parc Henri-Sellier et ses 27 ha (soit 3 ha de plus que les Buttes-Chaumont à Paris).
Une fois ses grilles franchies, j’éprouve un sentiment immédiat de quiétude. Je grimpe l’allée centrale pour parvenir jusqu’au panorama offrant une vue à 180 degrés sur le Sud grand-parisien. Dans le ciel, j’observe le ballet des avions qui décollent et atterrissent à Orly (Val-de-Marne). J’en profite également pour visualiser la suite de mon parcours avant de descendre l’agréable chemin du Calvaire (qui porte bien mal son nom) en direction de la Vallée-aux-Loups sis à Châtenay-Malabry.
Un cèdre qui pleure
Avec ses 36 ha (soit un hectare de plus que le plus grand des parcs parisiens, le parc de la Villette) et ses sentiers vallonnés, le domaine fut la résidence il y a 200 ans de l’écrivain François-René de Chateaubriand, chassé de Paris pour avoir critiqué l’empereur Napoléon. Dommage pour lui qu’Enlarge your Paris n’ait pas existé à l’époque. J’y croise l’Île verte, succession de petits jardins à l’anglaise et de plans d’eau au romantisme à fleur de ponts suspendus et où se trouve une chaumière d’où l’on verrait bien sortir Blanche Neige.
Parvenue à l’arboretum, qui abrite plus de 500 espèces d’arbres, je me mets à la recherche du cèdre bleu pleureur de l’Atlas, élu Arbre de l’année en 2015 par l’Office national des forêts et dont je ne résiste pas à l’envie de vous narrer l’histoire… et les mensurations. Âgé aujourd’hui de 130 ans, il mesure 14 mètres de hauteur, s’étend sur 680 m² et s’enorgueillit d’un tronc d’une circonférence de 4,80 m. Tout commence en 1873 : une mystérieuse pomme de pin atterrit dans l’arboretum de la Vallée-aux-loups. En 1890, Gustave Croux, un pépiniériste de renom, devient propriétaire des lieux et met la précieuse pomme de pin en culture par bouturage. Elle finit par muter et par donner naissance à un arbre unique : le premier individu « pleureur » de la variété cèdre bleu de l’Atlas. Planté en 1895, au bord d’un point d’eau et dans un sol fertile, il est devenu cet arbre d’intérêt international en même temps qu’une curiosité locale.

Sceaux, l’un des 5 plus grands parcs du Grand Paris
Non loin de cette sommité, je m’amuse à observer un vieil homme braver les interdits pour aller s’asseoir face à l’étang. À côté de lui, je découvre une autre merveille de la nature. Il s’agit d’une glycine de Chine qui s’est complètement enroulée autour d’un kiosque, lui conférant une dimension féerique. Mais trêve de contemplation. Il me faut maintenant partir à la rencontre du petit dernier des parcs : le parc de la Roseraie. Et, comme dans un jeu de piste, je vais tâtonner, la plupart de ses entrées étant encore fermées. Je finis par en trouver une sur l’avenue de la Division Leclerc.
S’il n’a pas encore fini sa croissance – de 8 ha, il doit passer à 20 ha d’ici à la fin de l’année –, il a déjà choisi son style, à savoir celui des jardins romantiques anglais avec ses allées sinueuses, ses arbres remarquables, ses étangs et ses vues paysagères. Il constitue aussi un excellent trait d’union entre la Vallée-aux-Loups et le parc de Sceaux, que je rejoins par l’entrée Paul-Couderc. Ses 180 ha lui valent de figurer parmi les 5 plus grands parcs du Grand Paris. Entre ses jardins à la française, son bois parcouru de sentiers, ses vastes pelouses et son grand canal (sans parler de ses désormais célèbres cerisiers), il a tout pour plaire. Le 11 octobre, il servira de décor au concert en plein air de la violoncelliste Olivia Gay. En attendant, je regagne la gare du RER parc de Sceaux la rétine imprimée des couleurs de l’automne.
Infos pratiques : parc Henri-Sellier, rue de l’Étang-de-l’Écoute-s’il-Pleut, Le Plessis-Robinson (92) / domaine de la Vallée-aux-Loups, 87, rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry (92) / parc de la Roseraie, avenue de la Division Leclerc, Châtenay-Malabry (92) / parc de Sceaux, avenue Le Nôtre, Sceaux (92)
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2 octobre 2025