Artdevivre
|

Balade à la rencontre d’un des derniers champignonnistes grand-parisiens

Angel Moioli, l'un des derniers champignonnistes grand-parisiens produit des champignons de Paris à Evecquemont / © Mélanie Rostagnat
Angel Moioli, l’un des derniers champignonnistes grand-parisiens produit des champignons de Paris à Evecquemont / © Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris

Ils ne sont plus que cinq champignonnistes dans le Grand Paris à faire pousser des champignons de Paris. La journaliste Mélanie Rostagnat est partie rencontrer l'un d'eux, Angel Moioli, qui vend sa production en direct les vendredis et samedis à Evecquemont dans les Yvelines les vendredis et samedis à Evecquemont dans les Yvelines. L'occasion d'une balade à travers les bois depuis la gare de Vaux-sur-Seine.

Enlarge your Paris et Transilien SNCF s’associent pour vous faire voyager en Île-de-France avec #Cpasloinentrain

Depuis le 1er mars 2022, Île-de-France Mobilités met en place un nouveau tarif pour parcourir toute l’Île-de-France pour 4 € (pour tout achat d’un carnet de 10 tickets ou tarif unitaire de 5 €). Plus d’infos sur iledefrance-mobilites.fr 

A Paris, tout à tendance à pousser comme les champignons. A l’exception des champignons de Paris eux-mêmes. Leur culture, démarrée il y a deux siècles dans les entrailles de la capitale (sous la colline de Chaillot entre autres) et dans les carrières alentours, n’est plus maintenue aujourd’hui que par cinq téméraires. Parmi eux, Angel Moioli perpétue la tradition à Evecquemont (Yvelines), en cultivant, dans les règles de l’art, champignons de Paris, pleurotes et shiitake.

Surplombant les méandres de la Seine, en bordure du Parc naturel régional du Vexin français, son exploitation de près de deux hectares se cache dans une ancienne carrière de chaux agricole, réhabilitée en champignonnière dans les années 1930. Derrière une lourde porte métallique, qui ne laisse nullement présager ce qu’elle dissimule, ce passionné solitaire récolte pas moins de 500 kilos de champignons de Paris certifiés bio chaque semaine.

A 60 ans, celui qui dit « être né dans les champignons » (il a repris l’exploitation familiale) bichonne ses « agaricus bisporus » à la main, dans un dédale de couloirs et de caves humides où la température n’excède jamais les 16°C. Un environnement idéal pour les champignons qui poussent ici été comme hiver.

Des champignons de Paris de la champignonnière des Carrières / © Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris
Des champignons de Paris de la champignonnière des Carrières / © Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris

Après la délocalisation, le tournant des circuits courts

Initiée sous le règne de Louis XIV, la culture souterraine du champignon de Paris s’est développée lorsque le ciment et le parpaing ont privé les propriétaires de carrières de pierres de taille de leur activité initiale. « Le champignon de Paris a connu son âge d’or après la Première guerre mondiale« , raconte Angel Moioli, qui précise que la production française a commencé à décliner dans les années 1970 lorsque la Hollande s’est mise à cultiver ce champignon en extérieur dans des hangars isolés, de manière industrielle. « Ces structures ont ensuite été démontées et installées en Europe de l’Est, et notamment en Pologne, où la main-d’oeuvre était moins chère« , poursuit-il. Une concurrence qui a eu raison de la centaine de champignonnistes franciliens.

Angel a persévéré et se voit récompensé par le regain d’intérêt des consommateurs et restaurateurs pour le local, notamment depuis l’essor des émissions télévisées culinaires. « Les Français veulent cuisiner avec de bons produits et savoir d’où ils viennent, comment ils ont été cultivés », se réjouit le producteur qui propose ses champignons à la vente directe. L’échange régulier avec ses clients, il ne le perdrait pour rien au monde. « Cela me permet d’avoir leur retour et cela m’incite à faire le maximum pour qu’ils soient satisfaits« , assure-t-il, exprimant son désir de « se remettre en question et de toujours continuer à apprendre« . Désireux de transmettre son savoir-faire et sa passion, Angel Moioli compte profiter des dix prochaines années pour former des jeunes ou des amateurs en quête de reconversion, avant de partir à la retraite.

Le chemin qui mène à la champignonnière des Carrières depuis la gare de Vaux-sur-Seine / © Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris
Le chemin qui mène à la champignonnière des Carrières depuis la gare de Vaux-sur-Seine / © Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris

Balade gastronomique

En attendant, vous pouvez lui rendre visite et faire vos emplettes à la champignonnière tous les vendredis de 14h30 à 17h30 et les samedis de 11h à midi. L’occasion aussi de s’offrir une jolie balade depuis la gare de Vaux-sur-Seine (Yvelines) à travers les bois en empruntant sur environ 2 km les sentiers du Ruisseau, de la Folie et du Bas du dos d’Âne (voir carte ci-dessous), soit une petite demi-heure de marche sur des chemins vallonnés. Et si vous êtes gourmand, vous pouvez même sur le chemin faire une halte à la miellerie Miels d’exception, dont les abeilles butinent les fleurs autour d’Evecquemont. Du tourisme gastronomique à seulement 30 km du périph.

Infos pratiques : Champignonnière des Carrières, rue des Carrières, Evecquemont (78).  Vente au public le vendredi de 14h30 à 17h30 et le samedi de 11h à midi (pas de visites organisées de la carrière). Tarifs : 3€/kg pour les champignons de Paris – blancs ou blonds -, 6€/kg pour les pleurotes et 12€/kilo pour les shiitake. Tél. : 06 09 06 21 52. Accès : Gare de Vaux-sur-Seine Ligne J puis une petite demi-heure de marche à travers les bois. Plus d’infos sur Facebook

A partir du 1er mars 2022, Île-de-France Mobilités met en place un nouveau tarif pour parcourir toute l’Île-de-France pour 4 €. Plus d’infos sur iledefrance-mobilites.fr

Lire aussi : Six adresses pour faire ses courses en train et en circuits courts

Lire aussi : L’une des trois meilleures mozza artisanales de de France vient du 7-8

Lire aussi : Nous avons testé le kebab aux pleurotes recommandé Cécile Duflot