
De la gare de Versailles Chantiers, on rejoint la campagne, la vraie, et c'est un étonnement. Sur le chemin : les réservoirs cachés qui alimentaient les fontaines royales, les anciennes forêts de chasse, les vallons autour du plateau de Saclay, la source de la Bièvre en lisière d'une ville nouvelle, les étangs, les bois et les grandes forêts domaniales, la vallée de la Mérantaise, petite sœur discrète de la Vallée de Chevreuse... Avant le retour en ville, repus de chlorophylle.
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Parcours de la gare de Versailles-Chantiers (RER C, lignes N, U et V) à celle de Trappes (lignes N et U). Distance : 22 km. Durée : 6 h. Le tracé est à consulter et à télécharger ici
Dès les premiers pas depuis les étangs Gobert, face à la gare de Versailles-Chantiers (Yvelines), on comprend qu’on n’est plus dans le décorum officiel, dans la carte postale du Roi-Soleil. Ici, pas de dorures ni de jardins à la française. Juste une ferme urbaine qui prospère là où coulait autrefois l’eau royale, et un joli jardin boisé qui nous accueille avant la plongée en forêt. Les anciens bassins de Louis XIV sont devenus un petit poumon vert, et une porte d’entrée vers l’aventure. Suivre la vallée de la Bièvre, c’est suivre un fil d’eau qui serpente entre étangs et forêts. Cette petite rivière qui naît timidement dans les bois de Versailles vous guide naturellement vers d’autres paysages. Ici, un ancien lavoir témoigne du temps où chaque village avait son point d’eau. Là, une passerelle enjambe discrètement la rivière.
Entre Versailles et Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines), la vallée de la Bièvre offre quelques-uns de ses plus beaux paysages. On traverse des prairies humides où paissent encore quelques chevaux, on longe des mares oubliées où nichent les hérons. La Bièvre serpente paresseusement entre les saules, ponctuée de petits gués en pierre, de passerelles de bois, d’écluses endormies. Par endroits, elle disparaît presque sous la végétation, créant des tunnels de verdure où règne une fraîcheur bienvenue en été. Avant de tout à coup s’élargir en étang. C’est dans ce tronçon que la rivière garde son caractère le plus sauvage, loin des aménagements urbains, comme un secret partagé entre les promeneurs initiés.

Un continuum forestier qui s’étend sur des dizaines de kilomètres
Les forêts royales ? Toujours là, mais traversées par des joggers et des VTTistes. Autrefois terrain de chasse de la noblesse, elles sont aujourd’hui le terrain de jeu des urbains en mal de nature. On traverse ces bois de Versailles qui se prolongent insensiblement vers la forêt domaniale de Port-Royal, puis vers les hauteurs boisées de la vallée de Chevreuse. Un continuum forestier qui s’étend sur des dizaines de kilomètres, ponctué de clairières, d’étangs cachés et de chemins creux. Entre deux bosquets, des zones pavillonnaires surgissent comme des champignons. Bienvenue dans le Grand Paris version nature, où l’histoire et la modernité se côtoient sans complexes.
Fini les lignes droites à la française : ici, ça monte, ça descend, ça serpente. Et, quand on attaque la montée vers le plateau de Saclay, les mollets vont vraiment comprendre que Versailles, ce n’est pas que du plat ! Cette topographie particulière – tout en creux, cuvettes et vallons – explique pourquoi les ingénieurs du Roi ont pu créer leur réseau hydraulique. Chaque dénivelé était calculé, chaque pente exploitée. Marcher, c’est ressentir cette mécanique des fluides grandeur nature.
Et puis, au détour d’un sentier, on aperçoit au loin les premières crêtes de la vallée de Chevreuse. Ces collines boisées qui ondulent à l’horizon, promesse d’autres escapades, d’autres découvertes. On comprend qu’on frôle là un territoire immense, un poumon vert qui s’étend bien au-delà de ce qu’on imagine depuis Paris. Plus on avance, plus la nature reprend ses droits. Les forêts se densifient, les vallons se creusent, l’urbanisation se fait plus discrète. On sent qu’on approche d’autre chose : le parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, l’un des plus anciens de France. Cette vallée, c’est un autre monde. Celui des châteaux de grès, des moulins à eau, des villages de caractère nichés au creux des vallons. Un territoire préservé où l’histoire et la nature dialoguent autrement qu’à Versailles. Moins de grandiloquence, plus d’authenticité.

La porte d’entrée de la vallée de Chevreuse
Et c’est là que le parcours prend tout son sens. Trappes n’est pas juste un point d’arrivée pratique pour reprendre le train. C’est la porte d’entrée (ou de sortie) de cette vallée de Chevreuse qu’on n’a fait que frôler pendant quelques kilomètres. D’ailleurs, dans la dernière étape avant la gare du retour, coup de théâtre final : Port-Royal des Champs apparaît entre les arbres. L’ancienne abbaye rebelle, rasée par l’armée du Roi-Soleil parce que les religieuses avaient osé résister au pouvoir royal. De Versailles à Port-Royal, de la soumission à la résistance, de la mise en scène du pouvoir à la contestation spirituelle, la boucle est bouclée.
Aujourd’hui, cette ancienne abbaye devenue ruine romantique est la porte d’entrée du parc naturel. Message subliminal pour les randonneurs : l’aventure n’est jamais finie ! Les 24 km que vous venez de parcourir ne sont qu’un avant-goût de ce qui vous attend dans cette vallée de Chevreuse, promesse d’autres aventures, d’autres randonnées, d’autres secrets bien gardés de l’Île-de-France. Parce que, finalement, c’est ça la vraie leçon de cette rando : il suffit parfois de sortir des sentiers battus pour redécouvrir sa propre région.
Infos pratiques : Le parcours intégral est à retrouver et à télécharger ici en format GPX. Pour rejoindre la gare de départ, consultez le calculateur d’itinéraires transilien.com

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6 juillet 2025 - Versailles