Culture
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La Maison de la musique de Nanterre, bijou caché de l’Ouest parisien

La Maison de la musique à Nanterre / © Maison de la musique
La Maison de la musique à Nanterre / © Maison de la musique

Si Nanterre abrite l'une des plus grandes salles de concert au monde avec Paris La Défense Arena, la ville cache également une pépite plus intimiste et bien moins connue : la Maison de la musique. Sa secrétaire générale Laurène Condat nous la présente.

En partenariat avec la Maison de la musique

Comment présenteriez-vous la Maison de la musique à quelqu’un qui ne la connaît pas ?

Laurène Condat : Installée dans un bâtiment imaginé en 1994 par l’architecte Daniel Kahane, la Maison de la musique abrite une scène d’intérêt national conventionnée « art et création » ainsi qu’un conservatoire à rayonnement départemental. Tout au long de la saison, nous proposons une cinquantaine de spectacles allant du rap au jazz, en passant par le classique et la musique contemporaine. Nous accueillons également de la danse, quelques spectacles d’humour et une douzaine de propositions jeune public. Nous avons aussi nos « Kid’s party » avec au cours d’une même journée plusieurs spectacles pour enfants et des ateliers ainsi qu’un apéro grenadine. L’autre volet sur lequel nous nous déployons, c’est l’action culturelle. Nous proposons des ateliers pratiques, des conférences ainsi que des rencontres avant ou après spectacle…

À la Maison de la musique, on peut aussi bien entendre « La Moldau » donnée par l’Orchestre National d’Île de France quassister à « Rappeuz », un dispositif mettant en avant la scène rap féminine. Est-ce qu’on peut dire que votre ligne éditoriale est l’éclectisme ?

Elle consiste en tout cas à proposer des activités répondant à tous les publics. Un de nos axes principaux est celui de la création. Nous accompagnons des compagnies de musique urbaine émergentes, par exemple. Nous accueillons aussi trois artistes en résidence par an. Cette diversité permet que tout le monde s’y retrouve avec le souci de ne pas cloisonner nos publics.

Vous parliez des artistes en résidence. Comment interviennent-ils ?

La trompettiste Airelle Besson qui est en résidence pour la troisième année chez nous va donner un ciné-concert autour des films de Fatty Arbuckle, une star du muet. En juin, elle proposera une création menée avec l’orchestre du conservatoire. Le deuxième artiste est Daniel Proietto, chorégraphe d’origine argentine qui conviera plusieurs autres artistes autour d’une soirée consacrée à Nina Simone. Quant à TM+, c’est un orchestre de musique contemporaine implanté depuis longtemps à Nanterre.

Comment expliquez-vous qu’en dépit de cette programmation riche et variée la Maison de la musique de Nanterre demeure encore un peu un bijou caché de l’Ouest parisien ?

Nous sommes scène d’intérêt national conventionnée depuis douze ans. Il faut laisser aux choses le temps de s’installer. D’autant qu’à Nanterre, il y a le Théâtre des Amandiers avec une histoire très forte portée par de grandes figures comme Patrice Chéreau ou Stanislas Nordey. Mais, c’est un choix politique, nous n’avons pas du tout la même programmation. Et puis il y a le fait que nous avons beau être en centre-ville, à 5 minutes de la station Nanterre-Ville, cela reste une station de RER, ce qui peut rebuter les Parisiens. Mais de toute façon on ne se raconte pas d’histoires : notre public est composé à 60 % de Nanterriens et à 80 % d’habitants des Hauts-de-Seine. C’est essentiellement pour eux que nous travaillons. Même s’il est vrai qu’on peut voir chez nous de grands artistes pour moins cher qu’intra-muros comme Malik Djoudi qui passe en novembre à l’Olympia mais sera chez nous dès le 16 octobre pour 28 €, dans une salle plus intime de 475 places.

Justement, avez-vous quelques recommandations de spectacles à voir pour la saison ?

En novembre, nous accueillons Akaji Maro, un grand danseur japonais de 82 ans. Il a notamment joué dans Kill Bill de Tarantino. Dans le cadre du Festival d’Automne, le public pourra le voir dans Gold Shower aux côtés de François Chaignaud. Il partagera également la scène avec le violoncelliste Eric-Maria Couturier pour Alter Ego. Et il dispensera même un atelier d’initiation au butō ! J’invite aussi vos lecteurs à venir découvrir en décembre le festival « Premières scènes hip hop » dont ce sera la onzième édition, qui accompagne les compagnies émergentes. L’occasion de découvrir Haute Couture, la nouvelle création de Josépha Madoki, une artiste révélée par ce festival. 

Que peut-on souhaiter à la Maison de la Musique ?

De faire venir encore plus de public ! D’autant que nous avons repensé toute la charte graphique, refait le hall et la façade. Sans oublier notre bar, L’Ici Bar, où on peut prendre un verre et grignoter avant ou après le spectacle. Bref, le lieu connaît un grand coup de frais, tout en douceur.

Infos pratiques : Maison de la musique de Nanterre, 8, rue des Anciennes-Mairies, Nanterre (92). Tarifs : de 6 à 28 € la place de concert. Accès : gare de Nanterre-Ville (RER A). Infos et réservations sur maisondelamusique.eu

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