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Un week-end dans les méandres de l’Yerres

Dans les méandres de l'Yerres
Dans les méandres de l’Yerres en Essonne / © Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris

Source d’inspiration de nombreux peintres, l'Yerres sillonne l’Essonne avant de rejoindre la Seine et offre un itinéraire autant champêtre que culturel d'une quinzaine de kilomètres de la gare de Combs-la-Ville - Quincy à la gare de Montgeron. Une escapade qui débute par une nuit dans une maison de campagne lovée dans un parc arboré de 2 hectares. Journaliste pour Enlarge your Paris, Mélanie Rostagnat a fait le voyage en RER.

En partenariat avec Essonne Tourisme

De Caillebotte à Monet en passant par Corot et Flandrin, nombreux sont les peintres à avoir été charmés par les décors du val d’Yerres. Mais nul besoin d’être doué avec les pinceaux pour apprécier les rives de cet affluent de la Seine, qui prend sa source en Seine-et-Marne puis traverse l’Essonne avant de se jeter dans la Seine à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Entre bois, forêts et haltes culturelles, le cadre est propice à l’évasion sans partir loin.

Point de départ de notre week-end, la gare de Combs-la-Ville – Quincy (Essonne) sur le RER D, à 25 km au sud de Paris. Pour se dégourdir les jambes, on débute par une descente que l’on s’estime heureux de ne pas faire dans le sens inverse. Une fois parvenu tout en bas, c’est là que s’effectue la rencontre avec l’Yerres. Une rencontre qui a tout du coup de foudre tant le charme de ses rives tape dans l’oeil immédiatement. Cela ne fait que 10 minutes que l’on a quitté la gare et l’ambiance est apaisante. On traverse un sous-bois avant d’entamer la remontée d’une longue rue pavillonnaire, sorte de catalogue grandeur nature du pavillon de banlieue. Tous les genres y sont représentés, de la construction moderne à la maison en vieilles pierres en passant par le chalet.

Après environ 2 km, on parvient à notre caravansérail qui fait face à une église qu’un profond lifting a considérablement rajeuni. Au coeur d’un parc arboré à Varennes-Jarcy (Essonne), les Demeures de Varennes, avec son castel du XVIIIe siècle et son élégante longère, semble tout droit sorti d’un magazine de voyage (voir ci-après). Et l’on sent qu’il sera difficile d’en repartir (une mise en garde toutefois : pour y arriver – car pour repartir il faut arriver – ne vous laissez pas berner par le GPS de votre iPhone qui vous mènera 2 km plus loin à la déchetterie si vous renseignez le nom de l’hôtel et non l’adresse).

Un tour chez Caillebotte

Le lendemain, une fois le copieux petit-déjeuner avalé dans la salle du restaurant dont les larges baies vitrées permettent de profiter du parc une dernière fois, on prend la direction de Périgny-sur-Yerres (Val-de-Marne), où le peintre Jean Dubuffet a imaginé une oeuvre monumentale, la Closerie Falbala (voir ci-après). Décidément, il y a quelque chose dans l’Yerres qui semble propice à la créativité… Après avoir traversé quelques nouvelles zones pavillonnaires, on goûte au silence des premiers sentiers boisés en devinant au loin le ruissellement de la rivière. Tout en longeant les rives, on s’approche de la commune de Brunoy (Essonne), située dans une boucle de l’Yerres, en bordure de la forêt de Sénart. La nature se mêle ici au patrimoine historique avec un impressionnant viaduc de chemin de fer, un ancien moulin et l’église Saint-Médard dont la nef date du XIIe siècle. La ville, qui marque le mitan de la randonnée, se prête à une agréable pause casse-croûte dans ses ruelles anciennes ou au bord de l’eau sur l’île de Brunoy.

Une fois rassasié, c’est reparti pour environ 7 kilomètres. Soyez rassuré, le terrain est encore plus plat que sur la première portion ! Ici, plus de grandes forêts mais un enchaînement de parcs aménagés qui passe notamment par l’île Panchout, classée espace naturel sensible. L’occasion aussi d’admirer les sublimes demeures bourgeoises qui bordent la rivière, chacune munie de sa petite embarcation en bois. Et de se laisser transporter par les nombreux poèmes disséminés sur le « chemin des poètes ».

En arrivant à Yerres (Essonne), le parcours vous fait rentrer dans l’ancienne propriété de Gustave Caillebotte, désormais transformée en musée (voir ci-après). C’est ici que l’artiste impressionniste a puisé son inspiration pour réaliser 80 de ses toiles. Avec son orangerie, sa ferme et ses superbes massifs de fleurs, la traversée de ce vaste domaine est un enchantement. On quitte les lieux en empruntant un sentier aménagé, toujours au bord de l’eau, qui permet de rejoindre la gare de Montgeron – Crosne (Essonne). Avec le vague à l’âme de laisser derrière soi tant de quiétude sans avoir vu les kilomètres défiler…

Infos pratiques : week-end « Dans les méandres de l’Yerres », randonnée de 17 km + nuit à Varennes-Jarcy entre la gare de Combs-la-Ville – Quincy (RER D) – et la gare de Montgeron – Crosne (RER D). Itinéraire à retrouver ici

Dans les méandres de l'Yerres
© Steve Stillman pour Enlarge your Paris
Dans les méandres de l'Yerres
© Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris
Dans les méandres de l'Yerres
© Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris
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© Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris
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© Steve Stillman pour Enlarge your Paris
Dans les méandres de l'Yerres
© Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris
Dans les méandres de l'Yerres
© Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris
Dans les méandres de l'Yerres
© Steve Stillman pour Enlarge your Paris

Le camp de base

Un castel du XVIIIe siècle, une belle longère, un parc arboré de 2 hectares où vous attendent de nombreuses chaises longues, une piscine chauffée pour les beaux jours, les Demeures de Varennes à Varennes-Jarcy (Essonne) – à 2 km de la gare de de Combs-la-Ville – Quincy – vous plonge dans une douce torpeur aussitôt franchi son imposant portail. Sur place, vous pouvez manger bistronomique avec vue sur le parc à la Table de Varennes, vous offrir un massage, emprunter un vélo ou bien tout simplement vous prélasser dans votre nid douillet en savourant le calme des lieux. Car hormis le chant des oiseaux, le silence règne en maître ici et vous ne demandez qu’à lui obéir. Dans les anciennes écuries ou bien encore perchées dans le pigeonnier, les 25 chambres et suites sont décorées de façon chic mais pas guindée, ce qui vous met tout de suite à l’aise. Vous êtes comme chez vous, même s’il va falloir en partir. Un conseil donc : veillez à installer votre camp de base en milieu d’après-midi pour profiter de l’endroit et préparer au mieux votre croisière pédestre dans les méandres de l’Yerres.   

Infos pratiques : les Demeures de Varennes, 2, rue de Brie, Varennes-Jarcy (91). Chambre double à partir de 120 €. Tél. : 01 69 00 53 87. À noter : en vue d’une profonde rénovation, l’établissement va fermer ses portes pendant plusieurs semaines durant l’hiver 2022/2023. Accès : à 2 km à pied de la gare de Combs-la-Ville – Quincy (RER D). Plus d’infos sur demeuresdevarennes.com

Les Demeures de Varennes à Varennes-Jarcy / © Les Demeures de Varennes
Les Demeures de Varennes à Varennes-Jarcy / © Les Demeures de Varennes

Sur votre route

La Closerie Falbala, un ovni artistique

Jean Dubuffet (1901-1985) avait la folie des grandeurs. Ce ne sont pas les habitants de Périgny-sur-Yerres, petite commune du fin fond du Val-de-Marne, qui diront le contraire. L’artiste les a gratifiés d’une œuvre architecturale, sorte d’ovni artistique. Imaginez pour commencer de hauts murs, tout en courbe, peints en blanc et revêtus de tracés noirs sur plus de 1600 m². Tel est l’univers de la Closerie Falbala. Pénétrez ensuite dans ses entrailles pour découvrir le Cabinet logologique, pièce mystérieuse recouverte d’une écriture étrange. Vous n’aurez plus alors qu’à vous laisser emporter par la magie du lieu. Attention, cette œuvre monumentale ne se visite que sur rendez-vous.

Infos pratiques : Fondation Dubuffet, rue du Moulin-Neuf, sente des Vaux, ruelle aux Chevaux, Périgny-sur-Yerres (94). Ouvert toute l’année sauf les lundis, mercredis et jours fériés. Visite uniquement sur rendez-vous. Les demandes s’effectuent par téléphone. Tél. : 01 47 34 12 63. Tarifs : 8 € (plein tarif), 4,5 € (tarif réduit), gratuit pour les moins de 10 ans. Plus d’infos sur dubuffetfondation.com

La Closerie Falbala, Fondation Dubuffet à Périgny
La Fondation Dubuffet à Périgny-sur-Yerres / A.D.A.G.P Paris

La Maison Caillebotte, voyage au XIXe siècle

Pénétrer dans la Maison Caillebotte de Yerres (Essonne), c’est faire un voyage dans le temps dans le quotidien d’une famille fortunée de la fin du XIXe siècle. Entièrement restaurée, la demeure, ancien corps de ferme du XVIe siècle, fut habitée par le peintre Gustave Caillebotte (1848-1894) et les siens. Entre mobilier d’origine et pièces léguées par le Mobilier national, la visite est bluffante. Du salon des femmes avec sa belle travailleuse (meuble pour la couture) à la salle de billard clinquante en passant par la chambre à coucher avec multiples vues sur le parc, couleurs et ornements nous replongent dans l’ambiance de cette maison bourgeoise. Tout autour, un splendide parc s’étend sur onze hectares et comprend six « fabriques » – petits temples typiques des jardins à l’anglaise –, un potager entretenu par des habitants bénévoles, et même un restaurant, L’Orée du parc.

Infos pratiques : la Maison Caillebotte, 8, rue de Concy, Yerres (91) Ouverture du parc tous les jours. Entrée libre. Visite de la maison du mardi au dimanche de 14 h à 18 h 30. Tarif : 12 € (plein tarif), gratuit pour les moins de 16 ans. Plus d’infos sur maisoncaillebotte.fr

La Propriété Caillebotte à Yerres / © Propriété Caillebotte
La Maison Caillebotte à Yerres / © Maison Caillebotte

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