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Poiscaille, une poissonnerie éthique et en ligne gérée depuis Montreuil

Charles Guirriec, co-fondateur de Poiscaille / © Poiscaille
Charles Guirriec, co-fondateur de Poiscaille / © Poiscaille

Premier circuit court pour les produits de la mer, les équipes de Poiscaille travaillent en direct depuis Montreuil avec 85 pêcheurs partout en France dont ils proposent les poissons et les coquillages à la vente en ligne pour ensuite les livrer dans des points relais, au nombre de 175 dans le Grand Paris. Co-fondateur de cette poissonnerie en ligne, Charles Guirriec nous en explique le fonctionnement.

Comment fait-on pour fournir le Grand Paris et la France en poisson frais depuis Montreuil ? 

Charles Guirriec : Comme vous vous en doutez, le poisson n’est pas pêché en Seine-Saint-Denis, il ne fait que passer par Montreuil. Ce sont nos pêcheurs sur les côtes françaises, et même sur le lac Léman, qui nous envoient leur pêche par camion. On est en contact avec 85 pêcheurs assez régulièrement et lorsque le client commande sur notre site Internet, une chaîne logistique se met en place. C’est le client qui adresse, sans le savoir, un SMS au pêcheur en choisissant son panier sur notre site. Nos clients ont ainsi une ligne directe avec les pêcheurs.

Comment ça marche ? 

Prenons un exemple. Si un pêcheur sort en mer le mardi matin dans le golf du Morbihan, il nous tient informé de sa pêche puis on choisit le volume en fonction des commandes. Le mardi soir, son poisson est stocké au frais, chez lui. Le mercredi matin, un transporteur vient chercher les commandes et les envoie directement au marché de Rungis (Val-de-Marne). Nos équipes de Montreuil récupèrent le poisson entre 23h et 1h avant de préparer les colis afin que le jeudi matin à 9h nos camions puissent commencer à livrer nos points de livraison. Le jeudi soir, c’est dans l’assiette du consommateur.

Pourquoi vous être installés à Montreuil ?

Montreuil, c’est principalement une histoire de place et d’opportunité. C’était abordable et assez accessible par l’autoroute A3 pour aller chercher notre marchandise à Rungis. Nous avons tout d’abord commencé à Bagnolet en 2014. Mais nous avons vite été à l’étroit. Depuis 2016, nous avons déménagé à Montreuil où nous disposons de 550 m2 pour nos bureaux et nos ateliers de production. On commence vraiment à aimer cette ville. Nos voisins sont tous clients et beaucoup de nos employés habitent la ville.

Combien de lieux de distribution comptez-vous en Île-de-France ?

Nous avons 175 lieux de distribution à Paris et en banlieue. Notre objectif aujourd’hui est de se développer un maximum en Île-de-France. D’ailleurs, je passe un message qui, j’espère, ne tombera pas dans les oubliettes d’Internet. Nous sommes en recherche active de nouveaux points relais. Donc si vous êtes une épicerie, une fromagerie ou un caviste (avec un frigo) et que vous partagez les mêmes valeurs que nous, n’hésitez pas à nous contacter. 

Comment sélectionnez-vous les pêcheurs avec qui vous travaillez ?

C’est du 50/50. 50% nous contactent directement et 50% sont issus d’un démarchage commercial de la part de nos équipes et parfois de cooptation. Ce sont surtout des pêcheurs qui ont des bateaux qui ne dépassent pas 12 mètres, avec maximum 3 personnes à bord et qui favorisent une pêche durable. On essaie de les rétribuer au mieux pour qu’ils puissent vivre correctement. Ce qui nous fait surtout plaisir, c’est lorsque des pêcheurs nous disent « depuis 3 ans, et grâce à vous, je peux arrêter de pêcher certains jours » ou « ce que vous faites pour nous, de nous payer correctement, c’est bon pour l’ego, merci« . C’est ça notre but, payer les pêcheurs au vrai prix pour qu’ils arrêtent de pêcher toute l’année. Et peut-être éviter la surpêche. Un moyen de changer le monde à notre échelle. 

Y’a-t-il des saisons à respecter lorsqu’on mange du poisson ?

La saison du poisson, c’est un peu tous les jours. C’est plus la façon dont s’opère la pêche qui importe. Par exemple, on peut manger du Rouget-barbet toute l’année mais entre mai à juillet, il faut savoir qu’il s’agit de sa période de reproduction et que seuls les gros bateaux les pêchent, ce qui n’est pas forcément une bonne chose. En ce moment, on est en plein dans la saison de la Saint-Jacques. Les nôtres sont ramassées une à une, à la main, dans la baie de Saint-Malo, avec pas un grain de sable dedans. Allez-y, on vous les conseille !

Infos pratiques : un casier Poiscaille/semaine pour 2-3 personnes 19,90€, un casier Poiscaille/quinzaine pour 2-3 personnes 22,90€, un casier Poiscaille/mois pour 2-3 personnes 24,90€. Plus d’infos sur poiscaille.fr

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