Artdevivre
|

À Alfortville, Elena et Mélodie inventent l’Épicerie vestimentaire

Elena Varoutsikos a ouvert l'Epicerie vestimentaire à Alfortville / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
Elena Varoutsikos a ouvert l’Épicerie vestimentaire à Alfortville avec Mélodie Mousallam / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Certains ont la bosse du commerce. Pour Elena Varoutsikos et Mélodie Mousallam, qui ont créé ensemble l'Épicerie vestimentaire à Alfortville, c'est plutôt la fibre du commerce, celle des légumes en circuits courts et des vêtements d'occasion. Journaliste pour Enlarge your Paris, Joséphine Lebard est partie à leur rencontre.

À l’occasion de ses 10 ans, Enlarge your Paris publie jusqu’à la fin de l’année une série « Portraits de Grand-Parisiens », qui sont une source d’inspiration et la raison d’être de notre média local.

C’est le podcast Le Grand Paris vu de ma Mini qui a attiré notre attention sur l’Épicerie vestimentaire. Mais il faut la dégoter, cette petite boutique située dans une rue pavillonnaire d’Alfortville (Val-de-Marne) ! Installée dans l’ancien local de la Cour Cyclette, tiers-lieu consacré à l’alimentation en circuit court et au vélo, désormais implanté à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), l’Épicerie vestimentaire réunit Elena Varoutsikos et Mélodie Mousallam. Mélodie gère le côté épicerie ainsi que les paniers bios disponibles tous les vendredis en provenance de la ferme du Bois Bourdon de Thiers-sur-Thève (Oise). Quant à Elena, elle s’occupe d’une belle sélection de fripes mais aussi de jouets d’occasion. L’union du légume et de la fringue d’occasion ? « La fibre et la racine, c’est lié ! », sourit Elena. Le dénominateur commun, c’est le circuit court.

Côté épicerie, en plus des paniers provenant de l’Oise, Mélissa prend garde de choisir des produits à dimension locale et – ou – sociale. Telles ces tartinades du Potager, produites dans un atelier de réinsertion ; ou encore la bière l’Alfortvillaise, brassée et embouteillée à quelques rues de là. Sel au kimchi, tasses à croquer au sarrasin ou sucettes au miel… « On a misé sur du non périssable, explique Elena, donc sur le goûter, l’apéro et les produits du placard. »

L'Epicerie vestimentaire à Alfortville / © Joséphine Lebard pour Enlarge your paris
© Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

« Ce sont les normes qui nous tuent avec les vêtements »

Sur les portants de la friperie, Elena propose des vêtements jusqu’au 52, tout en ne faisant pas de la taille un mètre étalon. « Ce sont les normes qui nous tuent avec les vêtements, râle-t-elle. Je dis toujours aux gens que ce ne sont pas eux qui n’ont pas les bons corps, mais la mode qui impose ses standards. Alors on essaie et je les aide à chercher ! » Sauf étiquette – en raison d’une marque plus prestige, par exemple –, on trouve ici des jupes à 4 €, des pulls entre 5 et 8 €, des T-shirts à 3 €. Lors de notre glanage, on a ainsi croisé la route d’une jolie robe de fillette signée Cyrillus à 6 € ou des jeans bootcut à 8 €. « Comme je suis identifiée dans le quartier, on me donne souvent les vêtements dont on a du mal à se séparer parce que ce sont de belles marques, de beaux tissus », confie Elena. Au gré de notre déambulation, on est aussi tombé sur une cuisine en bois Vilac en superbe état pour… 25 €.

Ouverte depuis le 1er février, la boutique éphémère fermera ses portes le 1er juillet. Avec un possible retour à la rentrée. « Nous participons à la vie de quartier et les gens ont envie que nous restions », raconte Elena. Parce que, à travers les racines des légumes et la fibre des textiles, c’est aussi un autre type de fil qui se noue : celui du lien social.

Infos pratiques : L’Épicerie Vestimentaire, 31, rue Marcellin Berthelot, Alfortville (94). Ouvert les mardis et jeudis de midi à 16 h, les mercredis, vendredis et samedis de 10 h à 19 h 30. Accès : métro École vétérinaire de Maisons-Alfort (ligne 8). Plus d’infos sur Instagram

Lire aussi : Un ancien danseur crée une boulangerie artisanale dans un container

Lire aussi : À Ivry, le vidéoclub d’Éric continue de faire son cinéma

Lire aussi : Elle fait du livre de recettes de sa mère un restaurant algérien

Lire aussi : Les boutiques qui mélangent les genres dans le Grand Paris