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Prenez la défense des nuages aux côtés d’un écrivain engagé

Le sommet de la tour Eiffel vu depuis le 47e étage de la tour Montparnasse au-dessus des nuages / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris
Le sommet de la tour Eiffel vu depuis le 47e étage de la tour Montparnasse au milieu d’une mer de nuages / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris

Parce qu'ils sont un bien commun, l'écrivain Mathieu Simonet lance un appel le 29 mars pour la création d'une Journée internationale des nuages et s'apprête à faire du village de Saint-Soupplets en Seine-et-Marne l'Observatoire international des nuages.

On ne se refait pas… L’écrivain Mathieu Simonet a beau avoir quitté la robe d’avocat, le droit est au cœur de son nouveau projet. En l’occurrence, l’auteur défendra le 29 mars depuis le village de Saint-Soupplets (Seine-et-Marne) l’idée d’un statut juridique pour… les nuages. Petit retour en arrière : il y a dix ans, Mathieu Simonet découvre le travail de l’artiste Monsieur Moo. Plus particulièrement, Paparuda, une installation vidéo dans laquelle Monsieur Moo provoque une pluie artificielle à la frontière du Canada et des USA. Les deux hommes échangent, puis collaborent. Mathieu s’intéresse à l’ensemencement des nuages : en y projetant des substances telle l’iodure d’argent, on provoque artificiellement la pluie. Les Américains ont utilisé cette méthode lors de la guerre du Vietnam pour rendre certaines routes inaccessibles. Ce qui a provoqué la signature en 1977 de la Convention ENMOD de l’ONU. « Elle visait à interdire, sous certaines conditions, la manipulation des nuages et la modification de l’environnement à des fins militaires », explique Mathieu.

Quand, en 2021, le Département de Seine-et-Marne lui propose de soumettre un projet de résidence, Mathieu Simonet repense aux nuages. Pourquoi ne pas demander à l’ONU de leur attribuer un statut juridique ? « Plein de pays font des expériences autour de l’ensemencement. Or cela pose au moins trois problèmes : le « vol » de nuages et l’appropriation inéquitable de l’eau, l’impact de ces manipulations sur le changement climatique et enfin l’impact des produits projetés dans les nuages sur les sols et les humains. »

Demander la création d’une Journée internationale des nuages

Déclaré « Observatoire international des nuages » – une plaque officielle sera installée en entrée et sortie de village –, Saint-Soupplets accueillera donc une journée pas comme les autres le 29 mars. Allongés sur le terrain de foot municipal, 700 enfants des écoles primaires et du collège de la ville décriront, sur une fiche bristol, un nuage qu’ils voient dans le ciel. Puis ils constitueront une chaîne humaine allant du collège à la poste afin d’envoyer une lettre au secrétaire général de l’ONU. La missive propose, outre un statut juridique pour les nuages, de décréter le 29 mars Journée internationale des nuages. Une deuxième lettre partira conjointement à l’UNESCO pour réclamer que les nuages intègrent le patrimoine mondial.

Mais le projet n’est pas réservé aux seuls écoliers de Saint-Soupplets. Si le cœur vous en dit, vous pouvez rejoindre l’initiative, où que vous soyez. Il vous suffit d’observer depuis chez vous le nuage de votre choix, de le décrire sur une fiche bristol et de l’envoyer par mail (en le scannant) ou par voie postale à Mathieu Simonet. L’ensemble des bristols fera l’objet d’une exposition en juin à Saint-Soupplets. Un geste aussi poétique que politique qui fait du bien en ces temps où les ciels sont bien sombres…

Infos pratiques : la Journée des nuages à Saint-Soupplets (77), jeudi 29 mars à partir de 13 h 30. Pour envoyer votre description de nuage à Mathieu Simonet, écrivez-lui au 1, rue Bretonneau, 75020 Paris, ou par mail à contact@mathieusimonet.com

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