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Faites une B.A. et offrez-vous une virée dans une ferme urbaine francilienne

La micro-ferme VÎle fertile dans le bois de Vincennes / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris
La micro-ferme VÎle fertile dans le bois de Vincennes / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris

En créant DécouVerte Urbaine, Anaïs Hamon entend mieux faire connaître les projets d'agriculture urbaine. Jusqu'au 9 juin, elle organise une campagne de financement participatif sur Ulule et propose à ses généreux donateurs des visites dans des fermes urbaines emblématiques du Grand Paris.

Pouvez-vous nous présenter DécouVerte Urbaine ?

Anaïs Hamon : DécouVerte Urbaine, c’est l’entreprise que j’ai créée il y a un an déjà. L’idée est de faire découvrir l’agriculture urbaine. D’une part, je me suis rendu compte qu’il existait un gros décalage entre les projets connus du grand public et toutes les autres fermes urbaines qui passent malheureusement sous les radars. Il y a également le cas des fermes qui essaient de se faire connaître mais qui n’ont ni le temps ni les compétences pour organiser des visites. C’est pourquoi je travaille avec douze fermes franciliennes et que j’organise des événements pour les faire découvrir, plutôt destinés aux entreprises via des team buildings ou des ateliers de sensibilisation.

Le financement participatif que vous proposez sur Ulule actuellement fait néanmoins plutôt appel au grand public ?

Oui, parce qu’une vraie demande existe. Mais c’est compliqué pour les fermes d’ouvrir leurs portes à des particuliers. Il faut un minimum de gens pour que ce soit rentable pour les exploitants. En faisant une campagne Ulule, cela permet de mettre en place un système de préventes et d’assurer un certain nombre de dates de visites.

Vous avez atteint votre objectif. Peut-on toujours réserver des visites ?

Effectivement, l’objectif est atteint, mais ce n’est pas fini. Si on pouvait atteindre 200 % voire, soyons fous, 300 %, ce serait super ! D’autant que les fermes et les activités proposées sont très différentes. On peut par exemple aller visiter la ferme florale de Paris sur le toit de l’hôpital Robert-Debré (19e). Son but est de faire revenir l’horticulture en France, une horticulture aussi saine pour les fleuristes que pour les consommateurs. Le lieu favorise aussi la biodiversité puisque près de 200 espèces horticoles y sont cultivées ! Nous proposons aussi une autre visite en hauteur, sur le toit de Cuisine Mode d’Emploi(s) (l’école créée par Thierry Marx dans le 20e). Ici, la ferme cultive en aquaponie et hydrologie. L’occasion de découvrir ces techniques qui permettent de s’installer dans des zones urbaines contraignantes. En plus de la découverte du lieu, les visiteurs pourront participer à un atelier de fabrication de papier ensemencé. Enfin, pour ceux qui désirent mouiller la chemise, il y a le Potager du Grand Paname à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). On y pratique le maraîchage bio et vous pourrez donner un coup de main avec en prime quelques surprises au fil de la journée…

Que répondez-vous à ceux qui voient l’agriculture urbaine comme un gadget ?

C’est vrai que les gens se demandent parfois à quoi peut servir l’agriculture urbaine. Évidemment, dans une agglomération comme Paris, elle ne peut pas servir à nourrir tous les habitants. Mais, si l’agriculture urbaine n’a pas vocation à remplacer l’agriculture en plein champ, elle vise plutôt à recréer un écosystème plus local, à remettre l’autonomie alimentaire au cœur du débat. N’oublions pas non plus les services écologiques qu’elle peut rendre : le rafraîchissement de l’air, l’absorption des eaux de pluie, l’apport en biodiversité… Et puis il y a toute la dimension sensibilisation. En ville, les gens peuvent être déconnectés de la saisonnalité, de la façon dont les plantes poussent. Au cours de mes visites, j’ai, par exemple, rencontré des enfants qui n’avaient jamais vu une botte de paille. Or, comment défendre la nature si on s’en sent déconnecté ? Sans compter que, d’ici dix ans, la moitié des agriculteurs français seront partis en retraite. Revaloriser la profession et susciter des vocations est donc tout à fait essentiel.

Infos pratiques : pour participer à la campagne de financement participatif de DécouVerte Ubaine, rendez-vous sur ulule.com jusqu’au 9 juin. Visites entre 20 € et 45 €.

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