Société
|

« En grande couronne, Airbnb contribue positivement au tourisme local »

L'Axe majeur à Cergy, ville qui compte de nombreuses annonces de locations saisonnières en raison de sa proximité avec des sites touristiques d'intérêt majeur /  © nicolette_mastrangelo (Creative commons / Flickr)
L’Axe majeur à Cergy, ville qui compte de nombreuses annonces de locations saisonnières en raison de sa proximité avec des sites touristiques d’intérêt majeur / © nicolette_mastrangelo (Creative commons / Flickr)

Alors qu'elles sont accusées de réduire l'offre locative pour les habitants dans les grandes villes comme Paris, les plateformes de locations saisonnières à l'instar d'Airbnb dopent le tourisme local dans les communes situées de l’autre côté du périphérique, en particulier en grande couronne. Ce dont nous parle Marion Tillet, géographe à l'Institut Paris Region et spécialiste du tourisme.

L’Institut Paris Region a réalisé une étude sur les locations saisonnières en Île-de-France. Comment l’offre a-t-elle évolué ces dernières années avec l’essor des plateformes comme Airbnb ?

Marion Tillet : Il s’agit du premier état des lieux des locations saisonnières en Île-de-France. Il prend en compte toutes les annonces publiées sur les plateformes telles que Airbnb. Entre 2011 et 2019, on est passé de 20.000 offres de locations saisonnières à plus de 80.000 à Paris. Au total en Île-de-France, on recensait en 2019 plus de 120.000 offres de locations saisonnières. On observe en outre une légère décrue du nombre d’annonces à Paris intramuros au profit des autres départements franciliens. 

Où se situent ces locations saisonnières en dehors de Paris ?

Elles sont assez diffuses et se développent progressivement autour de ce que l’on appelle les pôles urbains secondaires, grâce notamment aux événements sportifs. À Guyancourt (Yvelines), le nombre d’annonces est passé de 100 à 400 en 2018 au moment de la Ryder Cup (compétition de golf entre les Etats-Unis et l’Europe, Ndlr). On constate également une dynamique soutenue dans les villes nouvelles, du fait de leur proximité avec des sites touristiques d’intérêt majeur. À elle-seule, Cergy (Val-d’Oise), accolée à la cité médiévale de Pontoise et proche d’Auvers-sur-Oise (où est enterré Van Gogh, Ndlr), compte 1.200 lits. Le développement de l’offre concerne enfin les communes qui se situent dans le périmètre des Parcs naturels régionaux ou proches d’espaces boisés. La généralisation du télétravail et du workation (contraction de work et vacation, travail et vacances, ndlr) depuis le début de la crise sanitaire a ainsi eu une incidence sur l’essor de ces hébergements dans les territoires ruraux.

En quoi ces plateformes favorisent-elles le tourisme au-delà du périphérique ?

Les locations saisonnières sont complémentaires des hôtels et des résidences de tourisme existantes à Paris et dans les Hauts-de-Seine. Elles permettent de créer une offre d’hébergement qui n’existait pas auparavant, ou bien qui se limitait aux gîtes et aux chambres d’hôtes. Cela dynamise des zones moins denses, moins touristiques. Ce n’est pas pour rien que l’Association des maires ruraux de France a signé un accord avec Airbnb pour promouvoir ses territoires. Si à Paris Airbnb est montré du doigt, en grande couronne, ce type de plateforme contribue positivement au tourisme local.

Infos pratiques : L’étude de l’Institut Paris Region sur les locations saisonnières en Île-de-France est à retrouver sur institutparisregion.fr

Lire aussi : Voyager local, une autre façon de faire du tourisme

Lire aussi : A la découverte des joyaux de la grande couronne

Lire aussi : Et si Paris était aussi grande que New York, Londres ou Pékin ?

Lire aussi : « Depuis le premier confinement, les Parisiens s’expatrient »