
Petit village des Yvelines, Hermeray était déjà connu pour sa SPA, où le couple présidentiel Marcon est venu adopter Nemo, un croisé Labrador griffon. Dimanche 29 juin, il s'apprête à accueillir ses premières Rencontres chorégraphiques dans un décor inhabituel : un chapiteau de cirque planté au milieu d'écuries. Une initiative portée par une association de villageoises et de villageois, Wonder, qui entendent montrer que la danse et la culture en générale ont leur place partout. Ce dont nous parlent Mélina Castin et Claire Ehny.
Comment devient-on chorégraphe et prof de danse dans un village de 900 habitants ?
Mélina Castin : Quand je suis arrivée à Hermeray (Yvelines), je me suis tout de suite investie dans une association. Et puis rapidement, j’ai voulu voler de mes propres ailes. Avec plusieurs mères d’élèves, j’ai monté mon association, Wonder, notamment pour que les élèves du village puissent accéder à de vraies salles pour interpréter leur spectacle. Je refuse qu’ils et elles performent dans une petite salle des fêtes. Alors on se débrouille. Pour chaque création, on est aidés par les gens du village pour la technique, la communication, le décor… Dès qu’on a besoin d’aide, on n’a pas à chercher bien loin.
Comme vous semblez ne reculer devant rien, vous allez organiser, en plus de votre spectacle de fin d’année, des Rencontres chorégraphiques ouvertes à tous avec des troupes de danseurs amateurs et professionnels…
Mélina Castin : Ce sera le dimanche 29 juin en fin d’après-midi et, chose inhabituelle pour des rencontres comme celles-ci, l’événement va se tenir dans un centre équestre au milieu des champs. Pour l’occasion, nous avons loué un grand chapiteau. Nous allons y proposer 1 h 30 de spectacle monté avec les compagnies de modern-jazz et de hip-hop des alentours. Nous allons également convier des artisans locaux et faire venir des food trucks pour rendre l’instant aussi festif que possible. Et la veille, ce sont les élèves qui se seront produits sous le chapiteau. Nous avons même programmé un concert gipsy avec des musiciens venus exprès du sud de la France. On espère créer un moment magique où tous les danseurs vont pouvoir se rencontrer et où le public va assister à une création atypique qui mêlera la danse et les chevaux.
Claire Ehny : Pour les élèves, c’est hyper motivant de rencontrer tous ces artistes. Ma fille fait partie de la compagnie et elle est vraiment boostée de voir des danseurs de ce niveau. Ça lui donne envie d’aller encore plus loin que ce qu’elle donne déjà. Cette source d’inspiration est une vraie richesse.
Considérez-vous qu’il s’agit d’une démarche militante ?
Mélina Castin : Oui, c’est une démarche complètement politique. Les élèves des conservatoires des villes ont toujours accès à des salles chaque année. En tant qu’association, on devrait avoir le droit d’accéder nous aussi à la scène. Le noir, les rideaux, les lumières… le contexte du spectacle est essentiel pour les élèves et ces Rencontres permettent de le rappeler. Il devrait y avoir une réflexion pour que l’on ait tous accès aux scènes de la même manière.
Claire Ehny : L’expression artistique ne doit pas être le privilège des urbains. Ces Rencontres montrent en tous cas que la culture a sa place partout. C’est juste qu’à la campagne, comme ici dans notre village des Yvelines, il faut déployer encore plus d’énergie…
Infos pratiques : « Les Rencontres chorégraphiques » aux écuries Alexandra Bartoli, 18, rue de la Berthière, Hermeray (78). Dimanche 29 juin de 18h à 20h. Tarif : 14€, gratuit pour les moins de 6 ans. Infos et réservation sur helloasso.com
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17 juin 2025 - Hermeray