Culture
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À Fontainebleau, une balade street art et park art grâce à Invader et consorts

L'exposition d'art contemporain "Grandeur nature" se tient dans le Jardin anglais du château de Fontainebleau jusqu'au 17 septembre / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
L’exposition d’art contemporain « Grandeur nature » se tient dans le parc du château de Fontainebleau jusqu’au 21 septembre / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

À l'occasion de la toute nouvelle édition de « Grandeur nature », exposition gratuite d'œuvres d'art XXL dans le parc du château de Fontainebleau, la journaliste d’Enlarge your Paris s'est offert une balade « park art » mais également « street art » avec les quelque 46 mosaïques d'Invader disséminées dans les rues de la ville.

Pour trouver le train en direction de Fontainebleau (Seine-et-Marne) à la gare de Lyon, ce n’est pas compliqué : suivez les matelas ! C’est à ces gros rectangles de mousse qu’ils portent sur le dos qu’on reconnaît les grimpeurs partant se frotter aux rochers de « Bleau », comme disent les initiés. Pas d’escalade pour moi ce matin, mais une petite rando. Je la démarre dans le parc du château avec une impatience non dissimulée. Le 25 mai dernier a démarré « Grandeur Nature II ». Soit la deuxième édition d’une biennale consacrée à l’art contemporain avec des œuvres disséminées dans le parc. Le premier volet en 2023 m’avait complètement enchantée. Aussi j’attendais ce nouvel épisode baptisé « L’appel de la forêt » avec fébrilité. Je choisis de venir un mardi, jour de fermeture du château pour en profiter tranquillement. Mais, du coup, l’accueil est fermé et je ne peux récupérer le dépliant avec la carte des différentes installations. Quant à mon portable, en fin de vie, il n’a quasi plus de batterie… Pas grave, je vais y aller façon « chasse aux œuvres d’art ». D’autant que je me souviens à peu près de l’endroit où elles étaient situées il y a deux ans. Avec un peu de chance, certains emplacements ont été conservés.

Bingo : au détour d’un fourré de rhododendrons, je me trouve face à La Sentinelle de Françoise Petrovitch : une sorte de lutin à tête d’agneau (à moins que ce ne soit de chien ?) qui paraît veiller sur la forêt. La balade devient très ludique, à déambuler au hasard en espérant trouver sur les œuvres. Il y a celles qu’on ne peut pas rater comme I like America de Mounir Fatmi, sorte de mikado géant aux couleurs des USA ou le Panneau Panache de Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage, installation évoquant les feux d’artifice tirés pour le baptême de Louis XIII (qui eut lieu en 1606 à Fontainebleau justement) et manipulable par le public. A contrario, d’autres œuvres se fondent dans le paysage. C’est le cas d’Éloge de l’envol de Philippe Ramette, un portique en métal où la balançoire est figée en l’air… sans personne dessus. L’enfant a-t-il éjecté ? Sommes-nous face à une escarpolette hantée ? La dimension à la fois ludique et inquiétante de l’œuvre incite à s’y arrêter. Tout comme La Redite de Sara Favriau : une sculpture-cabane disposée au centre d’un étang.

 

 
 
 
 
 
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Le mix nature/culture parfait

Assise dans l’herbe, je m’offre une pause en regardant une foulque macroule et ses petits nager à la surface de l’eau. Un peu plus loin, sur la pelouse, ce sont des oies bernaches qui se dandinent. C’est sans doute la grande réussite de Grandeur Nature : parvenir à faire éclore une étonnante galerie d’art contemporain en plein air et, ainsi, profiter pleinement de ce double aspect nature/culture.

Je quitte le parc du château pour m’enfoncer dans le centre-ville. En effet, une lectrice nous a appris que celui-ci, tout comme la forêt de Fontainebleau, comprenait un certain nombre d’œuvres d’Invader. Sur le site de l’artiste, cela se confirme : il y aurait en tout 46 pièces à glaner entre ville et bois. Lesquelles rapporteraient en tout 1 590 points. Car, grâce à une appli, je peux les flasher et devenir une championne de la quête des fameuses mosaïques. Par manque de temps, je me cantonne à la zone urbaine. Hop, à peine ai-je franchi la grille que je tombe sur l’une d’entre elles. Est-ce parce qu’elle est située au-dessus de la boutique d’un antiquaire ? il me semble reconnaître une lampe Tiffany. Hors de question de tout divulgâcher et de dénaturer la quête de chacun. Mais disons qu’Invader a le sens des couleurs. Ses œuvres s’accordent avec la devanture d’un magasin ou… avec la teinte du panneau de sens interdit qui lui fait face.

Retour à la gare. Dommage que l’après-midi soit si avancée. À une station de train, à Thomery, j’aurais pu retourner voir la maison de la peintre Rosa Bonheur. Si j’avais pris mon vélo, j’aurais pu faire un crochet par Barbizon, le berceau du mouvement pré-impressionniste en France… Preuve que dans le coin de Fontainebleau, s’il y a des rochers à grimper, côté arts, on atteint aussi des sommets.

Infos pratiques : Biennale « Grandeur Nature II » dans le parc du château de Fontainebleau, place du Général de Gaulle, Fontainebleau (77). Jusqu’au 21 septembre. Ouvert tous les jours de 9 h à 19 h. Gratuit. Accès : gare de Fontainebleau–Avon (ligne R) puis bus 1 arrêt Château de Fontainebleau. Plus d’infos sur chateaudefontainebleau.fr

Une oeuvre du street artiste Invader dans les rues de Fontainebleau / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
Une œuvre du street-artiste Invader dans les rues de Fontainebleau / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

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