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Comment j’ai réalisé mon rêve au musée de l’Air et de l’Espace : grimper à bord d’un Concorde

Le musée de l'Air et de l'Espace abrite deux Concorde à bord desquels il est possible de monter / © V_Pandellé
Le musée de l’Air et de l’Espace au Bourget abrite deux Concorde à bord desquels il est possible de monter / © V_Pandellé

C'est le genre de rêve qu'il ne pensait jamais réaliser : monter à bord d'un Concorde. John Laurenson est allé flâner du côté du musée de l'Air et de l'Espace au Bourget et s'est laissé embarquer à bord de l'histoire de l'aviation le temps d'un voyage sans escale mais pas sans surprise.

En partenariat avec le musée de l’Air et de l’Espace

Dès mon arrivée au musée de l’Air et de l’Espace au Bourget (Seine-Saint-Denis), je suis saisi par une première bonne surprise. Le musée se trouve… dans un aéroport. Et pas n’importe lequel. Simple champ d’aviation à ses débuts (les premiers chasseurs français y furent stationnés pendant la Première Guerre mondiale), il devient après l’Armistice le premier aéroport civil parisien, et le seul jusqu’à l’ouverture d’Orly (Val-de-Marne) dans les années 1940. C’est sur sa piste que Charles Lindbergh, âgé de 25 ans, pose son appareil après sa traversée de l’Atlantique en 1927 acclamé par une foule de 200 000 personnes. La splendide aérogare, avec sa magnifique façade Art Déco, fut construite peu après.

Voler, dans les années 1930, était l’affaire de quelques privilégiés. On s’en rend bien compte en pénétrant dans sa si élégante salle des Huit Colonnes. Autrefois, c’était le hall des départs et des arrivées ; aujourd’hui, celui des arrivées au musée. À la billetterie, je prends mon « Billet Check-In + Boarding Pass » qui donne également accès à des avions mythiques. Je vais monter à bord d’un Boeing 747, le premier « jumbo-jet », l’éléphant des airs qui a vraiment fait décoller le transport aérien dans les années 1970 ; je vais me glisser dans la peau d’un GI lors du Débarquement de 1944 avant son saut en parachute sur la côte normande ; et puis je vais entrer dans le seul avion de ligne supersonique que le monde a connu : le Concorde !

La Grande galerie du Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget / © musée de l’Air et de l’Espace – Aéroport de Paris-Le Bourget - Vincent Pandellé
La Grande galerie du musée de l’Air et de l’Espace au Bourget / © musée de l’Air et de l’Espace – Aéroport de Paris-Le Bourget – Vincent Pandellé

La galerie de l’évolution de l’aéronautique

Pour me mettre en appétit, je déambule d’abord dans l’ancienne aérogare où un parcours retrace les débuts de l’aéronautique. Pendant quasiment toute l’histoire de l’humanité, voler était un rêve fou. Dans la mythologie grecque, c’est la légende d’Icare, le jeune homme aux ailes de plumes et de cire qui, grisé par son vol, ose se rapprocher du soleil. La cire fond et provoque sa chute. Moralité : il faut garder les pieds sur terre ! Mais c’est trop en demander aux hommes dont les rêves de ciel donnent lieu aux premiers ballons des frères Montgolfier ou à cette nacelle de Zeppelin, énorme et terrifiante bardée de mitrailleuses comme un char des airs.

Ma visite se poursuit côté piste. Le Bourget est un aéroport toujours en activité. On voit quelques avions décoller et atterrir au loin. Sur l’ancienne piste d’atterrissage se trouve quelques-unes des pièces les plus impressionnantes de la collection.

Je décide de les contempler depuis le restaurant du musée. Me voici ainsi attablé devant une blanquette de veau face à deux fusées Ariane et au Boeing 747 à bord duquel je suis attendu à l’issue de mon déjeuner. A l’entrée, une hôtesse m’accueille. Le 747 est un avion qui a marqué un tournant dans l’aviation civile. Quand le premier entre en service en 1970, il détonne vraiment. Il est deux fois plus grand que ses confrères, en partie grâce à la bosse sur sa tête. On monte à l’étage par un escalier en colimaçon pour y découvrir le cockpit ainsi que le bar des premières classes. 

La fusée Ariane à l'échelle 1 sur le tarmac du musée de l'Air et de l'Espace / © Musée de l'Air et de l'Espace
La fusée Ariane à l’échelle 1 sur le tarmac du musée de l’Air et de l’Espace / © Musée de l’Air et de l’Espace

Deux Concorde pour le prix d’un

Changement d’ambiance à bord cette fois d’un avion transporteur de troupes de la Seconde Guerre mondiale. À l’intérieur, on assiste à la projection d’un film qui nous met dans la peau des parachutistes s’apprêtant à sauter pour libérer la France occupée. On entend les détonations de l’artillerie antiaérienne allemande et le décompte du commandant : « 5, 4, 3, 2, 1, go, go, go !!! ». Sous le même hangar, on découvre d’autres pièces fascinantes ayant marqué les combats aériens comme ce Spitfire, l’avion mythique de la Bataille d’Angleterre, et le sinistre V1, la bombe volante que Hitler a lancée par centaines sur l’Angleterre.

Au musée de l’Air et de l’Espace, une histoire chasse l’autre et je m’apprête à vivre un rêve : monter à bord d’un Concorde, et même de deux Concorde. Le Concorde, c’est ce supersonique franco-britannique qui a survolé l’Atlantique de 1976 à 2003 à une vitesse de croisière maximale de Mach 2,04, soit 2 172 km/h. Grâce à lui, on était à New York en trois heures et demie. Ce qui faisait dire au grand et corpulent ténor Luciano Pavarotti qu’il pouvait faire le trajet en se retenant d’aller aux toilettes, trop exigus de toutes façons vu sa corpulence. Une fois à l’intérieur, je suis étonné par l’étroitesse de l’habitacle. Le genre d’endroit pas vraiment adapté en effet pour un gaillard du gabarit de Pavarotti mais qui volait si haut (18 000 m) qu’on pouvait voir la courbe de la Terre. Comme pour Icare, le Concorde a dû renoncer à voler. Ce qui n’empêche pas l’homme, quant à lui, de continuer de rêver du ciel. Et ce musée en est un beau témoin.

Infos pratiques : musée de l’Air et de l’Espace, 3, esplanade de l’Air et de l’Espace, Le Bourget (93). Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 17 h (du 1er octobre au 31 mars) et de 10 h à 18 h (du 1er avril au 30 septembre). Tarifs : 17 € (plein tarif), 8 € (18-25 ans), 6 € (4-18 ans). Accès : gare du Bourget (RER B) puis bus 152 jusqu’à l’arrêt Musée de l’Air et de l’Espace. Plus d’infos sur museeairespace.fr

Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget / © Xavier Deregel
Au plus près des satellites au musée de l’Air et de l’Espace / © Xavier Deregel

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