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Une école de la microaventure pour apprendre à réenchanter ses week-ends

Le Sentier des quatre dragons à Rochefort-en-Yvelines dans le parc naturel de la Haute Vallée de Chevreuse / © CD78 - MC Rigato
Le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse est l’une des terres de microaventure en Île-de-France / © CD78 – MC Rigato

Précurseure de la microaventure en France avec sa newsletter 2 jours pour vivre, la Montreuilloise d'adoption Amélie Deloffre lance la première école de la microaventure dont la première session aura lieu à Paris le 13 mars prochain. Enlarge your Paris l'a rencontrée.

Comment es-tu devenue aventurière ?  

Amélie Deloffre : Je le suis depuis que j’ai 18 ans, depuis que j’ai commencé à voyager seul. Mais les colonies de vacances n’y sont pas pour rien, ça m’a donné le goût de l’aventure. J’ai commencé en Île-de-France en faisant des randonnées avec des potes à Fontainebleau, lorsque ce n’était pas du tout à la mode. Puis j’ai traversé presque toute la France sans jamais vraiment réserver d’hôtel. Je partais souvent à vélo, en montant dans un train au hasard et partageais mes aventures sur les réseaux sociaux. Au bout d’un moment, mes amis m’ont dit « c’est trop sympa ce que tu fais de tes week-ends ! » et j’ai commencé à documenter un peu plus mes vacances. J’étais dans la communication, j’ai quitté mon boulot et j’ai créé 2 jours pour vivre

Qu’est-ce que la microaventure pour toi ?

C’est l’aventure avec les mêmes ingrédients : les difficultés, le goût de l’effort, l’inattendu, l’inconfort, la découverte et les rencontres mais en petit format,  proche de chez soi. C’est la définition la plus commune. Et moi, j’y ajoute, en autonomie, le plus souvent dans la nature. J’insiste sur l’autonomie car c’est un principe qui m’est cher. L’aventure, par définition, ça ne s’achète pas. Je ne veux pas que ce soit un produit de loisirs, ce n’est pas quelque chose qu’on peut prévoir par définition. Y’a des choses qui ne s’achètent pas et qui ne se monétisent pas dans la vie. L’aventure en fait partie. 

Pourquoi est-ce important de démocratiser la microaventure ?   

Aujourd’hui, la microaventure, c’est quelque chose qui est circonscrit à un certain cœur de cible : les citadins âgés entre 25-40 ans et plutôt CSP +. C’est cette typologie de personne qui a pris le plus vite la parole sur ce sujet, c’est un peu de l’entre-soi pour l’instant. Ça me semble important de démocratiser cela parce que c’est la promesse de changer durablement notre façon de voyager et surtout de redonner du sens au concept. L’aventure ou la microaventure à la base, ça ne coûte rien. J’aimerais donner les clefs de lecture à ceux et celles qui ne les ont pas et les rendre acteur de leur temps libre. Je veux montrer qu’on peut être créateur d’aventures et non consommateur d’aventures. 

Qu’est-ce qui a motivé la création cette Ecole de la microaventure ? 

C’est l’engouement autour de ce phénomène. Lors du premier confinement, ça a été frappant. J’ai vu beaucoup d’acteurs en parler et se positionner sur ce sujet et ça m’a fait un peu peur. Nous sommes en train de classer, répertorier la France, créer des packages de voyages à 300€ le week-end pour que les gens partent et on leur dit que c’est de l’aventure. Ce n’est pas du tout ma vision. Microaventure est un terme marketing que j’ai dû accepter malgré moi en sortant mon livre 2 jours pour vivre (Ed. Gallimard). Mais il a quand même de la valeur, il est assez facilement compris, il incarne le monde d’après, plus sobre énergétiquement, plus responsable, plus accessible, il a donc des valeurs positives bien qu’il soit galvaudé. Moi, je rêve que les gens puissent faire par eux-mêmes. J’ai envie de leur dire que c’est possible, les rassurer, leur donner envie, les faire réfléchir. 

Que va-t-on apprendre dans cette école ?

C’est une école pour apprendre à réenchanter ses week-ends et ses vacances. Cela passera par des temps d’inspiration avec des rencontres, de la sensibilisation aux enjeux écologiques sans moralisation et des temps d’apprentissage et de création, avec des tips pour partir à l’aventure. L’idée est de ressortir de là en ayant créé sa prochaine microaventure autour de Paris, Lyon ou Nantes. Les sessions pour le grand public sont programmées les 13 (à Paris), 20 (à Lyon) et 27 mars (à Nantes) mais on propose aussi les services de l’association à d’autres structures qui voudraient s’emparer de ce sujet. 

Un conseil de microaventure en Île-de-France ?

Je conseille le sentier de grande randonnée GR2 à partir de Mantes-la-Jolie (Yvelines) jusqu’à Vernon (Eure). Nous avons fait ce parcours avec mon groupe de Gospel au moment du déconfinement. Il faisait beau, on a marché au rythme de la Seine, on a découvert des paysages, les coteaux qui dominent le fleuve et bien d’autres paysages qui ont inspiré tant de peintres impressionnistes. Et tout ce qu’on y a mangé était bon. La microaventure, parfois, c’est aussi par l’estomac que ça se fait. 

 
Infos pratiques : Pour s’inscrire à la session de l’Ecole de la microaventure du 13 mars à Paris, rendez-vous sur helloasso.com. Tarif : 60€/personne. Plus d’infos sur 2jourspourvivre.com