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Comment je suis tombé dans la rivière olympique à Vaires-Torcy

La rivière olympique du stade d'eaux-vive de Vaires-Torcy / © Vincent Colin.
La rivière olympique du stade d’eaux vives de Vaires-Torcy / © Vincent Colin

À une vingtaine de kilomètres de Paris, sur l'île de loisirs de Vaires-Torcy, la rivière olympique, où se dérouleront les épreuves de kayak, n'est pas réservée qu'aux champions. Journaliste pour Enlarge your Paris, Renaud Charles s'est lancé dans ses rapides.

La rivière olympique de Vaires-Torcy, la piste du Vélodrome national à Saint-Quentin-en-Yvelines, la vague à surf de Cergy ou encore les rochers de la forêt de Fontainebleau… Autant de lieux de sport qui font de l’Île-de-France le plus grand stade au monde desservi par 390 gares hors Paris. Des sites à découvrir jusqu’en septembre à travers une série de reportages en partenariat avec la Région Île-de-France

Lorsque l’on pense rivière en furie, la Seine-et-Marne n’est pas la destination qui vient en premier à l’esprit. Pourtant, loin des gorges du Tarn ou de l’Ardèche, l’une d’elles serpente sur l’île de loisirs de Vaires-Torcy, à seulement une vingtaine de kilomètres du torrent urbain qu’est le périphérique. Ses 300 mètres de rapides voisinent avec la plus longue rivière de France, la Marne, qui parcourt quant à elle plus de 500 km avant de rencontrer la Seine. Cet été, ils verront se braquer les yeux du monde entier à l’occasion des épreuves de kayak des Jeux olympiques.

Pourtant, rien ne sert d’avoir le coup de pagaie de Tony Estanguet et de prétendre à une médaille pour tenter de dompter cette boule de nerfs aquatique. Au stade nautique olympique, inauguré en 2019, tout le monde est le bienvenu, du débutant jusqu’au champion. Ce qui tombe bien puisque mon expérience de la descente en eaux vives se limite à l’Ardèche lorsque j’avais cinq ans et que je m’étais endormi à bord du canoë.

L’avantage d’une rivière artificielle, c’est que l’on peut en régler le débit, entre 3,5 m3 par seconde (pour une navigation tranquille) et 13 m3 par seconde (en version championnat du monde). Pour mon baptême, Benjamin Duprez, responsable du stade nautique olympique et kayakiste chevronné, décide d’ouvrir le robinet à fond. Nous allons prendre place tous les deux dans un canoraft gonflable (les séances d’initiation baptisées « Expérience » s’effectuent habituellement à bord d’un raft pour six personnes et accompagnées d’un moniteur, Ndlr).

 

 
 
 
 
 
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« C’est un équipement qui doit profiter à tous les Franciliens »

Équipés d’une combinaison intégrale, d’un gilet de sauvetage et d’un casque, nous voilà parés pour entamer notre rodéo. Dans le sas de départ, je me plais à imaginer que dans deux mois les téléspectateurs seront des millions à scruter les exploits des athlètes sur cette même rivière. Lorsque je vois se présenter face à moi le premier rapide, j’ordonne immédiatement à mon esprit de cesser de divaguer pour ne pas me retrouver à la baille. Vu le geyser que l’on s’apprête à traverser, mieux vaut être concentré. Car il ne s’agit pas juste de se laisser glisser. Il va falloir plonger sa pagaie le plus profond possible pour gagner en vitesse et en stabilité. En plus d’avoir à se battre contre le chronomètre, le kayakiste doit également veiller à être précis pour passer entre les portes du slalom. Une combinaison de force et d’adresse qui épuise autant le corps (en particulier les abdominaux) que la tête.

Un moment de relâchement et le risque est grand de tomber de sa monture. Ce dont j’ai pu m’apercevoir à ma deuxième descente. Dans ce cas, pas de panique ! Il suffit de mimer la branche morte : on se laisse glisser sur le dos, les jambes allongées sans oublier de se boucher le nez jusqu’à rencontrer le rivage.

Après cinq descentes, je termine lessivé mais ravi d’avoir glissé sur un tel toboggan. « Le stade nautique sera l’un des héritages des Jeux, témoigne Benjamin Duprez. C’est un équipement qui doit profiter à tous les Franciliens. Il y a encore des personnes qui habitent à proximité et qui n’en connaissent pas l’existence ou qui pensent que ce n’est pas fait pour elles. Outre la rivière olympique, nous avons également une rivière de perfectionnement où l’on navigue notamment sur des airboats ou des grosses bouées ainsi qu’une rivière paysagère sur laquelle on peut faire par exemple du yoga paddle. » Conclusion : il ne faut jamais dire « rivière olympique, je ne boirai pas de ton eau ! »

Infos pratiques : Stade nautique olympique, route de Torcy, Vaires-sur-Marne (77). Ouvert tous les week-ends de mars et tous les jours à partir du 1er avril jusqu’en septembre. En raison des Jeux olympiques, le stade nautique fermera ses portes à partir du 17 juin cette année. Séance Expérience sur la rivière olympique en rafting accompagné d’un moniteur (1 h 30 dont 45 minutes de navigation). Tarif : 31 € par personne. À partir de 10 ans. Fête du nautisme le week-end des 1er et 2 juin. Accès : gare de Torcy (RER A), gare de Vaires – Torcy (ligne P). Plus d’infos sur vaires-torcy.iledeloisirs.fr

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