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Amonē, les cordons bleus du cordon bleu maison à Montmartre

Les fondateurs d'Amonë, Guillaume Verlet et Pierre Renaud, devant leur restaurant de Montmartre qui s'est fait une spécialité des cordons bleus / © Amonë
Les fondateurs d’Amonē, Guillaume Verlet et Pierre Renaud, devant leur restaurant de Montmartre qui s’est fait une spécialité des cordons bleus / © Amonē

Il fait partie de ces plats stars, adulés des enfants, auquel succombent les plus grands malgré un Nutri-score plus proche du rouge que du vert. Le cordon bleu est la spécialité d'Amonē, nouvelle adresse à Montmartre, qu'est allée visiter en famille la journaliste Virginie Jannière.

C’est une minuscule rue aux pieds des escaliers de la butte Montmartre (18e), étonnamment à l’écart du flot ininterrompu de touristes convergeant vers le Sacré Cœur. La rue Chappe (baptisée ainsi en hommage aux frères Chappe, inventeurs au XVIIIe siècle d’un système pour communiquer à distance, le sémaphore, fermez la parenthèse) recèle une discrète enseigne qui gagne à être connue : celle du restaurant Amonē, avec huit places assises à l’intérieur, de la tapisserie fleurie aux murs et un peu de vaisselle vintage à faire pâlir les plus grands amateurs de brocante.

Malgré la place du Tertre toute proche, ici, on reste à bonne distance des rabatteurs prêts à vous vendre escargots surgelés ou tartares-frites hors de prix. Car Amonē ne propose que des cordons bleus, accompagnés – si on le désire – de quelques pommes noisettes et d’une sucrine. À l’origine de ce concept, on trouve Guillaume Verlet, cofondateur du lieu et anciennement acheteur dans une grande chaîne de restauration rapide, qui a délaissé son premier métier à la faveur du confinement pour se concentrer sur ses souvenirs d’enfance : le cordon bleu de sa mamie. Quand nous arrivons, ce dernier est d’ailleurs aux fourneaux pendant que Pierre Renaud, l’autre jeune et dynamique cocréateur du lieu, explique à des clients curieux qu’amona est en fait le petit nom donné aux grands-mères basques. Le nom du restaurant ayant déjà été déposé à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) par d’autres entrepreneurs, une petite lettre a donc simplement été changée pour que le restaurant puisse ouvrir ses portes en cet automne 2022.

La faim justifie les moyens

Qui de mieux que les enfants pour tester ce plat hautement familial et réconfortant ? Consciencieuse, la rédactrice de ces lignes a donc emmené quelques jeunes têtes blondes et ados affamés pour tester les quatre déclinaisons de cordons bleus d’Amonē. Pas de surprise dans les goûts des uns et des autres : les plus petits ont apprécié le simplissime « Gérard », l’escalope de dinde enroulée de la tranche classique de jambon blanc dans une ballotine panée et fourrée à la crème de fromage maison. Les plus grands, eux, ont dévoré le « Babette » (au bœuf séché de Galice) et le « Saison », à la crème de saint-nectaire et aux lardons. Le « Brigitte », composé notamment d’un moelleux steak végétal et de poivrons confits, a été immédiatement validé par les parents (enfin plus précisément la maman, c’est-à-dire moi-même).

Clairement tourné vers la vente à emporter, le restaurant mise sur la dégustation sans couverts : les cordons bleus sont enroulés dans du papier cartonné et les pommes noisettes, comme la sucrine, se dégustent à l’aide d’une pique en bois. Une manière de déguster qui n’a pas déplu aux enfants. Ces derniers ont d’ailleurs pu, ce jour-là, lire quelques albums de Titeuf et de Gaston Lagaffe à dispo pendant que les plus grands se mettaient dans la peau d’un jury digne de Top Chef. Verdict : « beaucoup trop bon » a été lâché du côté des petits absorbés par leurs lectures. Côté mère de famille, le concept gourmand, frais et rapide, a été apprécié. Les adolescents, eux, ont pris du plaisir à découvrir un « fast food fait maison ». Un regret ? La taille des portions quand on possède un appétit vorace et des prix pouvant gonfler rapidement en cas de grosse faim. Si l’on est prêt à allonger la note (il faut compter 9 € pour un cordon bleu et 3,50 € pour une portion de pommes noisettes), on peut aussi choisir de finir son repas sur une note sucrée avec le duo de pitchounes maison (4 €), ces roulés au chocolat façon pain perdu, un dessert applaudi par les palais sucrés, nombreux dans la famille. Que les estomacs XXL ne soient néanmoins pas trop sévères : manger frais et fait maison dans ce quartier rempli de tours Eiffel clignotantes made in China et de reprises malheureuses d’Edith Piaf mérite d’être salué, et de délier un peu les cordons de la bourse pour un bon cordon bleu.

Infos pratiques : Amonē, 13 rue Chappe, Paris (18e). Ouvert tous les jours (sauf mardi et mercredi) de 12 h à 15 h et de 19 h à 21 h 30. Accès : métro Abbesses (ligne 12) ou Anvers (ligne 2). Plus d’infos sur restaurants-amone.com

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