Société
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Les makers viennent en aide aux soignants en fabriquant des visières de protection

Des personnels soignants portant les visières de protection fabriquées par les makers / DR
Des personnels soignants portant les visières de protection fabriquées par les makers / DR

Pour pallier le manque de masques dans les hôpitaux, des makers grand-parisiens se sont regroupés pour fabriquer en masse des visières de protection à l'aide de leurs imprimantes 3D.

Une initiative soutenue par Enlarge your Paris dans le cadre de la RTE (responsabilité territoriale des entreprises)

L’union des makers fait la force. Face à la pénurie de masques à laquelle font face les personnels soignants, ces bricoleurs de l’ère numérique ont décidé d’apporter leur aide en produisant des visières de protection. « A l’échelle parisienne, il y a une structuration qui s’est mise en place à l’initiative de plusieurs lieux, dont le makerspace Volumes, et du réseau Fab City Grand Paris, explique Michaël Araujo, designer chez Volumes. L’objectif est de coordonner cette fabrication en fonction des besoins de l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) ainsi que d’autres structures comme les EHPAD (Etablissements pour personnes âgées dépendantes). »

Validées par les soignants, ces visières se composent d’un serre-tête, d’un bouclier frontal et d’un élastique de maintien. L’avantage de ces masques en plexiglas : ils sont très protecteurs, sont lavables et permettent de porter des lunettes de protection, des calottes et des charlottes en toute sécurité. 

Les visières fabriquées par les makers / DR
Les visières fabriquées par les makers / DR

Un appel à la mobilisation

Ces pièces, fabriquées gratuitement aujourd’hui par quelques centaines de makers franciliens grâce aux imprimantes 3D, sont ensuite assemblées à l’IUT Paris-Diderot dans le 18e. Les premières livraisons ont déjà permis d’équiper l’hôpital Pompidou dans le 15e mais les demandes urgentes continuent d’affluer en masse. Les makers de l’Essonne ont ainsi reçu commande de milliers de masques de la part des hôpitaux du département mais aussi du Val-de-Marne, des pharmacies et des forces de l’ordre, sachant qu’il faut trente minutes pour fabriquer un masque de modèle basique, et plus quatre heures pour un masque complexe.

S’ajoute à cela la raréfaction des matières premières nécessaires pour confectionner les visières et la flambée des prix qui en découle. « Nos partenaires français tels que Bureau Vallée sont actuellement à court de stock, indique Jane Seneor, l’une des chevilles ouvrières de cet élan solidaire. Face à cette pénurie nous sommes désormais obligés d’explorer d’autres possibilités, en se tournant notamment vers le marché allemand. » Les makers organisent aussi des tournées de collecte chez les particuliers pour y récupérer élastiques et feuilles de plastique, parfois aidés dans cette tâche par la gendarmerie mobile comme dans les Yvelines. Ils ont en outre lancé un appel à une large mobilisation à destination des entreprises et des propriétaires d’imprimantes 3D. Makers de tous les pays, unissez-vous !

Infos pratiques : Plus d’infos sur l’initiative sur 3d4care.org et visieresolidaire.org. Et pour rejoindre les makers grand-parisiens impliqués, rendez-vous sur les groupes Facebook dédiés en Essonne et dans les Yvelines. Une collecte initiée par des makers de Montreuil est également en cours sur Ulule 

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