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Le confinement vu depuis la Bergerie des Malassis à Bagnolet

La Bergerie des Malassis à Bagnolet / © Sylvie Biscioni
La Bergerie des Malassis à Bagnolet / © Sylvie Biscioni

Chevrier et jardinier installé à Bagnolet, Gilles Amar a pris la plume pour décrire le confinement à la bergerie des Malassis qu'il a créée en 2011 après avoir travaillé dans une ferme pédagogique à Toulouse et officié trois ans en tant que berger dans les Pyrénées.

Gilles Amar, chevrier et jardinier à la tête de la Bergerie des Malassis à Bagnolet (Seine-Saint-Denis)

La Bergerie est fermée.
Jusqu’à nouvel ordre,
Elle est fermée.
On ne rentre pas,
Comme c’est bizarre.

Les enfants,
Pendant quelques temps
La grille sera close
Le temps que le truc 19
Dégage.
Le temps qu’il faudra
Pour qu’il passe
Parce que tout passe.
C’est fermé,
Mais les bêtes sont là.

Les bêtes sont là.
Elles aussi ne sortent pas
Même si l’herbe pousse
Même si le soleil chante
Nous restons enfermés
Nous attendrons pour nous promener
Et pour ruminer
L’air du temps.

Comme c’est gai pourtant,
Ces petites chevrettes
Ces petits chevreaux
Et leur cabrioles.
Comme c’est doux
Ces petits agneaux
Qui appellent maman.
Comme c’est bien encore
De pouvoir les voir de la rue
En allant aux courses,
Ou par la fenêtre de son bâtiment,
En plein confinement.

Les bêtes sont là
Elles ne sont au courant de rien.
Je leur explique tout de même
Ce qui se passe
Mais elles s’en foutent.
Ça me rassure
Sans que je sache vraiment pourquoi.
Pour elles,
Rien ne change.
Elles ont juste râler pour sortir
Quand il a fait beau
Et chaud.

Infos pratiques : La vie de la Bergerie des Malassis à Bagnolet est à suivre sur Facebook

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