Société
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Montez à bord du Grand Paris Express

Pour Almodovar, il y a Les Amants passagers. Pour le MAC/VAL, ce sont Les passagers du Grand Paris express. Jusqu’au 20 septembre prochain, le musée de Vitry propose de découvrir la future ligne 15 du métro par le biais d’un parcours artistique.

S’il fête cette année ses 10 ans, le MAC/VAL ne se contente pas pour autant de regarder dans le rétroviseur. C’est au contraire à une projection dans l’avenir qu’il invite ses visiteurs. En quoi consistera la future ligne 15 du métro, première des quatre nouvelles lignes qui constitueront le Grand Paris Express, ce gigantesque réseau en périphérie de la capitale ? C’est ce à quoi entend répondre Les passagers du Grand Paris express, exposition hybride qui mêle à la fois éléments d’informations et gestes artistiques.

 Maquettes et vidéo

De l’info, parce que toute l’expo est d’abord conçue pour donner à voir aux visiteurs,des lendemains un peu plus concrets que ceux qu’ils pourraient imaginer au travers de simples tracés de couleurs sur une carte en papier. Un étage entier du musée est ainsi consacré à la présentation des maquettes des futures gares de la ligne 15. Tous les projets architecturaux sont là, en version réduite, laissant entrevoir ce que seront ces lieux de passage et de vie, si loin de la station de métro à l’ancienne et à l’étroit de Paris intra-muros. Côté pratique, encore : des projections vidéo sur un vaste écran géant composé de neuf panneaux, accolés à même le sol, où s’anime en grand format le territoire francilien et ses problématiques urbaines.

 

Les passagers du Grand Paris Express au MAC VAL / © Rémi Belot

 

Approches graphiques

Mais l’intérêt de la visite vaut surtout pour l’accompagnement artistique que la Société du Grand Paris et le MAC/VAL ont imaginé autour de l’aménagement de la ligne 15. L’expo donne ainsi à voir de chouettes approches graphiques. Celle, en photos et en couleurs, de Françoise Huguier : un mur d’images composé de portraits de « Grands Parisiens », connus (l’artiste Sarkis, par exemple) ou non, dont le quotidien sera demain totalement bouleversé par l’avènement de ce super-métro de périphérie. Ou le travail, tout de noir et blanc, de Pierre-Olivier Deschamps. Le photographe a immortalisé de façon ultra-réaliste les lieux d’implantation des futures gares, tels qu’ils existent aujourd’hui. Et aussi : les boucles d’images d’Ange Leccia, ou encore ces 16 graphistes, illustrateurs ou auteurs de BD, qui ont redessiné le territoire des diverses villes traversées par la ligne 15. Où comment réinventer la cartographie de façon légère, imaginative et onirique, d’un coup de crayon.

 

Les passagers du Grand Paris Express au MAC VAL / © Rémi Belot

Œuvres « couillues »

Les insatiables pourront par ailleurs compléter leur visite par une déambulation singulière en s’amusant à « Chercher le garçon » dans l’autre exposition collective actuellement visible au MAC/VAL. Une centaine d’artistes mâles y interrogent leur masculinité au travers d’une série d’œuvres éclectiques et parfois couillues ( !) : pour n’en citer qu’une, et rester dans la thématique des transports, il faut ainsi absolument scotcher quelques minutes devant l’hilarante performance vidéo de Santiago Reyes qui s’est filmé, de Noisy-le-Sec à Vitry-sur-Seine, se trémoussant sous le regard de passants médusés dans les bus et trams qui l’amenaient au musée. Le t-shirt qu’il portait lors de sa déambulation, encore imbibé de sa sueur et barré de l’inscription « Ce qui est dansé, personne ne me l’enlève », est présenté, telle une relique, parmi les œuvres de cette foisonnante et inclassable exposition. Parce que l’art est dans les transports. Et inversement.

 

Chercher le garçon au MAC VAL / DR