Jusqu'au 6 juillet, l'Atelier Grognard à Rueil accueille l'exposition "Rêves de Japon" qui tisse des liens entre les grands maîtres de l'estampe japonaise, Hokusai et Hiroshige, et les mangas. Une bonne façon de satisfaire toute la famille.
« Elle a intérêt à être bien, cette expo Rêves de Japon ! » Voilà peu ou prou ce qu’on se dit quand il s’agit de gagner l’Atelier Grognard à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), pas franchement bien desservi sinon par les bus. Tuons tout de suite le suspense dans l’œuf. Oui, l’expo est bien et mérite qu’on aille la voir. D’autant qu’on peut la coupler avec une visite du château de Malmaison (ex-demeure de Napoléon et Joséphine Bonaparte) et une virée dans la forêt de la Malmaison. Bref, il y a de quoi rendre le déplacement rentable.
D’autant que cette expo a de quoi contenter toutes les tranches d’âge en créant des liens entre les estampes japonaises et le manga. Elle s’autorise même un petit détour par l’impressionnisme en mettant en exergue, à l’aide de quelques toiles de Monet ou Degas, la façon dont les peintres français ont été influencés par Hokusai ou Hiroshige. Justement, ce sont les œuvres de ces derniers que l’expo met particulièrement en valeur. S’appuyant sur des collections privées, elle présente dans son intégralité les Trente-six Vues du mont Fuji de Hokusai tout comme les Cinquante-trois Stations du Tokaïdo de Hiroshige. C’est un bonheur de se plonger dans ces estampes, d’en admirer l’infinie minutie. C’est bien simple : comme dans Mary Poppins, on aurait envie de sauter dans ces tableaux. Évidemment, parmi les gravures de Hokusai, on retrouve son best-seller : La Grande Vague de Kanagawa, décliné à l’envi sur des T-shirts, mugs et parapluies. Mais l’expo permet de découvrir d’autres pans moins connus de la série élaborée entre 1831 et 1833.
L’impression d’être chez un collectionneur fou
Occupant le premier plan ou perdu dans le lointain, le mont Fuji constitue la ligne directrice de ces estampes. Chaque image convie le visiteur dans une micro-histoire. On se retrouve au coeur d’une tempête au milieu des paysans ou dans une plantation de thé depuis une colline. Hiroshige, lui, dépeint des scènes saisies lors de son voyage en 1832 sur la route du Tokaïdo, 500 km entre Edo (l’antique Tokyo) et Kyoto. Comme chez Hokusai, on note un indéniable sens du cadre et du mouvement. Hiroshige y adjoint une forme d’humour très cinématographique. Qu’on voie leurs visages ou qu’ils soient dissimulés sous de grands chapeaux, ses personnages ont un aspect qui peut prêter à sourire. On devine où les réalisateurs de dessins animés des années 80-90 ont puisé leur inspiration… La nature, par sa dimension bucolique, peut contrecarrer l’effet humoristique, ou, au contraire, par sa malice, le renforcer. C’est ainsi qu’un souffle de vent dévoile le postérieur d’un personnage ou fait s’envoler son chapeau.
Candy, Jeanne et Serge, One Piece… L’exposition montre des dessins ou des figurines tirés d’œuvres plus contemporaines. Sans oublier la présentation d’objets ou de costumes issus de la culture nippone. Cela pourrait avoir un côté un peu fourre-tout mais la scénographie habile évite cet écueil. On a plutôt l’impression de pénétrer dans l’entrepôt d’un collectionneur fou, désireux que ladite folie soit contagieuse. Effectivement, elle l’est !
Infos pratiques : exposition « Rêves de Japon » à l’Atelier Grognard, 6, avenue du Château, Rueil-Malmaison (92). Jusqu’au 6 juillet. Ouvert du mardi au dimanche de 13 h 30 à 18 h. Tarifs : 6,50 € (plein tarif), 4,50 € (tarif réduit), gratuit pour les moins de 18 ans. Accès : gare de La Défense Grande Arche (métro ligne 1, RER A et E) puis bus 258 arrêt Le Château. Plus d’infos sur villederueil.fr
Lire aussi : À Fontainebleau, une balade street art et park art grâce à Invader et consorts
Lire aussi : Faut-il vraiment aller voir « Into The Light » à la Grande Halle de la Villette ?
Lire aussi : Devenez gardien de phare urbain pour veiller sur le Grand Paris au lever et au coucher du soleil
10 juin 2025 - Rueil-Malmaison
