Culture
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Quatre lieux où se plonger dans l’intimité des artistes grand-parisiennes

Le Musée Rosa Bonheur à Thomery / © Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris
Le château de l’artiste Rosa Bonheur à Thomery, qui se visite et où l’on peut même dormir / © Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris

Alors que s'est ouverte au musée du Luxembourg à Paris l'exposition « Pionnières » consacrée aux artistes des Années folles, Enlarge your Paris vous fait pousser les portes de quatre artistes grand-parisiennes dont l'écrivaine Elsa Triolet, première à avoir obtenu le prix Goncourt, ou encore la peintre Rosa Bonheur, rock-star méconnue.

Dans l’intimité d’une rock-star méconnue, alias Rosa Bonheur

Elle fut une peintre animalière élevée au rang de quasi rock-star, obtint une dérogation pour porter le pantalon, copina avec Buffalo Bill… Rosa Bonheur était un sacré personnage ! En 1853, la vente de son Marché aux chevaux lui permet d’acheter le château de By à Thomery (Seine-et-Marne) où elle vivra jusqu’à sa mort en 1899. L’année 2022 étant celle du bicentenaire de sa naissance, l’occasion est belle d’aller visiter ce lieu qui ne l’est pas moins. Vous y découvrirez le grandiose atelier de l’artiste mais aussi, à partir du 9 mars, de nouveaux espaces d’exposition proposant des œuvres inédites de l’artiste. Ajoutons que l’endroit propose aussi chambre et table d’hôtes et qu’on peut dormir dans la chambre même de Rosa ! Si ce n’est pas le bonheur, ça y ressemble quand même pas mal…

Infos pratiques : château de Rosa Bonheur, 12, rue Rosa-Bonheur, Thomery (77). Visites guidées tous les jours sauf le lundi à 10 h, 12 h, 14 h et 16 h. Réservation obligatoire ici. Tarifs : 12 € (plein tarif), 8 € (moins de 25 ans) / Visite spéciale enfants (visite + goûter) : 12 €. Accès : gare de Thomery (ligne R) puis 1,5 km de marche. Plus d’infos sur chateau-rosa-bonheur.fr

Dans l’intimité d’une Ukrainienne débarquée à Montparnasse, alias Chana Orloff

D’origine ukrainienne, Chana Orloff arrive à Paris en 1910. Elle a 22 ans. Elle devient apprentie-couturière au sein de la maison Paquin, puis entre aux Arts déco et devient sculptrice. À Montparnasse, elle fraye avec Picasso, Foujita et Modigliani. En 1926, elle fait construire par l’architecte Auguste Perret sa maison-atelier au sein de la Villa Seurat dans le 14e arrondissement. Le lieu se visite et renferme plus de 200 pièces de la sculptrice. L’occasion de découvrir le travail d’une artiste majeure dans un lieu étonnant labellisé « Maison des Illustres » depuis 2019.

Infos pratiques : atelier-musée Chana-Orloff, 7 bis, villa Seurat, Paris (14e). Ouvert à la visite guidée (45 minutes) les week-ends sur réservation. Tarifs : 12 € (plein tarif), 6 € (tarif étudiant). Accès : métro Alésia (ligne 4). Infos et réservations sur chana-orloff.org

Dans l’intimité de deux soeurs virtuoses, alias Nadia et Lili Boulanger

La première fut une grande pianiste et pédagogue émérite qui compta parmi ses élèves Leonard Bernstein, Michel Legrand, Quincy Jones et Philip Glass. La seconde fut une compositrice titulaire du Grand Prix de Rome, décédée prématurément à 25 ans. Les sœurs Nadia et Lili Boulanger ont marqué de leur empreinte la musique du XXe siècle. En 1908, leur mère acquiert à Gargenville (Yvelines) un ensemble de trois maisonnettes. « Ce sera un peu leur résidence d’été », explique Jackie Schinzel, adjoint au maire de la commune. Une résidence que fréquenteront notamment Igor Stravinsky et Paul Valéry. En 1998, la ville s’est portée acquéreuse des fameuses maisonnettes, labellisées « Maison des Illustres ». On peut les visiter sous réserve d’être un groupe d’au moins dix personnes. L’occasion de découvrir l’auditorium et le piano Pleyel sur lequel jouait Nadia. Le lieu s’ouvre également à des événements culturels. Le 19 mars, vous pourrez assister à un concert du saxophoniste Stéphane Belmondo qui rendra hommage à l’œuvre des sœurs Boulanger. Et, à partir du 12 mars, le lieu abritera l’exposition « Noces de papier » présentant le travail d’un sculpteur et d’un collagiste. Autant de bonnes occasions d’aller découvrir ces charmantes maisonnettes.

Infos pratiques : les maisonnettes de Nadia et Lili Boulanger, 2 place Lili-Boulanger, Gargenville (78). Visites gratuites pour les groupes à partir de 10 personnes (contacter la mairie au 01 30 98 89 00). Exposition « Noces de papier » les samedis et dimanches de 14 h à 18 h du 12 mars au 10 avril. Entrée libre. Plus d’infos sur le site de la mairie de Gargenville. Concert de Lionel Belmondo le 19 mars à 17 h et 21 h. Entrée libre sur réservation par mail à billetterie@eolefactoryfestival.com. Plus d’infos sur le site de la mairie de Gargenville. Accès : gare de Gargenville (ligne J)

Dans l’intimité de la première à avoir obtenu le prix Goncourt, alias Elsa Triolet

Si de Saint-Arnoult vous ne connaissez que le péage, il est temps que vous rendiez visite à Elsa Triolet et Louis Aragon dans leur moulin. La demeure, où défilaient les amis du couple comme Picasso, est restée figée au 16 juin 1970, date du décès d’Elsa. Pour vous immerger dans leur intimité, une visite commentée vous fait faire le tour du propriétaire. Dans le salon, l’envie vous prendra sûrement de vous asseoir sur la mezzanine avec vue plongeante sur la cheminée pour y feuilleter l’un des 30 000 ouvrages amassés par ces deux sommités de la littérature française. L’endroit n’a toutefois rien d’un mausolée : conformément au souhait d’Aragon, il accueille des expositions d’art contemporain tout au long de l’année. À l’instar des hôtes des lieux, vous profiterez également du très beau parc agrémenté de nombreuses sculptures.

Infos pratiques : Maison Elsa Triolet – Aragon, Moulin de Villeneuve, rue de la Villeneuve, Saint-Arnoult-en-Yvelines (78). Ouvert tous les jours de 14 h à 18 h (fermeture annuelle en décembre et janvier). Tarifs : 9,5 € (plein tarif), gratuit pour les moins de 12 ans. Plus d’infos sur maison-triolet-aragon.com

Le moulin de Villeneuve à Saint-Arnoult, ancienne demeure d'Elsa Triolet et d'Aragon / © Maison Triolet - Aragon
Le moulin de Villeneuve à Saint-Arnoult, ancienne demeure d’Elsa Triolet et d’Aragon / © Maison Triolet – Aragon

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À visiter, le musée Camille-Claudel à Nogent-sur-Seine :

D’accord, d’accord, ce n’est plus l’Île-de-France… Mais vous nous pardonnerez bien cette petite intrusion du côté de l’Aube, puisque c’est là que se trouve le musée Camille-Claudel (à seulement 5 km de la « frontière » francilienne). Ouvert en 2017, il abrite une vingtaine d’œuvres de la sculptrice parmi lesquelles la fameuse Petite Châtelaine, un très beau buste de Rodin en bronze ou encore la célèbre Valse. Les collections du musée se concentrent sur les sculpteurs contemporains de Claudel. On peut donc y admirer une œuvre de Rodin, une autre de Bourdelle… La venue à Nogent-sur-Seine vous donnera l’occasion de croiser la route d’une autre artiste, contemporaine celle-ci. Le musée consacre en effet, à partir du 2 avril, une exposition à Fabienne Verdier, l’artiste qui a dessiné les magnifiques vitraux de l’église Saint-Laurent de Nogent-sur-Seine. Inspirée par la peinture et la calligraphie chinoises, Fabienne Verdier peint des œuvres vibrantes, faites d’ondoiements et de méandres. La (re)découverte de deux femmes d’art en une seule virée… pas mâle, non ?

Infos pratiques : musée Camille-Claudel, 10 rue Gustave-Flaubert, Nogent-sur-Seine (Aube). Fermé le lundi et le mardi jusqu’au 31 mars, fermé le mardi du 1er avril au 31 octobre. Exposition « Fabienne Verdier, alchimie d’un vitrail » du 2 avril au 26 septembre. Tarifs :  7 € (plein tarif), gratuit pour les moins de 26 ans. Accès : gare de Nogent-sur-Seine (TER). Infos et réservations sur museecamilleclaudel.fr

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