Culture
|

L’incroyable histoire de l’Arche de la Défense mise en mots et en images

L'écrivaine Laurence Cossé s'est intéressée à la construction de l'Arche de La Défense et en livre le récit dans le cadre de la série "Le Grand Paris des écrivains" sur le site du Pavillon de l'Arsenal / © Gilbert Sopakuwa (Creative commons - Flickr)
L’écrivaine Laurence Cossé s’est intéressée à la construction de l’Arche de la Défense. Elle livre son récit dans le cadre de la série « Le Grand Paris des écrivains » sur le site du Pavillon de l’Arsenal / © Gilbert Sopakuwa (Creative commons – Flickr)

C'est une histoire incroyable que celle de la Grande Arche de La Défense, construite par un architecte danois qui n'avait réalisé jusqu'alors que quatre églises et sa maison. Une histoire contée par Laurence Cossé dans le cadre de la série « Le Grand Paris des écrivains » diffusée sur le site du Pavillon de l'Arsenal.

D’où vient votre intérêt pour la Grande Arche de la Défense ?

Laurence Cossé : Quand les travaux ont commencé, j’étais dans autre chose et je ne me suis pas particulièrement intéressée à l’Arche. Et puis il s’est avéré que, parmi toutes les grandes réalisations des deux septennats de François Mitterrand, c’est la seule que je trouvais belle. Lors de son inauguration, deux choses ont attiré mon attention : Johann Otto von Spreckelsen, l’architecte danois qui l’a conçue, avait remporté le concours en créant la surprise, coiffant au poteau des confrères bien plus connus que lui. Et il est mort avant d’avoir vu l’Arche achevée. La proximité de la gloire et de la mort, cela a été comme un moteur pour moi. J’ai donc écrit La Grande Arche, paru en 2016. Et je me suis rendu compte que, comme à chaque fois, j’avais écrit sur le pouvoir.

Comment ça ?

Au départ, c’est l’histoire du prince et de l’architecte. Ils se plaisent jusqu’à ce que débute la phase des études avec l’intervention des juristes, des urbanistes, des financiers. Le projet s’en trouve alors modifié, comme c’est toujours le cas dans le cadre des grands chantiers. Et puis il y a l’impréparation technique de cet architecte danois qui avait très peu construit auparavant. Un homme assez raide, puritain, avec une défiance assez forte envers les Français. Il va finalement démissionner un an après la pose de la première pierre. Et mourir peu de temps après. À chaque étape de mon enquête, je me disais : « Mais c’est pas vrai ! » J’avais le sentiment d’un gâchis. On a affaire à des gens bien qui, ensemble, sont contre-productifs…

Dans le film de la série « Le Grand Paris des écrivains », vous faites part de votre admiration quant au geste architectural de Spreckelsen…

J’ai mené deux ans d’enquête autour de la conception de l’Arche et je peux vous dire qu’on a échappé à bien des choses ! Tous les autres projets bouchaient la perspective. Spreckelsen est un vrai génie de l’architecture et de l’urbanisme. Il a inscrit son œuvre dans l’espace. La simplicité de sa construction a l’air élémentaire, mais, en même temps, il n’y a pas eu 200 propositions comme la sienne ! Les courbes étaient pour le CNIT ; lui, il a travaillé les lignes droites. Il avait imaginé l’Arche au milieu d’un jardin, avec des arbres au sommet. Le pire pour lui a été l’édification des immeubles « Les collines de l’Arche », implantés très serrés à côté de sa construction. Sans compter qu’ensuite le marbre d’origine a été remplacé par un granit gris clair. De blanche et brillante, la façade de l’Arche est devenue grise et mate…

Quel regard portez-vous sur les images du réalisateur Stefan Cornic qui accompagnent votre texte ?

Les plans sont très beaux. La littérature suggère les images mais ne les fait pas. Le film permet cela.

Infos pratiques : la série « Le Grand Paris des écrivains » est à découvrir sur pavillon-arsenal.com

Lire aussi : Des écrivains nous racontent leur Grand Paris

Lire aussi : « La vie HLM » : une expo grandeur nature à la cité Émile-Dubois

Lire aussi : Un tour du Grand Paris en six podcasts

Lire aussi : « C’est une pensée stérile de croire qu’il n’y a pas de beauté dans les quartiers »

Lire aussi : Un écrivain nous fait voyager dans la banlieue du turfu