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Arpentez les allées d’une ville éphémère au festival Bellastock

Samedi 16 juillet, le public est invité à arpenter les allées d'une ville éphémère à Evry-Courcouronnes dans le cadre du festival Bellastock / © Rachel Doumerc
Samedi 16 juillet, le public est invité à arpenter les allées d’une ville éphémère à Évry-Courcouronnes dans le cadre du festival Bellastock / © Rachel Doumerc

Samedi 16 juillet, le festival d'architecture Bellastock convie le public à visiter une ville éphémère imaginée par quelque 400 participants dans un parc d'Évry-Courcouronnes. Le thème cette année : la cité conviviale.

Comment est né le festival Bellastock?

Quentin Chansavang : Il vient de l’envie d’expérimenter et de construire qu’ont eue, en 2006, les étudiants en école d’architecture, car l’enseignement à l’époque restait très théorique. Durant quatre jours, 400 participants se retrouvent pour concevoir, construire et habiter une ville éphémère. Au troisième jour du festival, le site s’ouvre au public et devient ainsi un objet significatif qui sensibilise les spectateurs.

Pourquoi attribuer à cette nouvelle édition le thème de la cité conviviale ?

Au fil des ans, nous avons développé une vraie expertise sur le réemploi des matériaux, l’urbanisme transitoire. Nous nous sommes donc dit qu’il fallait aller plus loin. À Évry (Essonne), nous travaillons à la maison Sainte-Geneviève depuis 2018. Ce lieu est amené à devenir un centre d’apprentissage par le geste à l’échelle 1. Dans cette logique de préfiguration, nous proposons trois festivals. « S’implanter » était le thème du premier l’an dernier. Il s’agissait de travailler sur l’aménagement du parc. Cette année, la notion clé est « s’outiller », à partir des réflexions du philosophe Ivan Illich sur l’outil convivial. Or outiller un lieu, c’est aussi de la convivialité !

Est-ce le travail de l’architecte que de pourvoir à la convivialité des lieux qu’il conçoit ?

C’est ce qui a pu questionner le processus architectural : le fait que les concepteurs soient déconnectés du lieu où ils interviennent. Aujourd’hui, il faut inventer le futur avec les habitants. On s’adapte mieux à la réalité du terrain quand on conçoit le lieu avec les résidents. C’est la démarche d’architectes comme Sophie Ricard ou Patrick Bouchain.

Quelle place est réservée au grand public pendant ce festival ?

Samedi 16 juillet, ils pourront visiter la ville éphémère qui leur sera présentée par les participants. Il y aura aussi des concerts, des ateliers et quatre tables rondes tournées autour de cette notion de convivialité. L’une est consacrée à la question du repas durant les chantiers. Une autre est dédiée à la question de l’outil convivial. La troisième traitera de la thématique des chantiers ouverts et la quatrième se penchera sur la question du genre sur les chantiers. L’idée est vraiment de sensibiliser le grand public sur la façon dont peut se pratiquer l’architecture. Ce n’est plus l’homme blanc habillé de noir qui propose une œuvre très individuelle. Aujourd’hui, l’architecte joue un rôle plus complexe. Bien sûr, il construit, mais il a désormais aussi une casquette de médiateur ; pas seulement en amont et en aval mais aussi durant le temps du projet. Ce n’est pas celui qui construit des maisons pour les riches. Nous voulons montrer que c’est quelqu’un qui est en mesure de faire des propositions adaptées aux demandes d’un territoire.

Infos pratiques : Festival Bellastock, Centre art architecture paysage patrimoine, 2, avenue de Ratisbonne, Évry-Courcouronnes (91). Journée ouverte au public le samedi 16 juillet de 10 h à minuit. Gratuit. Accès : gare de Grand Bourg (RER D) puis 15 minutes de marche. Plus d’infos sur bellastock.com

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