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Basilique Instinct

C'est le thriller à suspens de ce début d'année. La basilique Saint-Denis retrouvera-t-elle sa flèche démontée en 1846 après une violente tornade ? Pour le moment, la réponse est non. Mais on s'attend à des rebondissements.

A Saint-Denis (93), on attend ça depuis des lustres : le remontage de la flèche de la basilique, nécropole des rois de France. Démontée en 1846 suite à une violente tornade, ses pierres avaient été soigneusement numérotées dans l’attente d’une restauration. Lundi 30 janvier, la Commission nationale des Monuments historiques, dans un débat de plus de quatre heures suivi d’un vote serré (huit pour, six contre et deux abstentions), a rejeté la demande de lancement des travaux. Néanmoins, tout reste possible car il revient désormais à la ministre de la Culture de trancher.

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Place de la basilique Saint-Denis / © Jules Simon

 

Du coup, on reste optimistes dans les rangs des défenseurs du projet : “Il s’agit d’une opportunité incroyable pour le développement territorial de Saint-Denis. Nous allons établir une véritable action de formation et d’insertion qui va créer de l’emploi et revitaliser le centre-ville”, assure Luc Fauchois, président de l’association Suivez la flèche.

Car la restauration envisagée ne se veut pas un chantier comme les autres. Le projet, qui pourrait s’étendre sur une dizaine d’années, associerait notamment les groupes scolaires à travers des ateliers pédagogiques. Par ailleurs, un échafaudage végétalisé de quatre-vingt mètres de haut serait installé  accueillant une exposition sur les étapes de la reconstruction et offrant un panorama imprenable.

 

L’exemple du château de Guédelon

Evalué à environ dix millions d’euros, le chantier serait financé par des mécènes privés, déjà mobilisés et convaincus, et complété par le tarif des visites. Afin de prouver la pertinence de cet autofinancement, Suivez la flêche et la mairie s’appuient sur l’exemple du château de Guédelon dans l’Yonne. Une cinquantaine d’ouvriers, suivant à la lettre les techniques de construction d’antan, bâtissent depuis 20 ans un château-fort du XIIIème siècle. Le tout financé par les 360 000 visiteurs qui viennent chaque année.

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Basilique Saint-Denis / DR

 

D’après Luc Fauchois, les réticences de la commission s’expliquent par la peur que le chantier fasse de l’ombre aux autres restaurations nécessaires de l’édifice. D’autre part, l’avis rendu le 30 janvier suivrait les préceptes de la Charte de Venise (1964) qui stipulent qu’un monument endommagé ne doit pas être restauré. “Or la flèche a été démantelée afin d’être reconstruite. Nous sommes dans le cas d’un chantier de restauration interrompu. Et Jacques Moulin, l’architecte en chef des monuments historiques, affirme qu’il s’agit de l’un des ouvrages médiévaux le plus documenté au monde, souligne Luc Fauchois. Mais c’est plus un coup de frein qu’un arrêt. Nous allons continuer de nous battre et relancer l’Elysée qui soutient le projet.” De quoi offrir à François Hollande la possibilité d’achever son quinquennat de façon flamboyante.

 

Pour en apprendre plus sur la basilique Saint-Denis, rendez-vous sur www.tourisme93.com