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Une expo de land art dans un dédale de verdure à Montreuil

L'artiste Juan Fantôme aux Murs à pêches à Montreuil / © T.I.G.E
L’artiste Juan Fantôme lors d’une précédente édition du festival land art des Murs à pêches à Montreuil / © TIGE

Gigantesque friche naturelle au cœur de Montreuil, les Murs à pêches accueillent jusqu'en septembre une exposition de land art, technique qui consiste à créer des œuvres à partir des ressources offertes par la nature. Journaliste pour Enlarge your Paris, Virginie Jannière s'y est promenée.

C’est l’une des friches naturelles les plus surprenantes et les mieux planquées du Grand Paris. Quelque part dans le haut Montreuil (Seine-Saint-Denis), les Murs à pêches s’étendent sur une trentaine d’hectares. Autrefois, ils permettaient aux pêchers de s’épanouir au chaud. Et aux rois de France de se régaler. Si on y fait encore pousser quelques pêchers et des herbes aromatiques, l’essentiel est ailleurs, dans la préservation de la biodiversité au cœur de la métropole.

Une vingtaine d’associations, regroupées au sein de la Fédération des Murs à pêches, prennent soin des lieux. Et l’une d’entre elles, TIGE (Travaux d’intérêt généreux en extérieur), y propose un festival de land art jusqu’au 18 septembre. « Ce genre d’événements permet de défendre l’existence de ce lieu et de soutenir les artistes franciliens », confie la sculptrice Fabienne Teyssier-Monot, membre du jury du festival.

Une balade onirique

Le thème de cette troisième édition : le gypse, cette pierre longtemps extraite pour la fabrication du plâtre (et des murs à pêches, donc). Notre déambulation dans ce labyrinthe géant commence par la découverte de l’histoire des lieux grâce à quelques notices explicatives et photos d’époque. Après avoir salué un vieil homme au café fumant et quelques bénévoles qui s’affairent sur un chantier, on croise Caroline Polle, l’une des douze artistes du festival, qui a voulu rendre hommage à ceux qui font vivre les Murs à pêches en faisant des moulages de leurs mains. Installés le long des murs où pousse désormais la vigne, l’ensemble est très poétique.

La visite se poursuit entre chemins bordés d’herbes folles et petites portes en bois mystérieuses. Les œuvres se dévoilent peu à peu. Au bout d’un étroit chemin envahi par les mûres, des empreintes de racines signées Caroline Boucher « évoquent la profondeur du temps ». Un peu plus loin, Manuela Pizzolla a imaginé un Arbre fantôme en plâtre et en matière phosphorescente. Parfois, on tombe sur une jolie parcelle comme le Jardin de la lune où pousse des plantes médicinales. Le tout semble sorti d’un conte de Perrault. Heureusement, ni loup, ni ogre à l’horizon. Juste le plaisir de jouer au Petit Poucet dans un dédale de verdure.

Infos pratiques : Festival land art aux Murs à pêches, impasse Gobétue, Montreuil (93). Jusqu’au 18 septembre. Prochaines visites guidées : dimanche 24 juillet à 15 h (départ 22, rue Pierre-Jean-de-Béranger), samedi 30 juillet (départ impasse Gobétue). Accès : métro mairie de Montreuil (ligne 9) puis 20 minutes à pied. Plus d’infos sur tigelandart.org

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