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J’ai testé la galerie-café bistronomique (et économique) du 19M

En plus de regrouper l'ensemble des maisons d'art de Chanel, le19m abrite un café bistronomique et une galerie / © 19M
le19M a ouvert ses portes à cheval entre Paris et Aubervilliers porte d’Aubervilliers / © 19M

En plus de regrouper les onze maisons d'art de la Maison Chanel, le19M, à cheval entre Paris et Aubervilliers, abrite également une galerie d'art et un café bistronomique qu'est allée tester en binôme Joséphine Lebard.

En partenariat avec le19M

Début décembre, Le Monde titrait : « À Paris, les chefs tablent désormais sur la rive gauche ». En ce mercredi 14 décembre, nous voici pourtant aux confins de la rive droite, porte d’Aubervilliers (19e). L’ado qui m’accompagne s’interroge : « Mais t’es sûre qu’il est là, le resto ? »  Je lui désigne au loin le grand bâtiment étreint de lignes de béton blanc telles des mailles qui s’entrecroisent : « C’est là ! »

Là, c’est en fait « le19M », qui regroupe l’ensemble des maisons d’art de Chanel (Lesage, Lemarié, Maison Michel…) mais pas seulement… À gauche de l’entrée, un petit panonceau signale : « Poussez la porte, c’est ouvert ». Derrière se nichent une galerie et un café. « On voulait que cet endroit devienne un lieu de vie », explique Patricia Meunier, fondatrice de l’agence Grand Cuisine, chargée par le19M de gérer le café. « Il s’agissait de casser le côté un peu forteresse du lieu. »

Le pari semble gagné puisque, en ce mercredi, le service est complet. « On l’est tous les jours en ce moment », note Patricia Meunier. Il faut dire qu’une formule déjeuner à 18 ou 20 € rend la proposition clairement concurrentielle. « On n’arrive pas en lisière de la Seine-Saint-Denis avec de gros sabots, justifie Patricia Meunier. Nous sommes conscients de l’environnement autour. Certes, dans le quartier, il y a de grandes entreprises mais pas que des cadres avec un fort pouvoir d’achat… » Nous prenons place au cœur de la vaste salle. En esthète, l’ado relève la beauté des lampes signées Nathanaël Le Berre et se lance dans un crash test des fauteuils (« franchement, c’est confort »). Suspendues au plafond, les tentures signées des artistes Julian Farade et Desire Moheb Zandi, avec la complicité de la Maison Lesage, nous font de l’œil. Elles font partie d’Entrelacs, la proposition artistique mise en avant jusqu’au 12 février à la galerie.

Le café bistronomique du 19M / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
Le café bistronomique du 19M / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Un casting de chefs

Un autre coup d’œil, sur la carte cette fois. Jusqu’à la fin de l’année, elle est signée Rodolphe Graffin. Car, au 19M, les cuisiniers sont en résidence. « Ce n’est pas une question de mode, explique Patricia Meunier. Mais au sein de la galerie, nous voyons les chefs comme une brique de la programmation. Nous avons aussi le souci de choisir des personnes issues du territoire et de leur offrir ici une rampe de lancement avant qu’ils n’ouvrent leur propre restaurant. »

En effet, Rodolphe Graffin réside à Montreuil, mais sa carte va piocher son inspiration dans bien des terroirs gastronomiques. En entrée, mon binôme opte pour les panisses accompagnées d’une mayonnaise à l’ail noir. On n’aime pas dénoncer, mais on l’a grillé en train de finir la mayo avec du pain. En ce qui me concerne, je signe pour la puntarelle (la cousine italienne de la chicorée), raddichio, poire, noisettes, sauce au chèvre persillé de la Ferme de Trembley. L’entrée idéale, qui met en bouche sans plomber et donne furieusement envie de découvrir la suite des réjouissances. Et là, choix unanime d’un côté comme de l’autre de la tablée : ce sera le dos de sanglier rôti, purée de carottes, champignons, jus corsé. L’enfant est extatique : « Non mais la purée et les champignons, j’en n’ai jamais mangé des comme ça ! Ja-mais ! ». Sympa pour ma cuisine, me dis-je in petto, même s’il faut bien avouer que le bougre a raison. Quant au jus corsé, il enrobe le sanglier avec puissance et élégance.

Pour le dessert, mon complice demeure bec salé avec le brillat-savarin accompagné de la confiture de mirabelles maison tandis que je jette mon dévolu sur le cake polenta, fenouil confit, crème d’agrumes. Simple mais redoutablement efficace dans la rencontre entre le côté légèrement granuleux de la polenta et le fondant du fenouil. Avant de repartir, petit stop cadeau de Noël à la boutique où je fais main basse sur l’un des vastes sacs fabriqués à partir des chutes de tissus des maisons du 19M. Un présent bien stylé à moins de 30 €, ça fait du bien au budget en cette période de fêtes. Preuve que, comme côté assiettes, il est des plaisirs qui, tout en ayant un parfum de luxe, demeurent accessibles.

Infos pratiques : le19M, 2, place Skanderbeg, Paris (19e). La galerie du 19M est ouverte du mercredi au vendredi de 11 h à 18 h, les samedis et dimanches de 11 h à 19 h. Le café du 19M est ouvert les lundis et mardis de midi à 15 h, du mercredi au vendredi de 11 h à 17 h, les samedis et dimanches de 11 h à 18 h. Réservation conseillée sur lecafe@le19m.fr. Accès : métro Front Populaire (ligne 12), tramway T3b arrêt Porte d’Aubervilliers, gare Rosa Parks (RER E). Plus d’infos sur le19m.fr

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