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Avec le Refugee Food Festival, les réfugiés partagent leur culture culinaire

Le Refugee Food Festival, c'est jusqu'au 26 juin à Paris / © Anne-Claire Héraud
Le Refugee Food Festival, c’est jusqu’au 26 juin à Paris / © Anne-Claire Héraud

Jusqu'au 26 juin, cuisiniers, pâtissiers et boulangers réfugiés sont à l'honneur du Refugee Food Festival dans une dizaine d'établissements parisiens. L'occasion de faire à la fois de belles découvertes culinaires et de belles rencontres.

Connaissez-vous la douceur du pain soudanais ? Le charme des spécialités syriennes ? La complexité de la gastronomie géorgienne ? Le temps du Refugee Food Festival, restaurateurs et artisans ouvrent leurs fourneaux et leurs ateliers pour des collaborations fructueuses avec des cuisiniers, pâtissiers et boulangers réfugiés. « Lorsqu’on quitte son pays, on emporte avec soi son bagage culturel, dont son patrimoine culinaire. La cuisine est quelque chose de très intime : elle permet de parler de son histoire, de soi-même. Ce qui est un grand pas vers la confiance en soi », constate Carol-Ann Cadoux, coordinatrice du Refugee Food Festival.

Organisé par l’association Refugee food, le festival compte désormais une centaine de collaborations à travers la France entière et même à l’international. Signe d’un événement qui prend de l’ampleur, pour la première fois cette année, le festival a une marraine : Elvira Masson, la journaliste et chroniqueuse culinaire qu’on ne présente plus, en tous cas aux auditeurs de France Inter. À Paris, une dizaine d’établissements ont été sélectionnés cette année afin de faire évoluer les regards sur les personnes réfugiées. Ainsi, la boulangerie Léonie, dans le 17e et dans le 9e, sert du pain soudanais imaginé par Jibril Adam et Kamel Saci quand le chef étoilé Julien Dumas (du restaurant Saint James dans le 16e) fusionne ses talents avec ceux de la cuisinière géorgienne Magda Gegenava (Chez Magda dans le 19e) et l’équipe du Favori (11e) imagine un déjeuner street food franco-marocain avec Abdallah Atoum.

L’insertion par la cuisine

« Retrouver sa dignité, retisser du lien social par le partage des cultures culinaires, valoriser les talents, mettre à mal les préjugés grâce au plaisir, pouvoir universel de la cuisine, représentent quelques-unes des missions de l’association Refugee Food », note Caroll-Ann Cadoux. Une association portée par de nombreux bénévoles qui multiplie les initiatives avec aussi un restaurant d’insertion La Résidence chez Ground Control (12e), un restaurant solidaire La cantine des arbustes (14e) ainsi qu’un programme d’aide alimentaire.

Depuis huit ans, quelques belles histoires sont nées, comme celle de Magda, cuisinière émérite mais avant tout dentiste géorgienne qui ne pouvait exercer l’art de la « fraise » en France sans repasser par la case études, mission impossible avec quatre enfants à charge. Magda se tourne alors vers la cuisine grâce à l’association et le soutien du chef Stéphane Jego. Résultat : elle s’apprête à ouvrir son enseigne parisienne après avoir eu un « corner » à La Rotonde de Stalingrad (19e). Une jolie histoire qui fait penser à celle de Nabil, ingénieur informaticien syrien passionné de cuisine qui a dû fuir son pays natal. Après être passé par les cuisines de Ground Control, l’homme doit désormais refuser du monde au sein de son resto bistronomique Narënj, ouvert à Orléans (Loiret) en 2019. D’autres fabuleux destins sont désormais à soutenir grâce à cette nouvelle édition du festival. Simplement en faisant voyager ses papilles…

Infos pratiques : Refugee Food Festival, jusqu’au 26 juin à Paris. Plus d’infos sur la programmation sur refugee-food.org ou sur Facebook. Tarifs de la soirée de clôture au Chalet des Îles (bois de Vincennes, Paris 12e) le 26 juin : 30 €. Pour s’inscrire : helloasso.com

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