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A Noisy, on cherche à redonner vie à une station de métro fantôme

Les futurs espaces de la Station K aménagés dans une station de métro désaffectée à Noisy-le-Grand / DR
Les futurs espaces de la Station K aménagés dans une station de métro désaffectée à Noisy-le-Grand / DR

Inauguré en 1993 mais jamais utilisé, le métro SK à Noisy-le-Grand est au coeur d'un projet de réhabilitation qui devrait aboutir à l'horizon 2026 afin de donner naissance à un nouveau lieu mêlant culture et loisirs tout en veillant à ce qu'il soit connecté à la vie locale.

C’est une porte, juste à côté de l’entrée de la station de RER Noisy-Mont d’Est à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Une porte sur laquelle est tagué un paysage fantasmagorique représentant des sortes de Hobbits à l’entrée d’un tunnel en forme de champignon marqué des lettres SK. Pour certains Noiséens, cela n’a rien d’un mystère. SK, c’était le nom du métro destiné à relier la gare de Noisy-Mont d’Est au quartier d’affaires Maille Horizon. Soient 518 mètres de distance (oui, à l’époque, les gens étaient un brin fainéants, semble-t-il…). Quant au nom, SK, il s’inspire du S de Soulé, le constructeur du métro, et du K de Yann de Kermadec, son concepteur. 

Petit problème : le fameux quartier d’affaires ne verra jamais le jour. Inauguré en 1993, le SK ne fonctionnera jamais. Enfin si, un peu quand même : « pour le maintenir en état de fonctionnement, entre 1993 et 1999, il marchera une fois par mois », explique Téo Garcia, référent innovation urbaine à la Socaren, la société publique locale d’aménagement, de rénovation et d’équipement de Noisy-le-Grand.

Mais un nouvel avenir est en train de se dessiner pour cette belle endormie. « J’ai commencé à y réfléchir dès 2015, quand je suis arrivée aux affaires, raconte Brigitte Marsigny, la maire (LR) de Noisy-le-Grand. Nous étions face à un immense gâchis avec ce métro qui a coûté plus de 15 millions de francs et n’a jamais servi. Or c’est un endroit assez magique qui fait partie de l’histoire de la ville ».

L'intérieur de la station aujourd'hui / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
L’intérieur de la station aujourd’hui / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Eviter la standardisation

De fait, une fois à l’intérieur, on est assez soufflé. Visiblement, le bouche-à-oreille a circulé chez les amateurs d’urbex et les street-artistes puisque de nombreuses fresques recouvrent les murs. On découvre notamment une gigantesque salle de plus de 9 mètres de hauteur sous poutre. C’est là que devrait se trouver un futur mur d’escalade.

Car en effet, le 8 avril sera lancé un appel à projets pour permettre l’exploitation des lieux, rebaptisés Station K. Outre le mur d’escalade, on devrait trouver un bar-café-restaurant ainsi que des espaces pour accueillir une large programmation culturelle. Et pour éviter que l’appel à projets n’attire que les mastodontes du secteur, habitués à créer des tiers-lieux clés en main, mais aussi légèrement standardisés, il est prévu la mise en place « d’un site qui permettra à des porteurs de projets de se mettre en relation les uns avec les autres et de constituer un groupement », explique Téo Garcia.

L’équipe autour de la future station K semble d’ailleurs avoir réfléchi aux autres travers qui peuvent guetter un tiers-lieu. « Nous souhaitons que l’exploitant se nourrisse de la vie locale », insiste Laurent Foret, directeur de la Socaren. Parmi les pistes de réflexion, il est envisagé la création d’une foncière parapublique à qui serait céder la Station K pour « éviter que le lieu ne nous échappe », décrit Laurent Foret. Quant à l’ouverture, elle est prévue pour fin 2025-début 2026. A vous le métro-boulot-métro…

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