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Les cités-jardins du Grand Paris, un patrimoine qui cherche à se faire connaître

La cité-jardin de la Butte rouge à Châtenay-Malabry / © Azadeh AC (Wikimedia commons)
La cité-jardin de la Butte rouge à Châtenay-Malabry / © Azadeh AC (Wikimedia commons)

Parce qu'elles font cohabiter ville et campagne, les cités-jardins constituent une facette passionnante du patrimoine grand-parisien. Jusqu'au 2 juin, le Printemps des cités-jardins permet de partir à leur découverte. Ce dont nous parle Noëmie Maurin-Gaisne, animatrice-coordinatrice de l'Association régionale des cités-jardins d'Île-de-France.

Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est une cité-jardin ?

Noëmie Maurin-Gaisne : La cité-jardin est un concept défini en 1898 par l’urbaniste anglais Ebenezer Howard dans son texte To-morrow : a peaceful path to real reform. Dans cet ouvrage, Howard définit le diagramme des trois aimants à partir d’une question : « où iront les gens ? » À la ville ? À la campagne ? Il imagine un espace qui combinerait les avantages de la ville et de la campagne : la cité-jardin. Il s’agit de vivre en collectivité au sein de logements de qualité entourés de jardins ou d’espaces verts. En 1903, le journaliste français Georges Benoît-Lévy va couvrir près de Londres la réalisation de la première cité-jardin, Letchworth Garden City, élaborée selon les principes d’Howard. Il revient en France avec des préconisations. Quelques années plus tard, en 1912, est promulguée la loi pour la création des Offices publics d’habitations à bon marché (HBM). Henri Sellier, qui dirige celui de la Seine créé en 1916, va être un grand promoteur des cités-jardins. La Première Guerre mondiale retarde un peu les constructions. Mais, dès les années 20, le mouvement prend de l’ampleur.

Combien y a-t-il de cités-jardins en Île-de-France ?

On en trouve environ 80 en Île-de-France et plus de 500 dans le reste de la France. Et on continue d’en redécouvrir car certaines ont été détruites ou bien il n’en reste que quelques pavillons. Pour la définition, c’est un peu compliqué. Certaines vont cocher toutes les cases des principes édictés par Howard, d’autres seulement quelques-unes. Globalement, on peut dire que le concept repose sur une unité architecturale, des constructions pensées pour les classes populaires avec des espaces verts.

Pourquoi avoir lancé le Printemps des cités-jardins ?

Pour que ce patrimoine soit mieux connu et valorisé ! Cela permet aussi de montrer qu’il est vivant, habité. Il ne s’agit pas d’espaces-musées sous cloche. On met ainsi en avant le fait que les cités-jardins s’inscrivent dans un mouvement social, politique et architectural de l’entre-deux-guerres. C’est aussi l’occasion de faire un focus sur celles qui sont en danger. Je pense notamment à celle de la Butte rouge à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) qui est menacée de destruction. Depuis sept ou huit ans, un collectif d’habitants s’attache à la défendre.

Quel est programme jusqu’au 2 juin ?

De nombreuses activités sont prévues. Le 25 mai, une visite théâtralisée de la cité-jardin de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) sera proposée par la compagnie du Mystère Bouffe tandis qu’une balade à vélo permettra de relier les trois cités-jardins de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) : Villetaneuse, La Courneuve et Stains, tout en passant par de nombreux autres arrêts comme la Ruche à Saint-Denis et les Archives nationales. Dimanche 26 mai, vous pourrez participer à un jeu de piste dans la cité-jardin du Val Notre-Dame à Argenteuil (Val-d’Oise). Tout le programme est à consulter sur notre site.

Infos pratiques : le Printemps des cités-jardins, du 18 mai au 2 juin. Plus d’infos sur cités-jardins-idf.fr

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