Culture
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Le 6B mérite un triple A

Au 6B, l'art est à tous les étages. Ça tombe bien, car il y en a plein. Six en tout.

Au premier coup d’œil, le 6B à Saint-Denis (93) laisse le visiteur circonspect. Il faut dire que l’édifice qui se dresse devant lui n’a pas le faste de la basilique voisine. Plus austère encore qu’un discours de Jean-Marc Ayrault, cet immeuble de bureaux grisâtre fut le repère durant de longues années d’un des fleurons de l’industrie tricolore, Alstom.

Le 6B à Saint-Denis /  © cyberceb

 

Heureusement, que vous soyez femme, homme, trans ou bi-trans, la lecture, attentive ou non, de la presse féminine vous a appris que la beauté était intérieure. Fort de cet enseignement, vous pénétrez les lieux, un dédale de 7.000 m² sur 6 étages, et découvrez… un vaste hall à l’abandon. Décidément, le 6B cache bien son jeu. Plus pour longtemps. Poussez une ou deux portes, grimpez quelques marches, les salles de réunion ont laissé place à des galeries d’art, les bureaux à des studios d’artistes et le réfectoire à une salle de bal.

Mettre un peu d’art dans sa ville et un peu de ville de son art

A qui doit-on ces transformations ? Vu l’absence de taupe sur les murs, certainement pas à Valérie Damidot. Les auteurs de la métamorphose sont plasticiens, designers, stylistes, photographes, architectes, tailleurs sur pierre. « Ils sont 161 résidents en tout, explique Myriam, la syndic de charme de cette copro artistique. Chacun participe aux charges en fonction du nombre de m² occupés. »

 

Le 6B à Saint-Denis

Pourquoi diable s’être installé dans pareille friche ? « L’idée est d’associer les artistes à la construction d’un nouveau quartier, détaille la sémillante Myriam. 800 logements et 22.000 m² de bureaux doivent voir le jour à terme autour du 6B. L’une des clefs de la réussite du projet serait que les futurs habitants aient le réflexe de frapper à notre porte pour solliciter les artistes par exemple pour fabriquer leurs meubles. »

Un lieu en perpétuel mouvement

En attendant, il se passe toujours (ou presque toujours) quelque chose au 6B. Expos, concerts, soirées électro, rythment les jours et les nuits tandis que chaque été est organisé La fabrique à rêves, événement qu’il serait prétentieux de vous résumer ici en seulement quelques mots (l’humilité cache si bien la fainéantise). « Tout ce que nous organisons est gratuit », souligne l’irrésistible Myriam.

Précision utile : il est possible que lors de votre visite vous ne reconnaissiez rien de ce qui vous a été dit plus haut, excepté Myriam. Rien d’étonnant à cela. Le 6B est un work in progress. « Nous avons notamment pour objectif d’ouvrir un restaurant permanent ainsi qu’une boutique où seraient vendues les œuvres des résidents. », indique… (son prénom commence par un M.).