Culture
|

Une expo street art brise la glace à la patinoire de Saint-Ouen

La patinoire de Saint-Ouen accueille l'exposition "Urbain de Paris" jusqu'au 18 février / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
La patinoire de Saint-Ouen accueille l’exposition « Urbain de Paris » jusqu’au 18 février / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Fermée depuis octobre 2020, la patinoire de Saint-Ouen a rouvert ses portes pour accueillir non pas du patinage artistique mais du street art avec des œuvres de Banksy, Obey ou encore l'Atlas. Ce qu'est allée voir Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris.

Octobre 1980 : Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) inaugure son étonnante patinoire. Signée de l’architecte Paul Chemetov, elle est bâtie en hauteur, soutenue par quatre piliers de béton armé. Avec sa piste de 56 m x 26 et ses gradins qui peuvent recevoir 600 spectateurs, elle devient l’un des lieux d’entraînement des équipes de la fédération française de hockey. Octobre 2020 : la mairie annonce la fermeture de la patinoire. Le lieu « a été victime, durant plusieurs décennies, d’un sous-investissement et d’une lente dégradation irréversible due à un long défaut d’entretien », fait savoir la municipalité. Septembre 2022 : la mairie explique vouloir donner « un second souffle » au lieu en en faisant un endroit « ouvert à toutes et tous, dont la vocation pourrait être écologique, éducative, culturelle, sociale, familiale et festive ». En attendant, l’exposition de street art « Urbain de Paname » investit pour quelques mois ce site hors normes.

Jusqu’au 18 février, des œuvres de Banksy, Obey, l’Atlas et bien d’autres occupent la piste. Christelle, grande amatrice de street art, qu’on a déjà croisée lors d’une visite au Colors Festival la semaine dernière dans un immeuble de Saint-Germain-des-Prés (6e), valide : « J’aime bien la façon dont les œuvres envahissent l’espace. Il y a quand même pas mal d’artistes reconnus et une certaine variété, notamment dans le travail des matières. Et puis la pluie qu’on entend résonner contre la tôle du toit, ça me donne des frissons… »

Le mariage parfait entre architecture d’hier et œuvres d’aujourd’hui

À nous aussi, justement. Alors on pourrait vous décrire les œuvres qu’on a croisées au cours de notre déambulation, raconter une sélection, tout ce qu’il y a de plus honnête. Mais, si on veut être vraiment honnête, ce qui nous a chamboulé le cœur, c’est la patinoire en elle-même : on parle de l’esprit des lieux et celui-ci n’en est pas dépourvu. Peut-être est-ce une illusion mais, dans l’air, on ressent ce froid très particulier, assez sec, qui caractérise d’ordinaire les patinoires. Il y a quelque chose d’émouvant à lire l’inscription « bar » sur une porte adjacente à la piste. À voir le panneau des scores figé sur un 0-0 entre locaux et visiteurs. À jeter un œil à la pièce qui semble être celle où l’on chaussait ses lames. À scruter les tuyaux bleus et les immenses poutres qui fleurent bon les années 80. On s’attend d’ailleurs presque à voir jaillir entre deux piliers Vic, l’héroïne de La Boum, si elle avait choisi de troquer les rollers pour les patins et la Main Jaune pour Saint-Ouen. Pour profiter un peu plus de l’ambiance, on peut siroter une boisson ou un snack au bar tenu par les fondateurs de la guinguette montreuilloise L’Alma Verde. Les vendredis, samedis et dimanches, des DJ sets ont lieu de 18 h à 22 h. Entre l’architecture d’hier et les œuvres d’aujourd’hui, on a alors l’impression que le temps glisse sur nous.

Infos pratiques : exposition « Urbain de Paname » à la patinoire de Saint-Ouen, 4, rue du Docteur Bauer, Saint-Ouen (93). Jusqu’au 18 février. Ouvert les mercredis et jeudis de 10 h à 21 h, les vendredis, samedis et dimanches de 10 h à 22 h. Tarif : 10 €. Accès : métro Mairie de Saint-Ouen (lignes 13 et 14). Infos et réservations sur urbaindepaname.com

La patinoire de Saint-Ouen accueille l'exposition "Urbain de Paris" jusqu'au 18 février / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
© Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Lire aussi : Un immeuble du 6e arrondissement graffé du sol au plafond

Lire aussi : Quatre expos immersives dans lesquelles plonger

Lire aussi : J’ai visité la galerie d’art la plus paumée du Grand Paris au milieu des champs