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« IA, qui es-tu ? », une expo en ligne sur l’intelligence artificielle à voir jusqu’en 2099

Le Cube à Issy propose l'exposition en ligne "IA, qui es-tu ?" à voir jusqu'en 2099 / DR
Le Cube à Issy propose l’exposition en ligne « IA, qui es-tu ? » à voir jusqu’en 2099 / DR

Après « Her », film sorti en 2013 dans lequel Joaquin Phoenix tombe amoureux d'une intelligence artificielle, le centre de création du Cube à Issy vous invite à être acteur de son exposition en ligne « IA, qui es-tu ? » et de faire la connaissance d'Ada. À vivre jusqu'en 2099.

Une bonne nouvelle pour commencer : vous n’aurez pas besoin de vous speeder pour aller voir l’expo dont il est question. Elle dure jusqu’en 2099… C’est Le Cube, le centre de création et de formation au numérique d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), qui propose cette exposition en ligne. Intitulée « IA, qui es-tu ? », elle croise les champs de l’intelligence artificielle et des arts. Et, promis, on a beau la visiter face à son écran d’ordi, le procédé est des plus convaincants.

Tout commence par une rencontre avec Ada, le chatbot de la firme Emet. Emet ? Une société fictive au slogan… éloquent : « Dieu promet la vie éternelle, nous la dispensons ». Au gré de la discussion, Ada vous propose tranquillou de « devenir une conscience téléchargeable » et d’appartenir au « Grand Réseau ». Le corps ? C’est has been ! Grâce à Emet, vous « dépasserez les limites physiques de votre corps et les limites intellectuelles de votre esprit », vous aguiche-t-elle. Comme elle vous sent légèrement réticent à l’idée de devenir une sorte de clé USB géante, Ada tente de vous convertir aux joies de l’intelligence artificielle. À partir de cette trame, vous découvrez les œuvres d’une dizaine d’artistes qui mêlent IA et création.

Et chacune d’entre elles donne à Ada l’occasion de vous convaincre. Les IA ne seraient pas capables d’amour ? C’était avant de croiser la route de Deep Love, œuvre d’Antoine Schmitt où une entité artificielle dialogue avec vous et vous abreuve de son amour inconditionnel. Les IA ne sont pas capables de création ? L’expo vous met face à Angelia, créée par Jean-Claude Heudin, qui compose et interprète de la musique. L’IA n’a pas le sens du jeu ? Avec « Infinite Mario AI », Robin Baumgarten imagine une IA capable d’optimiser le déplacement du héros de Nintendo Mario Bros au cours d’une partie.

L’IA qui se prenait pour un grille-pain

Bonne joueuse, Ada l’est également puisque certaines œuvres mettent à jour les ratés et les dérives de l’IA. Avec Narciss, Christian Mio Leclair place une IA face à un miroir. Et la pauvre a visiblement du mal à s’autoconceptualiser. En se regardant, elle pense voir un grille-pain ou une ville la nuit, en une énumération poétiquement absurde. Plus inquiétant, Mathieu Cherubini examine les IA à travers le prisme des véhicules autonomes. À partir d’un même accident, il évalue les conséquences selon si l’IA du véhicule a été paramétrée selon un algorithme humanitaire (le moins de pertes humaines possibles), une éthique protectionniste (le conducteur et son véhicule sont prioritaires) ou basé sur les coûts (que cela coûte le moins cher à l’assureur). Il faut bien l’avouer : le résultat n’est pas toujours joli-joli…

Alors, même si vous avez encore 78 ans pour la visiter, on ne saurait trop vous conseiller de vous ruer sur « IA, qui es-tu ? », exposition aussi passionnante que légèrement perturbante…

Infos pratiques : exposition « IA, qui es-tu ? », à voir sur ia.lecube.com jusqu’en 2099

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