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Explorez Versailles sous un autre jour avec la Biennale d’architecture et de paysage

Le Potager du Roi à Versailles / © Ville de Versailles
Le potager du Roi sera l’un des sites de la Biennale d’architecture et de paysage d’Île-de-France qui se déroule à Versailles du 14 mai au 13 juillet / © Ville de Versailles

Pendant deux mois jusqu'au 13 juillet, Versailles accueille la deuxième édition de la Biennale d'architecture et de paysage d'Île-de-France. L'occasion de se projeter dans la ville de demain tout en découvrant des sites souvent méconnus de la cité royale. Ce dont nous parlent le maire de la ville et commissaire général de la biennale, François de Mazières, et Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président de la Région chargé du logement et de l'aménagement durable du territoire.

En partenariat avec la Ville de Versailles

En premier lieu, pouvez-vous expliquer ce qu’est une biennale d’architecture ?

François de Mazières : Tout le monde a en tête la Biennale de Venise, qui est une référence. Une biennale, c’est un point de rencontres entre professionnels, mais aussi un espace qui permet de communiquer auprès du grand public. L’originalité de la nôtre est d’être consacrée à l’architecture et au paysage. Car il est essentiel de mettre en avant les questions liées à la ville et à la qualité architecturale. 

Jean-Philippe Dugoin-Clément : Il n’y avait pas de biennale en Île-de-France. Or c’est un moment de partage, d’échange et de production où chacun peut s’enrichir au contact d’expertises variées. C’est un laboratoire prospectif pour les professionnels mais nous l’avons aussi pensé comme un événement grand public. Lors de la première édition de la Biennale en 2019, nous avions rassemblé 200 000 visiteurs. Nous espérons faire encore mieux cette fois-ci. 

Pourquoi avoir axé cette deuxième édition de la Biennale d’architecture et de paysage autour du thème « terre et villes » ?

François de Mazières : Notre première Biennale avait une approche généraliste du sujet. Cette fois-ci, nous avons choisi une déclinaison thématique. Il faut savoir que le premier secteur économique émetteur de gaz à effet de serre et consommateur d’énergie, c’est la construction. Par ailleurs, beaucoup de gens constatent un problème esthétique dans ce domaine, avec un manque d’homogénéité et de réflexion. Se posent les questions de l’enlaidissement, de l’étalement urbain, de la préservation du vivant ainsi que l’avenir des terres, car il nous faut, en Île-de-France, veiller à la sauvegarde de nos terres agricoles. Par ailleurs, avec le Grand Paris Express, des milliers de tonnes de terres sont excavées ; et il faut leur trouver une destination. « Terre et villes » est donc une problématique essentielle. On ne peut plus penser les villes aujourd’hui comme on le faisait, dans les années 70, quand les villes nouvelles connaissaient une croissance rapide. 

Les différentes manifestations de la Biennale se tiennent, pour la plupart, dans des lieux du patrimoine versaillais : le potager du Roi, les locaux de l’ex-poste centrale, l’ancien hôpital royal… N’est-ce pas contradictoire alors que la Biennale entend parler de la ville de demain ?

Jean-Philippe Dugoin-Clément : Mais le patrimoine, c’est tout autant ce qui a été, ce qui est et ce qui sera. À Versailles, qui possède une aura internationale, le public pourra aussi bien découvrir l’architecture des Lumières que se projeter vers demain. Je pense par exemple au quartier de la caserne Pion qui fait partie des 100 quartiers innovants et écologiques d’Île-de-France.

François de Mazières : Le fait que les événements se déroulent sur de beaux sites chargés d’histoire m’apparaît surtout comme un atout ! Parce que ces lieux possèdent des volumes comme on n’en fait plus aujourd’hui. En cela, nous avons été inspirés par la Biennale de Venise qui se tient notamment dans les bâtiments de la Corderie. Le public pourra admirer des sites qui sont rarement ouverts, à l’instar de la galerie des Moulages de la Petite Écurie.

Peut-on venir à la Biennale en famille ou est-ce réservé à un public averti ?

François de Mazières : C’est justement là notre pari : un événement gratuit, qui offre au public la possibilité de déambuler en profitant d’un moment de détente intelligente. Ce serait dommage de s’en priver, d’autant qu’il va faire très beau ce week-end ! Les expositions scientifiques peuvent passionner les plus jeunes car elles comportent des maquettes. Je pense notamment à « Élément Terre », qui propose une vaste maquette de l’Île-de-France fabriquée à base de terres franciliennes mais aussi de mousse et de lichens.

Jean-Philippe Dugoin-Clément : Cela peut être aussi l’occasion de découvrir certains lieux comme le Potager du Roi, alors que les visiteurs ont souvent tendance à se concentrer sur le château.

Infos pratiques : Biennale d’architecture et de paysage d’Île-de-France, du 14 mai au 13 juillet à Versailles (Yvelines). Entrée libre. Le programme est à retrouver sur bap-idf.com

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