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Une carte vous dit où trouver les 136 brasseries artisanales du Grand Paris

La brasserie Gallia à Pantin est celle qui produit le plus gros volume de toutes les brasseries artisanales en Île-de-France / © Gallia
La brasserie Gallia à Pantin est celle qui produit le plus gros volume de toutes les brasseries artisanales en Île-de-France / © Gallia

Alors qu’il n'en existait qu'une petite dizaine au début des années 2000, on compte aujourd’hui 136 brasseries artisanales dans le Grand Paris. Un recensement réalisé par l'Institut Paris Region et mis en carte par le géomaticien Simon Carrage avec qui Enlarge your Paris s'est entretenu.

Comment avez-vous construit la carte des microbrasseries en Île-de-France ?

Simon Carrage : Nous sommes partis du fichier Sirene de l’Insee, qui recense l’ensemble des activités économiques en France, en nous focalisant sur le code d’activité « 11.05Z Fabrication de bière ». Cela nous a permis d’identifier environ 2 400 lieux de production dans le pays. Nous avons ensuite zoomé sur l’Île-de-France et affiné ces chiffres en tenant compte du chiffre d’affaires, de la date de création et du nombre de salariés. Nous avons notamment décidé d’exclure de notre carte les sièges sociaux ou sites de production de grandes entreprises comme Heineken à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), notre souhait étant de mettre en avant les microbrasseries, qui produisent moins de 1 000 hectolitres par an, et les brasseries artisanales.

Vous avez identifié 136 sites de brassage en Île-de-France. Quelles sont leurs caractéristiques ?

On constate une certaine homogénéité d’implantation en Île-de-France, en dehors des Hauts-de-Seine qui ne sont pas très bien représentés. Sur les 136 sites recensés, on compte 80 microbrasseries et ateliers de brassage, 29 brasseries artisanales – dont le volume de production se situe entre 1 000 et 21 000 hectolitres par an –, 5 fermes brasseries et quelques chaînes de restaurants comme Les Trois Brasseurs ou The Frog. La brasserie qui produit le plus grand volume est Gallia avec 21 000 hectolitres par an, une brasserie qui a été relancée en 2009 à Pantin (Seine-Saint-Denis) et qui a ouvert un deuxième site de production à Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, en mars 2021 avec l’entrée dans le capital d’Heineken.

Comment a évolué la fabrication de bière en Île-de-France ces dernières années ?

Au début des années 2000, on ne comptait que deux microbrasseries dans la région. La production a commencé à se développer après 2010 à l’initiative de quelques fermes brasseries qui se sont mises à brasser l’orge qu’elles cultivaient. On observe un vrai boom à partir de 2016, année au cours de laquelle est né le syndicat des brasseurs indépendants, avec un record de 22 créations en 2018. Depuis, on recense une douzaine de nouveaux établissements chaque année. Avec 136 lieux de brassage, l’Île-de-France reste encore loin de certaines régions comme le Nord, l’Est ou Auvergne-Rhône-Alpes. Mais cela prouve qu’il y a encore un fort potentiel de développement.

Les bières franciliennes présentent-elles des spécificités ?

Non, pas tellement pour le moment, mais les fabricants rivalisent d’imagination dans leurs recettes en développant des bières de saison ou en mettant en avant des produits régionaux comme le miel par exemple. On assiste en parallèle au développement d’une filière du houblon en Île-de-France qui pourrait permettre progressivement aux brasseurs de confectionner des bières 100 % locales. Un argument fort vu l’attention grandissante que les consommateurs portent à l’origine des produits qu’ils achètent.

Infos pratiques : la carte des microbrasseries en Île-de-France est à retrouver sur institutparisregion.fr

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