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La vente aux enchères pour les nuls dans le Grand Paris

La salle des ventes Sotheby's à Paris / © Remi Mathis (Wikimedia commons)
La salle des ventes Sotheby’s à Paris / © Remi Mathis (Wikimedia commons)

Vous n'avez jamais pris part à une vente aux enchères. Et pourtant, vous rêvez d'être celui à qui on dit « Adjugé ! » Ça tombe bien : du 27 mai au 2 juin, dans toute la France (et notamment dans le Grand Paris), le Syndicat national des maisons de ventes volontaires (SYMEV) organise les Journées Marteau. Une semaine pour découvrir les coulisses des enchères. Pour vous guider, on a demandé à Me Lise Fromentin, commissaire-priseuse à Meaux, quelques conseils pour réussir ses premiers pas.

Se rendre sur place avant la vente

Me Lise Fromentin : En amont d’une vente, il y a toujours une exposition des objets proposés. Cela peut être une bonne idée de venir sur place pour avoir une appréciation réaliste des biens. Par exemple, se rendre compte des dimensions d’un meuble ou de la qualité des ciselures d’un bronze. D’autant que les maisons de vente fournissent souvent un bel effort de scénographie pour mettre en valeur les biens. Par exemple, quand il s’agit de vente de mobilier, on va veiller à reproduire un intérieur chaleureux. Cela permet aussi d’envisager si tel ou tel meuble pourrait s’adapter chez soi. Si on ne peut se rendre sur place, des photos des objets sont mises en ligne sur les sites des maisons de vente mais également sur Interenchères ou Drouot.

Franchir le périph’ pour faire de bonnes affaires

Le premier avantage des ventes en banlieue, c’est qu’en général nous avons de la place pour que les clients se garent. Ce qui n’est pas négligeable quand on décide d’acheter du mobilier volumineux par exemple. Les salles de vente parisiennes ne peuvent se permettre de garder le bien que vous avez acheté trop longtemps après une vente, elles vous feront donc payer des frais de stockage. Chez nous, à Meaux (Seine-et-Marne), si vous laissez votre acquisition durant deux semaines, on ne prendra pas de frais. Enfin, en général, les frais acheteurs fixés par les maisons de vente sont moins élevés en banlieue qu’à Paris, où ils peuvent atteindre 30 % du prix de l’enchère.

Connaître les rudiments pour enchérir

Chaque objet avant la vente fait l’objet d’une estimation basse et d’une estimation haute. Cela vous donne une idée de la fourchette de prix et du budget nécessaire pour l’acquisition. Il y a néanmoins des secteurs où les prix s’envolent. Par exemple, en ce moment, les ventes de mode vintage sont très courues. Si vous décidez de participer aux enchères directement à la maison de ventes, il faut vous inscrire. Chez nous, on vous donnera une plaquette numérotée. Il faudra la lever quand vous enchérissez. Cela permet de garantir l’anonymat. Mais, ailleurs, il peut suffire de lever la main. Le commissaire-priseur est chargé de la « police de la vente ». Cela signifie que c’est lui qui fixe les paliers d’enchères. En général, pour les biens estimés aux alentours de 100 €, on va de 20 en 20. À partir de 500 €, de 50 en 50. C’est à l’appréciation du commissaire-priseur. Si on ne peut être présent physiquement, il est toujours possible d’être appelé par la maison de ventes au cours des enchères. Ou bien de déposer un ordre d’achat sur Interenchères ou Drouot.

Se laisser surprendre

Les ventes permettent d’acquérir du mobilier parfois moins cher que sur Leboncoin. Et puis il peut y avoir une dimension spectacle car certains commissaires-priseurs aiment jouer avec la salle. Sans compter que certaines ventes sont parfois insolites. Récemment, nous avons organisé une vente de motos et de solex. Cela a fait venir beaucoup de monde. Car les enchères, ce ne sont pas que les meubles Louis XV ! Certaines sont consacrées aux jeux vidéo, d’autres aux cartes Pokemon…

Évacuer les idées reçues

J’ai l’impression que les maisons de vente pâtissent des mêmes a priori que les galeries d’art. Elles intimident le grand public qui n’ose pas en franchir les portes. Or il ne faut pas croire que les prix y sont forcément élevés ! Sans compter que, sur rendez-vous, nous proposons des estimations gratuites d’objets, comme au cours des Journées marteau. L’occasion de vérifier si votre grenier ne recèlerait pas quelques pépites…

Infos pratiques : les Journées Marteau, du 27 mai au 2 juin, à Paris mais aussi à Asnières, Meaux, Saint-Cloud, Vincennes, Saint-Mandé, Fontainebleau, Deuil-la-Barre… À noter que Emme, la maison de vente de Me Lise Florentin à Meaux, propose, dans le cadre des Journées, des estimations confidentielles et gratuites les 28, 29 et 31 mai. Plus d’infos et programme de la totalité de la manifestation sur symev.org 

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