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Get up, stand up (Paddle)

Saint-Cloud, Meudon, Issy-les-Moulineaux : envie de découvrir l’Île-de-France sur l’eau sans sacrifier au rituel de la péniche touristique ? Pensez stand-up paddle !

Sur la Seine ou sur la Marne, le stand up paddle, ce sport nautique venu d’Hawaï n’en finit pas de faire des émules et d’affoler les silures. Debrief avec Quentin Delobelle, un de ses plus fervents aficionados qui nous livre son circuit préféré : 

« Depuis plusieurs années, je pratique le stand up paddle sur la Seine. Pour qui n’en a jamais fait, la première demi-heure est un peu « douloureuse » et se solde par pas mal de chutes avant de commencer à trouver son équilibre. Mais, au bout de 30 minutes, on peut vraiment commencer à s’éclater. D’autant que, contrairement à ce que l’on croit, l’eau de la Seine n’est pas si sale que cela. La présence de goujons, poissons trouvables uniquement dans des eaux relativement propres en témoigne.

 

Paddle sur la Seine © Joséphine Lebard

L’intérêt du paddle, c’est de voir son environnement quotidien autrement. Ce point de vue au fil de l’eau est inédit puisque, d’habitude, ce panorama est dissimulé par des arbres ou des routes.

Pour ma part, j’aime bien le circuit qui me conduit du pont de Sèvres jusqu’à l’île Saint Germain et me permet de faire une boucle jusque mon point de départ.

Rosé et tortue de Floride

Je mets à l’eau au centre nautique de l’Île Monsieur. Tout récent et vraiment beau, il abrite des pontons en bois depuis lesquels on peut partir en balade. Personnellement, j’ai une planche en dur, mais aujourd’hui, si vous avez des problèmes de stockage, il existe des planches gonflables qui, pour une pratique urbaine, rivalisent avec les autres.

Je remonte le petit bras de la Seine jusque l’Île Saint Germain. C’est assez étroit et on peut admirer les péniches accostées ou les maisons d’architecte qui bordent la berge, avec leurs pontons et leurs petites vedettes. On croise pas mal de bestioles. Des oies et des cygnes bien sûr. Mais je me souviens aussi d’un tortue de Floride se dorant sur un rocher au soleil et dont la carapace devait bien faire ses 40 centimètres… Elle avait du être abandonnée par ses propriétaires et s’être adaptée aux bords de Seine.

Évidemment, il m’arrive aussi de croiser des mecs qui sortent des silures. Certains font la longueur de ma planche et ça fait quand même un peu bizarre de se dire que des engins pareils évoluent juste sous vous dans l’eau… Les gens sont plutôt cools : il n’est pas rare de se faire offrir un verre de rosé par un « marinier ». J’ai même eu droit une fois à un bout de barbaque venu tout droit du barbecue !

Mens sana in corpore Seino

Arrivé au niveau de la tour de TF1, je rebrousse chemin en m’engageant cette fois sur le grand bras de la Seine. Il y a plus de trafic mais, étonnamment, les vagues des grandes péniches ne provoquent pas de forts remous. A cet endroit, on se rend compte de l’intensité de la pratique de plaisance sur la Seine : vedettes, ski nautique, canoë…

Le paddle peut s’envisager à la cool, en mode balade ou de façon plus intensive. C’est un sport très complet et pas « traumatisant ».  La perpétuelle recherche d’équilibre – pas forcément conscientisée – et le planté de rame font travailler les bras et renforcent le gainage abdominal. Avant de vous lancer, renseignez-vous sur les segments de la Seine ouverts à la pratique du paddle. Il y a quelques années, un homme qui avait mis à l’eau à l’Île de la Cité s’est aussitôt fait appréhender par la Brigade fluviale et est passé en jugement… »