Pourquoi on l'a fait ? On ne s'est pas mis en quatre, on s'est mis en onze pour faire ce best of. Alors oui, ça ressemble à une liste. Mais pas n'importe laquelle. Ça fait 500 newsletters qu'on parcourt le Grand Paris à la recherche de perles. Des adresses qu'on a visitées non pas une fois, mais 2, 3, 4 fois. Parce qu'elles sont entrées dans notre univers. Pour cette liste, on a tous pris la plume. Pas seulement les journalistes, mais toute l'équipe : réseaux, commercial, développement, code… Parce que produire cette newsletter, c'est du collectif.
Pourquoi on l’a fait ? On ne s’est pas mis en quatre, on s’est mis en onze pour faire ce best of. Alors oui, ça ressemble à une liste. Mais pas n’importe laquelle. Ça fait 500 newsletters qu’on parcourt le Grand Paris à la recherche de perles – du vrai, de l’authentique. Des adresses qu’on a visitées non pas une fois, mais 2, 3, 4 fois. Parce qu’elles sont entrées dans notre univers. Pour cette liste, on a tous pris la plume. Pas seulement les journalistes, mais toute l’équipe : réseaux, commercial, développement, code… Parce que produire cette newsletter, c’est du collectif.
Je parcours la petite ceinture…
Jéromine Derigny, photographe
Je parcours la Petite Ceinture du nord au sud, ou du sud au nord en passant par l’est – mes endroits favoris. Ce qui me fascine, c’est ce plaisir constant de changer d’ambiance : entre nature et ville, surplomber la ville puis se retrouver en dessous, n’avoir d’elle aucune trace, être perdu en forêt. C’est sur cette ligne désaffectée qu’on se rend compte à quel point le Grand Paris peut être fragmenté, caché, secret. Sur ses pentes, il y a les restos, les bars, les lieux de vie. Mais surtout, il y a ces endroits d’exception qui résistent. La Petite Ceinture, la bergerie de Bagnolet, le cinéma du Trianon : trois lieux de résistance et de liberté.
La Petite Ceinture : la promenade qui change tout
Cette ancienne ligne de chemin de fer convertie en promenade urbaine serpente à travers le Paris périphérique en offrant des vues impossibles : tantôt on surplombe la ville, tantôt on disparaît dans la verdure. La Petite Ceinture entre l’est et le nord est particulièrement magique. Vous y croiserez la Ferme du Rail, ce projet communautaire qu’on a suivi depuis sa construction, et le Jardin des Traverses, ouvert il n’y a pas si longtemps, qui représente cet esprit alternatif de création avec les habitants. La Petite Ceinture, c’est le Grand Paris libéré de la ville : nature, lenteur, rencontres improbables.
Infos pratiques : La Petite Ceinture, promenade libre. Accès multiples. Section est-nord recommandée. À découvrir : Ferme du Rail et Jardin des Traverses.
La Bergerie de Bagnolet : des chèvres en plein béton
Une bergerie construite en palettes, tenue ouverte par Gil Amar, qui a résisté à toute la reconstruction du quartier. C’est un lieu de résistance, un havre de verdure au cœur d’un quartier bien dense juste à côté de Paris. Voir des chèvres en liberté à Bagnolet, croiser un troupeau en allant au conservatoire, c’est magique. On y trouve des concerts en plein air, des petites guinguettes tenues par les gamins du quartier, du vin pas cher et des pâtes pesto inoubliables. La bergerie, c’est l’esprit alternatif qui persiste contre vents et marées juste à côté des coins de verdure en plein quartier bétonné, précieux à garder.
Infos pratiques : Bergerie de Bagnolet, Bagnolet (93). Lieu communautaire, vérifier les horaires et événements sur les réseaux sociaux avant de se déplacer. Accès : métro Gallieni (ligne 3).
Le Trianon : le cinéma de la dernière séance
C’est le cinéma de la dernière séance, celui où on peut se mettre à l’étage, où on rechausse, où on n’hésite jamais pour avoir les meilleures vues. Il n’y a qu’une salle, qu’un film à la fois, donc pas d’hésitation. Le bâtiment est magnifique, avec cette architecture qui rappelle l’époque du cinéma comme destination. Maintenant, il est très accessible avec la nouvelle station Romainville–Carnot sur la ligne 11. C’est un vrai plaisir d’y aller à pied de chez moi, ou de descendre du métro et de s’y réfugier. Un cinéma vivant, générationnel, où on sent l’amour du septième art.
Infos pratiques : Cinéma le Trianon, 2, place Carnot, Bagnolet (93). Accès : métro Romainville–Carnot (ligne 11). Plus d’infos, programme et horaires sur cinematrianon.fr.

Le Navigo a libéré le Grand Paris.
Marianne Deula, journaliste
Je ne suis pas parisienne, même si je vis depuis plus de vingt ans en Île-de-France. Je viens de « province » ou des « territoires » comme on dit aujourd’hui. Vu de mon petit village, le Grand Paris existe depuis toujours. Mais j’ai compris en arrivant ici qu’il y avait une barrière physique, financière et mentale : le périphérique. Mais on peut passer outre et se balader largement, librement, dans ce Grand Paris où il y a des coins moches comme des endroits fabuleux. On peut aller en forêt, visiter des châteaux ou longer la Marne, grâce au métro et aux RER. Dans mon bled, il y avait deux bus par jour pour la ville. En septembre 2015, il y a dix ans, c’était la fin du zonage en Île-de-France, un vrai tournant. Le passe Navigo a permis de se déplacer plus facilement encore dans ce Grand Paris qui ne demande qu’à être exploré, car dans les faits il existe.
Le Paradis Nabi : le musée qui murmure
C’est un musée peu connu et délicieux, calme, sans foule, avec son jardin en terrasses situé sur le versant ensoleillé de la colline de Saint-Germain-en-Laye. Il prend place dans un ancien hôpital du XVIIe siècle, où le peintre nabi Maurice Denis (1870-1943) a vécu avec sa famille à partir de 1914. Plus que ses peintures religieuses, on viendra voir son étonnant autoportrait de 1921 devant la maison illuminée en rose tendre par le soleil couchant. Ou cette toile de 1892, L’Échelle dans le feuillage, avec ces jeunes filles semblant presque en lévitation.
Infos pratiques : Musée Maurice-Denis, 2 bis, rue Maurice-Denis, Saint-Germain-en-Laye (78). Ouvert mardi au samedi de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h Tarif : de 0 à 8 €. Accès : gare de Saint-Germain-en-Laye (RER A, tram T13), puis 10 min à pied. À noter : le musée rouvre le 25 novembre après montage d’exposition. Plus d’infos sur musee-mauricedenis.fr.
La maison d’art et d’amour du couple Arp à Clamart
Une bâtisse austère conçue comme un seul bloc, mais réchauffée par de grandes fenêtres aux cadres rouges : voilà la maison-atelier du sculpteur Jean Arp (1886-1966) et de l’artiste Sophie Taeuber-Arp (1889-1943). C’est elle qui en dessina les plans. Ici, dans ce lieu paisible et épuré, à partir de 1929, on dessinait, on sculptait. Lui au premier étage, elle au second. On admirera les compositions géométriques colorées de Taeuber-Arp aux murs, les sculptures abstraites et voluptueuses d’Arp dans la maison et surtout celles qui semblent s’épanouir dans le jardin.
Infos pratiques : Fondation Arp, 21, rue des Châtaigniers, Clamart (92). Visites le vendredi à 14 h 30 et 16 h, le samedi et le dimanche à 14 h 30, 15 h 30 et 16 h 30. Tarif : de 0 à 10 €. Accès : gare de Meudon Val Fleury (RER C) puis 10 min de marche.
La Capsule du Bourget : une bulle consacrée à la photo
Depuis 2009, cet espace blotti dans la cour du centre culturel André-Malraux présente les travaux de photographes en résidence, qui ont bénéficié sur place d’un studio photo et de labos. Une salle d’exposition de taille modeste mais à la programmation ambitieuse. On y a vu début 2025 des paysages dionysiens captés par Bruno Boudjelal. En ce moment, on décolle pour le cosmos avec des sortes de cartes du ciel en noir et blanc et des images retravaillées des anneaux de Saturne par Hugo Deverchère.
Infos pratiques : La Capsule, Centre Culturel André-Malraux, 10, avenue Francis de Pressensé, Le Bourget (93). Ouvert du lundi au vendredi de 10 h à 12 h et 13 h 30 à 18 h. Entrée libre. Accès : gare du Bourget (RER B).

Le Grand Paris tient dans la poche : c’est mon passe Navigo.
Vianney Delourme, directeur de la publication d’Enlarge your Paris
Mon Grand Paris tient dans une poche : c’est mon passe Navigo. Plus qu’un simple titre de transport, c’est un vrai sésame qui ouvre un territoire encore trop méconnu. Avec lui, je peux partir le matin vers une forêt et finir l’après-midi au bord du fleuve, traverser des villes entières, découvrir des quartiers inconnus, grimper sur des hauteurs. C’est cette liberté de mouvement qui fait mon attachement au Grand Paris. Un territoire qu’on habite vraiment parce qu’on peut le parcourir librement.
Galleria Continua : le meilleur de l’art contemporain au milieu des champs
D’abord on roule dans le Transilien avec la ligne P. Puis, arrivé en gare de Coulommiers, on marche à travers la campagne sur six kilomètres – trajet que l’on peut également faire à vélo en embarquant sa monture aux heures autorisées – quand soudain une usine désaffectée se dresse devant nous : la Galleria Continua. Sur 1 200 mètres carrés se croisent les plus grands noms de l’art contemporain à l’instar de Daniel Buren ou d’Anish Kapoor, tout cela gratuitement. Une manière d’être loin de Paris tout en restant au plus près de la vitalité culturelle du Grand Paris et même du monde entier.
Infos pratiques : Galleria Continua, 46, rue de la Ferté-Gaucher, Boissy-le-Châtel (77). Ouvert du mercredi au dimanche de 12 h à 18 h selon les expositions (expositions en cours jusqu’au 21 décembre). Gratuit. Accès : gare de Coulommiers (ligne P), puis trajet à pied ou à vélo. Plus d’infos sur galleriacontinua.com.
La Ferme du Bonheur à Nanterre : un îlot vert au bord du RER
La Ferme du Bonheur, c’est d’abord une histoire de fou. En 1993, Roger des Prés, un « communiste pratiquant non croyant » comme il se présente, se voit proposer un terrain vague au pied de l’université de Nanterre. Il y apporte ses animaux, ses arbres et sa poésie. Trente ans plus tard, le « pourquoi pas ? » s’est transformé en « comment sans ? ». Imaginez un endroit où ont poussé des décors inimaginables : une grange aménagée en piste de danse pour la musique baroque autant que l’électro, une piscine construite en bottes de foin, un champ cultivé sur le toit de l’autoroute A14. Et chaque dimanche, une armée de bénévoles qui vient participer aux « travaux dominicaux d’agro-poésie ». Mais voilà… La Ferme du Bonheur, aujourd’hui désargentée, vacille. Et nos cœurs avec. Menacée de fermeture, elle a lancé une pétition qui a recueilli des milliers de signatures. Au pied des tours de la Défense, ce carré de terre libre offre une respiration, une utopie « rurbaine ».
Infos pratiques : La Ferme du Bonheur, 220, avenue de la République, Nanterre (92). Bénévoles accueillis tous les dimanches à partir de 14 h. Week-end paysan samedi 8 et dimanche 9 novembre de 9 heures au crépuscule. Accès : gare de Nanterre Université (RER A, lignes J et L). Plus d’infos sur lafermedubonheur.fr.
Le potager du Roi et la pièce d’eau des Suisses : Versailles où tout s’harmonise
À Versailles, il y a la foule devant le château. Et puis il y a ces deux lieux qui respirent l’harmonie parfaite : le potager du Roi d’abord, avec ses carrés de légumes, de fleurs et d’arbres fruitiers ordonnés comme une symphonie, où le patrimoine bâti se marie avec le végétal cultivé. Et tout près, la pièce d’eau des Suisses, grand miroir d’eau bordé d’arbres majestueux qui capture le ciel comme nulle part ailleurs. C’est là qu’on comprend vraiment le génie français du paysage : c’est une douce conversation entre le minéral, le végétal et l’immatériel. Un Versailles qu’on peut respirer, où l’on peut respirer et d’où l’on peut s’évader – vers la Bièvre toute proche, et les grandes forêts de l’Ouest.
Infos pratiques : Potager du Roi, 6, rue du Maréchal Joffre, Versailles (78). Ouvert d’avril à octobre, du mercredi au dimanche. Pièce d’eau des Suisses, accessible en toutes saisons dans le domaine de Versailles. Accès : gare de Versailles Chantiers (RER C).
Le Domaine des coteaux du Montguichet : quand la banlieue se met en bouteille
Qui aurait parié sur des vignes à Chelles, à deux pas du RER et des barres d’immeubles ? Et pourtant, depuis 2019, Pierric Petit bichonne ses rangs de ceps sur une ancienne décharge renaturée par la bien nommée Île-de-France Nature. Sa première cuvée, il l’a lancée en 2023. Coup de génie ou coup de folie ? Les juges de la Revue du Vin de France ont tranché : prix du meilleur vin d’Île-de-France, en rouge comme en blanc, à sa première tentative. Chez moi, une bouteille de blanc et une de rouge attendent patiemment Noël…
Infos pratiques : Domaine des coteaux du Montguichet, 5, chemin du Beauzet, Chelles (77). Accès : gare de Chelles–Gournay (RER E). Tél. : 06 12 97 45 30. Plus d’infos sur Facebook.
Le Doyenné : le gastro au milieu des champs qui sublime le terroir grand-parisien
Qu’est-ce qui leur a pris de s’installer en plein milieu de l’Essonne rurale ? Et pourtant, trois ans après son ouverture, le Doyenné s’est imposé comme une adresse incontournable, primée meilleure table 2023 par le Fooding. Dans les anciennes granges d’un château du XVIIIe siècle, deux cuisiniers australiens ont créé quelque chose de rare : un restaurant où chaque assiette raconte le terroir francilien, nourri par son propre potager, son pain maison, ses animaux élevés à deux pas de la cuisine. Entre huîtres fumées aux légumes du jardin et chapon du Gâtinais, le menu devient une exploration des saveurs locales, servie dans un cadre raffiné où chaque détail – couverts anciens, cheminée monumentale, linge fin – respire l’authenticité sans prise de tête. Pour 95 € ou 120 €, on ne s’offre pas seulement des plats sublimes mais une expérience inattendue : la preuve que la vraie gastronomie peut émerger du cœur des champs.
Infos pratiques : Le Doyenné, 5, rue Saint-Antoine, Saint-Vrain (91). Ouvert du jeudi au dimanche. Réservation obligatoire. Menu déjeuner du vendredi à 95 €, menu « Carte blanche » à 135 €. Plus d’infos sur ledoyennerestaurant.com.

Je fais partie des usagers de la ligne E…
Joséphine Lebard, journaliste
Le Grand Paris, c’est d’abord où j’ai grandi et où je vis toujours. Je ne me définis pas comme Grand-Parisienne mais comme banlieusarde – et c’est un bon poste d’observation. On est à l’écart de l’effervescence de la capitale tout en pouvant s’y plonger quand on veut. J’habite le 93, je vois les difficultés réelles – pauvreté, déserts médicaux, mal-logement, services publics dégradés – et pourtant, c’est un endroit où on sait vivre ensemble. Pour moi, le Grand Paris, ce sont des questions : est-il possible de se créer une identité commune entre Saint-Germain-en-Laye et La Courneuve ? Comment éviter que la gentrification ne creuse le fossé ? Comment imaginer une métropole résiliente face aux enjeux climatiques ? Je n’ai pas les réponses, mais j’espère qu’elles seront à la hauteur des attentes des habitants.
Chaneb : Street-food tunisienne à Romainville
Je fais partie des usagers de la ligne E à qui visiblement l’accès à la capitale est interdit le soir puisque nos RER s’arrêtent à 22 heures depuis bien longtemps. Mes itinéraires bis m’ont permis de découvrir des pépites en banlieue qui méritent le détour. Ces itinéraires bis m’ont notamment permis de croiser la route de Chaneb. Dans cette petite échoppe à la sortie de la station Romainville–Carnot de la ligne 11, on célèbre dignement la street-food tunisienne : assiettes et sandwichs sont faits minute et on sent que les légumes ont été travaillés sur place. Et que dire du sandwich tunisien qui déborde de salade mechouia, d’œufs, de thon, d’olives et de pommes de terre ? Juste, « mmmmmmhhhh », en fait…
Infos pratiques : Chaneb, 12, avenue Pierre-Kerautret, Romainville (93). Ouvert tous les jours de 11 h 30 à 23 h. Accès : métro Romainville–Carnot (ligne 11). Plus d’infos sur Instagram.
Folies d’encre au Raincy : un libraire en or
Qu’est-ce qui fait la valeur d’une librairie ? Ses libraires, évidemment ! Et s’il en est un dont je suis les recommandations les yeux fermés, c’est bien Yohan, à la tête de Folies d’Encre au Raincy. Dans son magasin, on trouve un bon choix de littérature générale avec tous les attendus, mais surtout une vraie ligne éditoriale. Celle-ci se démarque par une fine sélection d’ouvrages de poésie, une attention toute particulière portée aux petites maisons d’édition – l’occasion de vraies découvertes loin des mastodontes du secteur – et surtout des avis bien tranchés portés par un érudit à la culture en arborescence et en effervescence. En sortant, n’oubliez pas de visiter l’église Notre-Dame juste en face, splendeur de béton signée Auguste Perret.
Infos pratiques : Folies d’Encre, 78, avenue de la Résistance, Le Raincy (93). Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 19 h 30. Accès : gare du Raincy–Villemomble–Montfermeil (RER E). Plus d’infos sur foliesdencre.fr.
Fontainebleau sans grimpette
Un week-end à l’improviste sans trop creuser mes finances ? Je saute dans le train direction Fontainebleau et pose mes valises au Mercure Demeures de campagne. OK, ce n’est pas de la petite auberge, mais aux beaux jours, son joli jardin avec piscine remplit amplement son office. Et quand il fait froid, un bassin intérieur prend le relais. Posé sur une chaise longue ou un canapé, on sirote un Spritz sous les frondaisons avant de se faire une partie de pétanque ou de baby-foot. Un bon point de départ pour baguenauder en forêt ou dans le domaine du château. Et l’occasion de dîner, en ville, chez Fuumi, le bistrot du chef étoilé Kunihisa Goto qui propose un menu du soir au prix très raisonnable – vu la qualité –de 42 €.
Infos pratiques : Mercure Demeures de campagne, 41, rue Royale, Fontainebleau (77). Chambres à partir de 130 € la nuit. Accès : gare de Fontainebleau–Avon (ligne R), puis bus vers le centre-ville. Plus d’infos sur all.accor.com.

Un territoire surprenant où le béton cache la forêt
Marine Menault, responsable du développement commercial
Pourquoi j’aime le Grand Paris ? Parce qu’il est plein de contrastes et de surprises. On peut passer d’une grande barre d’immeubles à une ruelle pavée, d’un canal à une forêt, d’un musée à un champ. Le Grand Paris, c’est un territoire à explorer sans fin, où l’on découvre toujours quelque chose d’inattendu, et tout cela accessible en transports en commun. J’y vis, et ce que j’aime par-dessus tout, c’est avoir trouvé ici une vraie ambiance de village au cœur d’un territoire en mouvement.
Le canal de l’Ourcq à Pantin : urbain et apaisant
C’est mon terrain de jeu au quotidien : à la fois urbain et apaisant, vivant et créatif. J’aime m’y balader, courir ou boire un verre en le regardant évoluer au fil des saisons. On y trouve des restaurants, des bâtiments à l’architecture étonnante, des espaces de sport et, plus on s’éloigne de Paris, de vastes espaces verts. Si on le longe vers la capitale, on accède à des lieux incroyables : le parc de la Villette qui abrite My Little Villette, la Philharmonie et la Cité de la musique, puis, en l’enjambant, la Cité des sciences et l’espace de loisirs Boom Boom Villette. C’est une promenade qui résume à elle seule toute la richesse du Grand Paris.
Infos pratiques : Canal de l’Ourcq, Pantin (93). Accès libre. Accès : métro Porte de Pantin (ligne 5), gare de Pantin (RER E). Plus d’infos sur wikipedia.org
Le parc de Saint-Cloud : nature et élégance aux portes de Paris
Un lieu chargé de souvenirs : j’y allais enfant pour faire du vélo, jouer à chat ou à cache-cache, et aujourd’hui j’y retourne avec ma fille. On peut y pique-niquer ou s’attabler à un des restaurants, se perdre dans les allées et profiter d’une vue magnifique sur Paris. C’est la nature et l’élégance à deux pas de la ville.
Infos pratiques : Parc de Saint-Cloud, Saint-Cloud (92). Ouvert toute l’année, gratuit pour les piétons. Accès : gare de Saint-Cloud (lignes L et U) ou tram T2 arrêt Parc de Saint-Cloud ou Musée de Sèvres. Plus d’infos sur domaine-saint-cloud.fr
Espace Rambouillet : forêt et émerveillement en Yvelines
Un lieu magique pour se dépayser à moins d’une heure de Paris et s’immerger en pleine forêt tout en étant guidé et encadré. On y découvre des animaux majestueux – cerfs, biches, oiseaux, et même des loups ! – dans un cadre préservé. Les enfants adorent aussi les espaces de jeux, notamment les trampolines dans les arbres. C’est une vraie bouffée d’air, entre nature et émerveillement.
Infos pratiques : Espace Rambouillet, route de Courances, Rambouillet (78). Ouvert toute l’année, tous les jours. Accès : gare de Rambouillet (ligne N). Plus d’infos sur espacerambouillet.fr.

Et le Grand Paris ? C’est un texte vivant qu’il faut savoir relire, corriger, optimiser pour en révéler toute la richesse.
Olivier Picard, secrétaire de rédaction
Je suis pêcheur de coquilles, gourmand de la langue et de ses malices. Art, environnement, patrimoine : voilà les domaines qui font vibrer ma lecture du monde. Et le Grand Paris ? C’est un texte vivant qu’il faut savoir relire, corriger, optimiser pour en révéler toute la richesse. Chaque adresse découverte, chaque détail observé, chaque histoire racontée mérite d’être servie avec la précision qu’elle réclame. Culture, environnement, société : mille et une facettes à déplier, à polir, à sublimer.
Le bois Saint-Martin : quand la forêt résiste aux bulldozers
À peine sorti de la gare des Yvris Noisy-le-Grand (93), on sent déjà que ça va être magique. Devant nous, le bois Saint-Martin déploie ses 280 hectares de verdure, comme un espace préservé qui aurait refusé de se faire bétonner. Pendant près de 50 ans, de 1973 à 2020, ce bout de forêt a joué à cache-cache avec les promoteurs immobiliers… et a gagné ! Rachetée par Île-de-France Nature en 2020, la forêt s’est ouverte au public, mais attention : ici, pas de foule ni de débordements sonores ; c’est ambiance VIP, limité à 30 personnes dans les zones sensibles. Pourquoi ? Parce que la faune et la flore aussi aiment leur tranquillité. Ici, on observe, on admire, mais on ne dérange pas. La nature du bois Saint-Martin ne livre ses secrets qu’aux promeneurs respectueux.
Et le plus fou ? La forêt est littéralement au bout du quai. On a vraiment du mal à croire qu’on est à seulement 13 km du périphérique !
Infos pratiques : bois Saint-Martin, avenue du Bois-Saint-Martin, Noisy-le-Grand (93). Accès : gare des Yvris – Noisy-le-Grand (RER E). Plus d’infos sur iledefrance-nature.fr
Le marché Notre-Dame à Versailles : une symphonie de couleurs
Le marché Notre-Dame de Versailles, c’est du grand art. Sacré plus beau marché d’Île-de-France en 2018, il parade fièrement sur sa place, entouré de ses quatre halles comme des mousquetaires : le carré aux herbes, à la farine, à la marée et à la viande. Mais ce décor ne date pas d’hier. Les halles ont vu le jour en 1842, mais le marché, lui, a commencé à pousser sous Louis XIII, avant de s’épanouir sous Louis XIV pour nourrir ouvriers affamés et habitants curieux pendant les travaux pharaoniques d’agrandissement du château. Depuis, il brille toujours, comme un certain Roi-Soleil.
Aujourd’hui, c’est une mosaïque de couleurs et de parfums : légumes croquants, fromages qui chantent, pâtes fraîches et saveurs levantines s’entremêlent, attirant des gourmands venus parfois de l’autre bout du royaume. Le seul défi : trouver le café parfait pour prolonger le plaisir. Avec tous les bistrots qui encerclent les Halles, c’est un vrai jeu de piste… Mais après tout, à Versailles, même le casse-tête a du panache !
Infos pratiques : marché Notre-Dame, place du Marché-Notre-Dame, Versailles (78). Halles ouvertes du mardi au samedi de 7 h à 13 h 30 et de 15 h à 19 h 30, le dimanche de 7 h à 14 h. Jours de marché : mardi, vendredi et dimanche de 7 h 30 à 14 h. Accès : gare de Versailles Rive Droite (ligne L), gare de Versailles Château Rive Gauche (RER C). Plus d’infos sur versailles.fr
Le lac d’Enghien : la Riviera aux portes de Paris
Palmiers qui se dandinent, villas qui se pavanent, bateaux qui glissent sur l’eau… À Enghien-les-Bains, on se croirait presque sur la Côte d’Azur, le TGV en moins : ici, le soleil flirte avec Paris à seulement 15 minutes de la gare du Nord !
Le centre-ville est agréable, mais c’est au bord du lac que la magie opère. Impossible de rater les deux vedettes locales : le casino, qui joue les stars depuis 1901, exhibe sa façade Belle Époque derrière un cube de verre façon « bling-bling chic », comme si Gatsby allait débarquer en smoking. Les thermes, eux, accueillent les curistes depuis plus d’un siècle et offrent un spa où l’eau devient caresse.
Tout autour, les villas rivalisent d’excentricité : manoirs mystérieux, chalets à colombages, grottes artificielles dignes d’un roman du XIXe siècle… Ici, l’architecture s’amuse, chaque maison cherchant à être la plus romantique ou la plus originale, comme une parade d’exotisme aux portes de Paris. À l’ouest du lac, un petit chemin secret vous invite à traverser un pont charmant vers le parc de la presqu’île aux Fleurs. Là, le temps ralentit, les bancs vous murmurent des poèmes, et l’air invite à la lecture, à la rêverie, à la méditation.
Bref, Enghien-les-Bains, c’est la Riviera en version francilienne : une escapade balnéaire où l’on peut s’évader sans quitter le Grand Paris !
Infos pratiques : lac d’Enghien, Enghien-les-Bains (95). Accès : gare d’Enghien-les-Bains (ligne H)

Grande parisienne, au pluriel.
Pauline de Quatrebarbes, journaliste
Ayant vécu dans le 93, dans une ville bourgeoise avoisinant les quartiers populaires, j’ai grandi au milieu des contrastes. J’ai appris très tôt à naviguer entre les mondes, parfois séparés de quelques arrêts de bus ou RER, et y ai découvert une richesse de diversité inégalée. En arrivant à Paris pour mes études, je me suis aperçue des clichés qui persistaient sur les « banlieusards » et du peu de moyens dont nous bénéficiions parfois dans nos infrastructures. Pourtant, je ne me suis jamais pensée comme appartenant à un monde ou l’autre, et je crois sincèrement que tous les efforts faits pour détruire ces frontières symboliques seront bénéfiques pour tous. Pour moi, le Grand Paris est un espace où peuvent circuler librement les corps et les idées, sans se limiter à la périphérie et en s’enrichissant d’histoires plurielles. Je suis persuadée que nous, habitants du Grand Paris qui venons de partout et d’ailleurs, pouvons prouver, en nous retrouvant plus, que le bien-vivre ensemble ne s’arrête pas aux différences, mais au contraire s’en nourrit.
Le Sample : the place to beat !
Niché à Bagnolet, le Sample est le temple des cool kids urbains. Entre ses murs et dans ses jardins, les conférences à tonalité souvent militante et les fêtes s’enchaînent du jeudi au dimanche. Ici, je suis sûre de trouver les événements qui clôtureront ma semaine en beauté. Mais le Sample, ce sont aussi des séances de « booty therapy » les lundis et mercredis, et de yoga le samedi matin. Le mix parfait.
Infos pratiques : Le Sample, 18, avenue de la République, Bagnolet (93). Accès : métro Gallieni (ligne 3). Plus d’infos sur lesample.fr.
La MC93 : la culture par et pour tous
Située à Bobigny, la MC93 est une Maison de la culture où l’on célèbre la différence. Vous pouvez y venir travailler la journée, traîner dans sa petite librairie, voir une exposition et grignoter un gâteau au café en attendant que le rideau se lève le soir. Bonus non négligeable pour les habitants du coin : des tarifs préférentiels très avantageux. Pour une fois qu’on est récompensé d’habiter en banlieue…
Infos pratiques : MC93, 1, boulevard Lénine, Bobigny (93). Accès : métro Bobigny–Pablo Picasso (ligne 5). Plus d’infos sur mc93.com.
La Ferme du Buisson : la campagne dans la ville
On l’aura compris : j’ai une certaine passion pour les lieux hybrides. Alors impossible de ne pas mentionner la Ferme du Buisson à Noisiel, que je fréquente depuis que je suis petite. Cette ancienne ferme appartenant aux ex-propriétaires de la chocolaterie Menier (aujourd’hui fermée mais dont on peut encore admirer l’ancien siège à deux pas de là) a été transformée en multiplex culturel – théâtre, cinéma, salle d’expo – et abrite même des bains nordiques dans ses jardins. J’y ai des souvenirs extraordinaires, comme ce concert de Feu Chatterton ! avec toujours à la clef la possibilité de prolonger le plaisir par un verre. Tout simplement unique.
Infos pratiques : Ferme du Buisson, allée de la Ferme, Noisiel (77). Accès : gare de Noisiel (RER A). Plus d’infos sur lafermedubuisson.com.

Venue de province, j’ai découvert que la banlieue était un univers à part.
Pauline Pelissier, community manager et journaliste
Venue de province il y a 15 ans, j’ai découvert à Paris combien la banlieue était riche et plurielle. J’arrivais avec des clichés plein la tête, persuadée que tout s’arrêtait au périphérique. Quelle surprise ! Ces lieux où on peut s’engager, partager, bouger en famille, c’est ça qui me fascine vraiment. Des espaces qui respirent, où les gens se rencontrent autrement, loin de l’agitation parisienne mais tout aussi vivants. C’est en explorant la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine et la Seine-et-Marne que j’ai compris : la banlieue n’est pas l’absence de Paris, c’est un monde à part entière. Avec ses propres énergies, ses communautés, son âme. Le Grand Paris m’a ouvert les yeux, m’a donné envie de revenir tout explorer, encore et toujours.
Les Petites Cantines : resto associatif et participatif à Bagnolet
Dans cette cantine de quartier, chacun peut s’improviser cuisinier d’un jour et rejoindre l’équipe chargée du déjeuner, du dîner ou du brunch le dimanche. On peut aussi juste venir s’attabler, mais en restant pour ranger et donner un coup de main à la vaisselle. Au menu : une cuisine 100 % maison à partir de produits de saison, bios et locaux, dont des invendus récupérés chez des commerçants des environs. Autre singularité : le prix libre du repas. Chacun donne selon ses moyens. Avis aux amateurs : une autre « Petite Cantine » existe à Paris (13e), et deux autres sont en cours d’éclosion à Sartrouville (Yvelines) et Antony (Hauts-de-Seine).
Infos pratiques : Les Petites Cantines, 93, rue Sadi Carnot, Bagnolet (93). Tél. : 07 82 36 39 32. Accès : métro Gallieni (ligne 3). Infos et réservation sur bagnolet.lespetitescantines.org.
Arkose Pantin : paradis de la grimpe… et des parents
C’est le lieu parfait pour occuper ses enfants un jour de pluie. Pendant qu’ils s’initient à l’escalade dans un espace qui leur est réservé entre les murs d’une ancienne imprimerie, on peut se poster à côté et ouvrir un livre sur le canapé. Une fois que les plus jeunes se sont bien défoulés, place au déjeuner et direction la cantine qui propose une cuisine labellisée Écotable. Une sortie familiale qui fait l’unanimité.
Infos pratiques : Arkose, 55, rue Cartier-Bresson, Pantin (93). Ouvert tous les jours de 8 h à minuit. À partir de 4 ans. Cantine ouverte tous les jours de 12 h à 14 h 30 et de 19 h 30 à 22 h 30. Accès : métro Aubervilliers–Pantin–Quatre-Chemins (ligne 7), gare de Pantin (RER E), tram T3b station Ella Fitzgerald. Plus d’infos sur arkose.com.
Au Père Lapin : resto façon maison de campagne à Suresnes
Découverte lors d’un événement familial, cette institution de la banlieue chic n’est en rien guindée. Ouvert en 1861, Au Père Lapin accueillait une clientèle parisienne qui traversait la Seine le dimanche pour déguster le champêtre petit vin blanc issu du vignoble suresnois et échapper ainsi à l’octroi sur la consommation de vin, alors en vigueur dans la capitale. Son nom provient de la construction du fort du Mont-Valérien qui nécessita de très nombreux terrassiers, souvent venus de la Creuse, que l’on nommait les « lapins ». Dans les assiettes : une cuisine traditionnelle avec une touche créative – terrine de foie gras du Lot au miso et yuzu, poêlée de gnocchi au caviar d’Aquitaine… Le cadre : une terrasse avec vue sur Paris, d’où l’on aperçoit la tour Eiffel.
Infos pratiques : Au Père Lapin, 10, rue du Calvaire, Suresnes (92). Menu déjeuner entrée + plat + dessert : 38 €. Plus d’infos sur auperelapin.com

Dix ans sans zonage : le Grand Paris enfin accessible.
Imran Al Saadi-Despeisse, journaliste, guide, urbaniste
Si, après près de dix ans à Paris, je crois bien connaître ses quartiers, les sources d’étonnement ne tarissent pas : toujours une adresse nouvelle, un musée de plus à visiter, des surprises à chaque coin de rue… Pourtant, ce Paris-là n’est, pour beaucoup de visiteurs et d’habitants, que la partie émergée de l’iceberg. Au fil des ans, j’ai pu, notamment grâce à un maillage de transport exceptionnel, replacer la ville dans son environnement global. Loin d’être un simple centre avec des satellites, le Grand Paris, c’est un ensemble vivant, qui regorge de trésors insoupçonnés : forêts, rivières, sentiers, patrimoine bâti, sorties culturelles. L’explorer, c’est se dépayser tout en élargissant son chez-soi – à moindres frais.
Les buttes d’Orgemont et des Châtaigniers à Argenteuil
Très appréciés des locaux mais encore méconnus à l’échelle régionale, ces deux sites offrent sans doute les points de vue les plus spectaculaires sur le cœur de la métropole parisienne. Par temps clair, on distingue les grands monuments de la capitale, la Seine et la skyline de la Défense. Les deux panoramas donnent à voir un Paris plus vaste que celui qu’on embrasse, par exemple, depuis la butte Montmartre – elle-même bien visible depuis Argenteuil. On peut « mériter » la vue en gravissant quelque 250 ou 360 marches, ou bien arriver directement par les sommets : effet waouh garanti.
Le parc de Boulogne-Edmond-de-Rothschild à Boulogne-Billancourt
Les espaces verts appartiennent à tout le monde. Pourtant, difficile de ne pas savourer le privilège d’un parc aussi joli que sous-fréquenté. Avec ses pelouses, son petit jardin japonais et ses carrières d’équitation, le parc de Boulogne appartient à cette catégorie. Niché entre un hôpital, la Seine, l’A13 et le bois de Boulogne, il ne dispose que d’une seule entrée (rue des Victoires), ce qui en fait un lieu de destination plutôt que de passage. Sur ses quinze hectares, on y croisera bien sûr plusieurs promeneurs, pique-niqueurs et autres sportifs, mais – fait rare en petite couronne – ils seront probablement moins nombreux que les bernaches du Canada.
La Roseraie de Provins
Ancienne capitale des comtes de Champagne, Provins porte un héritage millénaire : son cœur de ville est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est une étape touristique incontournable, notamment lors des fêtes médiévales annuelles, héritières des grandes foires internationales qui ont fait la prospérité de la ville. Si la ville haute fortifiée est un passage obligé, il ne faut pas négliger le charme de la ville basse, où se trouve la Roseraie de Provins, l’un des plus beaux jardins de la région (labellisé « Jardin remarquable »), qui réunit plus de 400 variétés. L’entrée est payante, mais une boutique et un café attenant – dont la terrasse offre une vue superbe sur les massifs de roses et, au loin, l’église Saint-Quiriace – permettent déjà de profiter du cadre. Et de goûter à la délicieuse glace à la rose maison.

J’étais jadis un Parisien qui vivait sur son balcon.
John Laurenson, journaliste
J’étais jadis un Parisien qui vivait sur son balcon. Petit-déjeuner, déjeuner, apéro, dîner à l’air libre entre les fleurs en pot. Et puisque mon boulot est essentiellement de tapoter sur un clavier d’ordinateur portable, c’était aussi mon lieu de travail. Maintenant, je vis dans la frange rurale et forestière d’Île de France. Je prends mes repas dans un jardin qui n’est d’ailleurs pas beaucoup plus grand qu’un balcon, et je travaille dans la forêt, debout, l’ordi posé sur un rocher. Pas « home office » : « forest office ». Un open space où mes collègues sont des pics-verts et des chevreuils. Le Grand Paris pour moi est un balcon parisien à l’échelle d’une région.
Le musée Maurice-Denis à Saint-Germain-en-Laye
Pour moi, c’est le plus beau des musées grand-parisiens. Dans l’ancien hôpital royal que ce grand peintre du mouvement Nabi a acheté pour en faire sa demeure se trouve la magnifique collection de ses œuvres léguée par sa famille. Ce sont des tableaux où dominent des couleurs claires, délicates et printanières, et où règne souvent une sorte de sérénité mystique. Deux grands plus : une chapelle où tout (fresques, vitraux, objets liturgiques…) est dessiné par Denis et ses amis et un jardin où il fait bon flâner.
Infos pratiques : Musée départemental Maurice-Denis, 2 bis, rue Maurice-Denis, Saint-Germain-en-Laye (78). Tél. : 01 39 07 87 87. Du mardi au dimanche de 10 h 30 à 12 h 30 (évacuation des salles à partir de 12 h) et de 14 h à 17 h 30 (évacuation des salles à partir de 17 h). Plein tarif : 8 €. Accès : gare de Saint-Germain-en-Laye (RER A et tram T13) puis 15 min de marche. Plus d’infos sur musee-mauricedenis.fr
La galerie des Sculptures et des Moulages à Versailles
En face du palais, sous les voûtes des Écuries du Roi, des dizaines de sculptures sont plus entreposées qu’exposées. Il s’agit d’une réserve de moulages des sculptures du Louvre ainsi que les sculptures originales des jardins du château de Versailles. Les vraies sont donc ici, bien à l’abri de la pollution et des éléments ; celles qu’on voit dans le parc sont des moulages de résine et de poudre de marbre qui résistent mieux. Cela donne l’impression assez magique de se promener dans une forêt de dieux et déesses, de reines et de cerfs faits en pierre et en plâtre blancs.
Infos pratiques : galerie des Sculptures et des Moulages, Petite Écurie (en face du château), av. Rockefeller, Versailles (78). Attention : ouverte seulement les samedis et dimanches de 12 h 30 à 18 h 30 (dernier accès à 17 h 45). Entrée gratuite. Accès : gare de Versailles Chantiers (RER C et lignes N, U et V) puis 15 min de marche, ou gare de Versailles Rive Droite (ligne L) puis 7 min de marche.
Tonton, bistrot de référence à Sèvres
C’est le genre de bistrot dont il devrait exister au moins un exemplaire dans chaque petite ville française mais qui, la plupart du temps maintenant, ne se trouve plus. Pousser la porte de cet aimable établissement en face du musée de la Céramique à midi surtout vous fait revenir vers des valeurs sûres. Œufs mayonnaise, pâté en croûte, bœuf bourguignon, confit de canard… le tout préparé avec attention et précision. Il y a une certaine netteté dans l’assiette qu’on aime trouver dans les bistrots et brasseries. L’ambiance est décontractée, très pause déjeuner des travailleurs à midi avec, on le sent, beaucoup d’habitués.
Infos pratiques : Tonton, 5, Grande Rue, Sèvres (92). Fermé le dimanche. Plat du jour (semainier) à 15 €. Formule du midi à 22 € (entrée/plat/café ou plat/dessert/café). Tél. : 06 32 99 63 97. Accès : gare de Sèvres Rive Gauche (ligne N). Plus d’infos sur tonton-sevres.fr

Le 93 selon Waël.
Waël Sghaier, réalisateur, journaliste
À la fin de mes études, je suis devenu guide touristique du 93. C’était ma façon de rendre justice à ce territoire : à sa créativité, à ses habitants, à son énergie. Depuis, ça fait plus de dix ans que je le parcours infatigablement, avec un micro, une caméra ou un carnet, pour en capter les histoires et les visages. Bonne Aventure, Zagaya, Good Dirty Sound : ces lieux et espaces racontent le 93 mieux que n’importe quel discours. Vivants, savoureux, sans filtre. C’est ce visage-là que je filme et que je défends.
Bonne Aventure, c’est juste le meilleur resto
Bonne Aventure, c’est pas juste un bon resto du 93, c’est probablement le meilleur. Le genre d’adresse que tu veux garder pour toi, mais que tu finis par recommander à tout le monde. Tu passes devant en sortant des Puces, tu hésites, tu rentres, et là tu comprends : ici, on ne joue pas à faire semblant. Alcidia Vulbeau, enfant du territoire, cuisine avec du fond, du geste et un amour tout particulier pour le Japon. Pas de poudre aux yeux : des légumes de saison, du poisson ultra-frais, des bouillons qui claquent. Son tataki de bœuf – patates douces, cacahuètes, cébette et jus de viande à la citronnelle –, c’est la signature du lieu. À côté, cent cinquante bières artisanales et des vins biodynamiques sélectionnés par Mathias. Le service est bon, le lieu brut, les prix honnêtes. Pas besoin d’un décor Instagram : c’est dans l’assiette que ça se passe. Si tu veux comprendre ce que le 93 fait de mieux quand il se met à table, commence ici.
Infos pratiques : Bonne Aventure, 59, rue des Rosiers, Saint-Ouen (93). Tél. : 01 49 48 09 69. Accès : Porte de Clignancourt (métro ligne 4 et tram T3b). Réservation recommandée. Plus d’infos sur Instagram et bonneaventure.fr
Karibean Food : le goût du voyage sans émission de CO2
Au Blanc-Mesnil, juste en face de l’aéroport du Bourget, il y a Zagaya Karibean Food. C’est le genre d’adresse qui ne paye pas de mine de l’extérieur, mais qui te retourne dès la première bouchée. On y mange créole sans folklore : du bokit bien doré, croustillant dehors, moelleux dedans, garni de poulet boucané, de morue bien relevée ou de crevettes marinées qui claquent en bouche. Les accras sortent brûlants, la sauce chien réveille tout, et les desserts – flan coco, banane flambée – rappellent pourquoi la simplicité, quand elle est bien faite, suffit largement. L’ambiance est simple, chaude, un peu anarchique parfois, mais toujours sincère. C’est le goût du voyage sans avion, la chaleur d’une table sans posture. Zagaya, c’est le 93 dans ce qu’il a de meilleur : brut, accueillant, et plein de feu.
Infos pratiques : Zagaya Karibean Food, 150, avenue du 8 Mai 1945, Le Blanc-Mesnil (93). Fermé dimanche et lundi. Accès : gare du Blanc-Mesnil (RER B).
Good Dirty Sound : l’underground à deux pas de Paris
Good Dirty Sound, c’est un collectif né à Sevran, monté par une bande de jeunes qui en ont eu marre de se faire recaler des boîtes. Plutôt que d’attendre qu’on les laisse entrer, ils ont monté leur propre fête, avec leurs règles, leur son, leur monde. Le résultat : des nuits sauvages où la trap croise la techno, où la ligne de basse remplace la file d’attente, et où tout le 93 vient transpirer ensemble. Pas de vigiles, pas de dress code, juste une liberté brute et contagieuse. Au fil des années, Good Dirty Sound est devenu un passage obligé : des DJ, des rappeurs, des producteurs du département y ont fait leurs premières armes. C’est l’énergie de Sevran transformée en son – directe, sale, vivante. Et tout Paris vient s’acoquiner là. Pour les moins téméraires, le collectif organise aussi des soirées dans des lieux autorisés de l’Est parisien.
Infos pratiques : Good Dirty Sound, Sevran (93) et lieux partenaires de l’Est parisien. Entrée gratuite avant 1 h. De minuit à 5 h. Calendrier des prochaines soirées uniquement sur Instragram
27 octobre 2025 - Grand Paris
 
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                
                     
                
                    