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« L’Île-de-France et le Grand Paris ne sont pas encore suffisamment cyclables »

La piste cyclable de la rue de Rivoli à Paris / © Jérômine Derigny pour Enlarge your Paris
La piste cyclable de la rue de Rivoli à Paris / © Jérômine Derigny pour Enlarge your Paris

En juin dernier, la Métropole du Grand Paris votait son plan vélo pour les six ans à venir. Alors que les premiers repérages ont commencé, Enlarge your Paris fait le point avec Jacques Baudrier, conseiller métropolitain délégué au déploiement des pistes cyclables.

Comment va s’appliquer le plan vélo de la Métropole du Grand Paris ?

Jacques Baudrier : Les élus du Grand Paris ont voté en juin un budget de 60 millions d’euros pour cofinancer des pistes cyclables durant les six prochaines années, ceci afin d’accompagner l’essor du vélo et parce que la métropole du Grand Paris manque clairement d’aménagements cyclables. Le réseau du RER vélo, qui a été lancé par la Région, compte déjà un certain nombre de nouveaux parcours vélo mais cela ne suffit pas à couvrir le Grand Paris.

Comment avez-vous dessiné la carte du futur réseau vélo métropolitain ?

Nous avons créé un groupe de travail constitué de fonctionnaires de la Métropole du Grand Paris, de bénévoles du Collectif Vélo Île-de-France, ainsi que d’urbanistes de l’Institut Paris Region et de l’Atelier parisien d’urbanisme. Nous avons pris la carte de la métropole et celle du RER V, et avons cherché les axes manquants pour combler les trous. Au cours de nos réunions, nous avons imaginé huit nouvelles pistes qui totaliseront 200 kilomètres en desservant potentiellement près de 75 % des sept millions d’habitants de la métropole. Le but, c’est qu’il y ait à terme des dizaines de lignes cyclistes métropolitaines, peut-être cinquante ! Huit, c’est pour commencer.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Nous avons débuté nos repérages à vélo, l’objectif étant de se frotter au terrain. Aujourd’hui, nos tracés sont indicatifs, et certaines mairies nous ont déjà fait des propositions alternatives. Le but, c’est que les gens puissent passer partout à vélo de manière sécurisée et confortable.

Quelle est la place des associations de cyclistes dans votre projet ?

Notre démarche est claire : il ne s’agit pas de concevoir des projets entre élus et services techniques qu’on présenterait ensuite aux associations de cyclistes. Dès à présent, nous travaillons main dans la main avec elles, notamment au travers des repérages. Le but est de créer une dynamique collective.

Quelle place occupe le vélo actuellement dans le Grand Paris ?

L’Île-de-France et la métropole du Grand Paris ne sont pas encore suffisamment cyclables. On a fait des progrès avec les coronapistes ; et la Ville de Paris accélère sur le sujet du vélo. Je suis aussi élu parisien et on pense qu’on va bientôt avoir plus de déplacements à vélo qu’en voiture à Paris. Les déplacements à vélo dans Paris représentent aujourd’hui 7 % des déplacements quotidiens. L’objectif est d’atteindre au plus vite les 15 %. Pour ce qui est de la part du vélo dans le Grand Paris, il n’existe pas de chiffres exacts mais je l’estime entre 4 et 5 %. Notre objectif est de parvenir à 15 % le plus rapidement possible ! Car, faire des pistes cyclables, c’est à la fois une politique de déplacement mais également une politique de santé publique. Cela améliore la qualité de l’air, favorise l’exercice et donc constitue un moyen de lutter contre l’obésité. Chaque euro investi dans les pistes cyclables l’est donc aussi en matière de santé publique et d’environnement.

Infos pratiques : Plus d’infos sur metropolegrandparis.fr

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