Culture
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Avec l’expo « Watch your step ! », tous les goûts sont dans la plaque d’égout

Depuis 2020, Mélanie Rostagnat sublime les plaques d'égout, les plaques de gaz ou encore les plaques d'électricité. Des touches de couleur qui viennent égayer les rues et qui sont au cœur d'une exposition dans le 17e à Paris jusqu'au 24 novembre.

 
 
 
 
 
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Quand avez-vous commencé à porter un autre regard sur les plaques d’égout, de gaz… ?

Mélanie Rostagnat : En 2016, j’ai ouvert mon compte Instagram Les Trottoirs. À l’époque, j’habitais à Beyrouth au Liban et j’avais pris l’habitude d’y photographier mes pieds sur les trottoirs un peu défoncés. Cela racontait une histoire de la ville. C’est à partir de là que j’ai pris le réflexe de regarder par terre dans la rue. Par la suite, j’ai passé une semaine de vacances à New York et je me suis rendu compte qu’il y avait plein d’artistes qui avaient investi les trottoirs, chose que je n’avais jamais remarquée auparavant. Dès lors, j’ai commencé à prendre des photos de ce que je trouvais au sol, notamment les vieilles plaques d’égout qui ont un côté graphique que j’aime beaucoup.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de les colorier ?

Après le confinement, j’ai eu besoin de passer du temps dehors. C’est là que j’ai commencé à peindre les plaques. À l’époque, j’étais dans le 10e à Paris. Et j’ai très vite adoré ça. Ça me fait un bien fou, comme un mandala. Depuis quatre ans, j’en ai fait plus de 500, à Paris mais aussi dans d’autres villes dont certaines m’ont demandé d’intervenir comme à Vannes (Morbihan). Je passe entre 40 minutes et deux heures par plaque. J’utilise de la peinture acrylique et j’ajoute un vernis pour que les couleurs tiennent. Avec le temps, elles finissent toutefois par s’estomper.

 
 
 
 
 
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C’est tout un symbole de s’appuyer sur quelque chose qui passe totalement inaperçu pour en faire une œuvre d’art…

Quand j’ai commencé à le faire, il n’y avait aucun message de ce genre car je n’aime pas l’idée qu’il y ait forcément un message. Mais plus le temps passe et plus je trouve intéressant de sublimer un objet auquel on ne prête pas attention.

Que voit-on dans l’exposition que vous organisez jusqu’au 24 novembre à la galerie Paul 13 dans le 17e ?

Il y a à la fois des photos de plaques que j’ai peintes et des plaques que j’ai récupérées sur leboncoin et auprès d’une fonderie. Cette exposition, c’est aussi l’occasion pour moi d’échanger avec les gens que je croise habituellement dans la rue. J’habite désormais le 17e et y ai peint absolument partout. Je reçois des retours toujours très positifs. Il y a notamment une nounou qui m’a dit qu’elle apprenait les couleurs aux enfants qu’elle garde en leur montrant les plaques que je peins. Une maman m’a aussi confié que son fils, qui avait une phobie scolaire, appréciait à présent d’aller à l’école car il suit les plaques le long du chemin. Je n’ai que des témoignages hyper touchants. Ce sont des rencontres très nourrissantes. Je n’avais pas anticipé de telles réactions quand je me suis lancée.

Comment cela se passe avec les services de la voirie ?

Très bien. Quand j’ai rencontré les agents du service propreté dans mon quartier, ils m’ont dit qu’ils ne passaient jamais le jet d’eau sur les plaques qui était peintes !

Infos pratiques : exposition « Watch your step ! » à la galerie Paul 13, 13, rue la Condamine, Paris (17e). Jusqu’à dimanche 24 novembre. Ouvert de 14 h à 20 h. Entrée libre. Accès : métro La Fourche (ligne 13). Plus d’infos sur Instagram

 
 
 
 
 
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