
Une heure de train depuis la gare de Lyon et on se retrouve aux portes d'un territoire qui semble défier les clichés sur la région parisienne. À Nemours, vous êtes aux portes de l'un des massifs forestiers les plus spectaculaires d'Île-de-France, la forêt de la Commanderie, que cette boucle vous permet de découvrir.
Enlarge your Paris et Transilien SNCF Voyageurs s’associent pour vous faire découvrir l’Île-de-France avec #CPASLOINENTRAIN. Pour plus d’idées de balades en Île-de-France et à portée de train, téléchargez l’application gratuite #CPASLOINENTRAIN. Retrouvez également #CPASLOINENTRAIN sur Instagram
Boucle de 30 km depuis la gare de Nemours Saint-Pierre (ligne R). Dénivelé important (+ 300 m). Durée : 4 heures. Le parcours est à consulter et télécharger ici. Location de vélos : Station Bees, impasse du Moulin, Nemours (77). La carte du parcours, à consulter et télécharger ici, a été conçue par Adrien Laplanche, fondateur d’ODOS
Il fallait oser : prendre les plus beaux rochers de grès de Fontainebleau, les transplanter autour d’une cité médiévale tout en ajoutant quelques églises gothiques spectaculaires. Le résultat se nomme Nemours (Seine-et-Marne) et sa forêt de la Commanderie. À une heure de la gare de Lyon (12e), on peut s’offrir une boucle (pas toujours plate) à travers un territoire où tout semble avoir été pensé pour enchanter : pinèdes aux aiguilles qui crissent sous les pneus, villages de pierres blondes, berges rafraîchissantes du Loing et formations rocheuses qui feraient pâlir d’envie les grimpeurs du massif de Fontainebleau.
Une fois en selle après avoir récupéré sa monture chez Station Bees à Nemours, on s’évade immédiatement vers Larchant (Seine-et-Marne) et la forêt de la Commanderie. On franchit les Petits-Fossés, dérivation du Loing qui cerne la cité, puis le canal bordé de grands platanes majestueux, avant d’entrer dans Saint-Pierre-lès-Nemours (Seine-et-Marne). Déjà, les premières formations de grès se dévoilent au-dessus de l’église, dans le parc des Rochers Gréau. Ces beaux spécimens visibles depuis la route annoncent les merveilles géologiques qui vous attendent.
Larchant et son église démesurée
Bientôt, on pénètre dans les bois. Entre Puiselet et Larchant, le chemin se fait parfois sablonneux, mais cette petite difficulté technique permet d’éviter la route trop passante. Au sortir du bois, c’est la révélation : la grande église de Larchant surgit tout à coup, imposante et majestueuse. Son échelle défie toute logique face au petit village qui l’accueille. Cette église extraordinaire témoigne d’un passé glorieux. Lieu de pèlerinage longtemps florissant, elle était dédiée à saint Mathurin, thaumaturge très populaire au Moyen-Âge, invoqué notamment pour la guérison des fous et des possédés. Pendant les guerres de Religion, l’édifice fut incendié. Sa grande tour finit par s’écrouler à moitié en 1675 et les parties ruinées sont restées en l’état. Seul le chœur a conservé sa voûte. Au-delà de son aspect pittoresque saisissant, c’est un bel exemple du premier art gothique de la fin du XIIe siècle. La chapelle de la Vierge, plus tardive (vers 1300), mérite également le détour.
Quittant ce beau village par la rue de Paris, on se retourne encore une fois ou deux sur l’incroyable clocher tronqué. Mais bientôt la pente requiert toute notre attention : elle est raide, mais heureusement pas trop longue. Sur le plateau, les champs du Gâtinais s’étalent à perte de vue. On en profite rapidement car, à peine a-t-on franchi le premier champ qu’on pénètre dans la forêt de la Commanderie.

Un monde minéral et végétal d’une beauté sauvage
Le chemin des Crottes au fer – quel joli nom… –, qu’on dépasse parfois sans le voir, est pourtant très roulant. Il descend dans un beau vallon, bordé d’un bois de pins dont la pente est couverte de grands blocs de grès. Une épaisse couche d’aiguilles lui confère une ambiance et une coloration très particulière. L’atmosphère change radicalement : on entre dans un monde minéral et végétal d’une beauté sauvage.
Une butte se dresse soudain sur le côté gauche du chemin. On quitte alors la route principale pour passer au plus près du rocher de l’Éléphant, site d’escalade très apprécié des grimpeurs. Ces formations de grès façonnées par l’érosion offrent un spectacle géologique fascinant. On retrouve le bitume, qui nous conduit jusqu’à l’Auberge de la Dame Jouanne. Les tables y sont dressées, protégées par des parasols, au cœur de la forêt. L’endroit est parfait pour une pause déjeuner ou un simple rafraîchissement.
Terre d’entraînement du duo Christo et Jeanne-Claude
La balade se poursuit en contrebas du rocher de la Dame Jouanne, site d’escalade renommé, avant de s’enfoncer dans une belle pinède. Les aiguilles crissent encore sous les roues sur ce terrain confortable, légèrement meuble mais bien roulant. On atteint le hameau de Busseau, isolé dans les bois ; on se glisse sous l’autoroute A6, et voici bientôt Villiers-sous-Grez (Seine-et-Marne). Il reste encore à traverser le bois des Bordeaux avant de quitter définitivement la forêt de la Commanderie.
À Grez-sur-Loing, la grande rue contourne un clocher-porche impressionnant, soutenu par de massifs contreforts datant du début du XIIe siècle. On aperçoit fugitivement la grosse tour de Ganne, vestige du château médiéval, puis on franchit le Loing sur un beau pont du XVIIe siècle. Histoire tragique et renaissance : ses trois arches centrales, détruites en août 1944, n’ont été remontées qu’en 1980. Quelques années plus tard, avant d’emballer le pont Neuf parisien, le duo d’artistes Christo et Jeanne-Claude a fait ses armes ici. Sur les deux rives, les nageurs profitent de ce site enchanteur pour se rafraîchir. Tentant… mais interdit !
C’est déjà la dernière partie du parcours. À Moncourt-Fromonville (Seine-et-Marne), on remonte la rue Grande jusqu’au château où l’on retrouve le canal du Loing, puis le Loing lui-même à l’écluse du Moulin Rouge. Nemours n’est plus qu’à quelques kilomètres. On glisse sans effort sur le chemin de halage, profitant de cette fin de parcours reposante après les efforts consentis dans la forêt.

« Rien n’est sublime, mais tout est charmant »
On entre en ville par un vieux faubourg charmant sur les bords du Loing. Une fois sur le Grand Pont où l’ancienne nationale 7 franchit la rivière, on s’arrête un instant. Le chevet de l’église, la silhouette du château et les vieilles maisons des quais forment une composition très pittoresque. Le point de vue sur l’église est remarquable : on y distingue les trois chapelles qui rayonnent autour du chœur, chacune pourvue d’un toit polygonal en ardoise, tout comme les chapelles latérales. Cette floraison de toitures élancées est tout à fait singulière.
L’ensemble, construit pendant la première moitié du XVIe siècle, caractérise le dernier âge gothique. Les guerres de Religion ont interrompu les travaux de reconstruction, de sorte que la nef n’a été terminée qu’au XVIIe siècle. De l’église initiale, commencée en 1170, subsiste heureusement le clocher-porche dont les contreforts rappellent ceux de Grez-sur-Loing.
Le Vieux Pont mérite qu’on s’y attarde. Dessiné par Jean-Rodolphe Perronet dès 1771 et construit après sa mort entre 1795 et 1804, il est célèbre pour sa ligne tendue à l’extrême : ses trois arches surbaissées n’ont guère plus d’un mètre de flèche pour une portée de 16,25 mètres ! Une prouesse technique qui force l’admiration.
Quant au château, il a fière allure avec sa tour carrée et son châtelet flanqué de tourelles arrondies. Il abrite aujourd’hui un musée. On se faufile jusqu’à la cour puis, affrontant les pavés arrondis des venelles qui le séparent du moulin, on rejoint notre loueur de vélos par des cours où, pour reprendre les mots de Victor Hugo, « rien n’est sublime, mais tout est charmant. »
Infos pratiques :
- Distance : 30 km
- Dénivelé : + 150m
- Niveau de difficulté : exigeant (chemins forestiers, sections sablonneuses)
- Durée de la balade : ½ journée
- Location de vélos : Station Bees, impasse du moulin, Nemours. Plus d’infos sur nemours.stationsbees.com

Ce parcours est proposé en partenariat avec Transilien SNCF Voyageurs dans le cadre du programme #CPASLOINENTRAIN. En complément à cette balade, vous pouvez télécharger l’appli #CPASLOINENTRAIN qui permet de découvrir tout le patrimoine d’Île-de-France à portée de train. Retrouvez également #CPASLOINENTRAIN sur Instagram
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4 juillet 2021 - Nemours