Culture
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Au beffroi ou dans la rue, le Salon de Montrouge cherche à mettre l’art contemporain à portée de tous

Le beffroi de Montrouge accueille un tout nouveau rooftop, la Canopée / © Ibex73 (Wikimedia commons)
Le beffroi de Montrouge sert de lieu principal au Salon de Montrouge consacré à la jeune création / © Ibex73 (Wikimedia commons)

C'est devenu une référence parmi les événements consacrés à l'art contemporain dans le Grand Paris. Dédié à la jeune création, le Salon de Montrouge a décidé cette année, en plus du Beffroi, son mythique lieu d'exposition, de proposer des œuvres en extérieur. Andrea Ponsini, son directeur artistique, explique la démarche à Enlarge your Paris.

Est-ce la première fois que le Salon de Montrouge expose des œuvres en extérieur ?

Andrea Ponsini : Cela s’était déjà produit pour le 50e anniversaire du Salon où des artistes avaient investi les squares de la ville. Cette fois, il s’agit de mettre à l’honneur, parmi les 40 sélectionnés de cette édition, les artistes dont le travail se prête à une exposition en extérieur. Cela confère une ambiance un peu festival à la manifestation et cela permet aussi de relier les différents lieux d’exposition. À la Galerie des Jardiniers, par exemple, Facéties met à l’honneur les artistes anciennement passés par le salon. À la médiathèque, Viv(r)e l’art contemporain revient sur l’histoire du Salon de Montrouge à partir d’archives. Quant à l’Espace Michel Colucci, il accueille les ateliers menés avec les artistes.

Pouvez-vous nous parler des œuvres présentes dans l’espace public ?

À chaque fois, il s’agit de jouer avec les lieux. Sur la place du Beffroi, Hélène Hulak propose Les Ecchymoses, des installations qui recouvrent les statues présentes sur la place. À l’angle des rues Maurice-Arnoux et Paul-Bert, sur un pignon de mur, on peut voir une photo de la série MIDO de Julie Joubert, consacré à Ahmed, un jeune en difficulté. Michel Jocaille, lui, a investi avec Toxico Mania le kiosque du parc Jean-Loup Metton. Quant à Lou Motin, ses plaques d’inspiration mémorielle se retrouvent au parc Jean-Loup Metton, place des États-Unis, dans le square de l’avenue de la République ainsi qu’au parc Renaudel. Enfin le tirage photo d’un dessin de Ludovic Nino est visible au 109, avenue Henri-Ginoux – cette boutique appartient d’ailleurs à la mère d’un artiste passé par le salon. À chaque fois, nous avons choisi des lieux abrités et/ou de référence. D’abord parce qu’en février il ne fait pas toujours beau ; ensuite parce que Montrouge n’est pas grande mais les habitants sont bien dans leurs quartiers respectifs et ne vont pas forcément dans les autres. D’où l’intérêt d’opter pour des emplacements qui parlent à tous et toutes.

Implanter des œuvres dans l’espace public, est-ce que finalement ce n’est pas une façon de « semer des cailloux » pour inciter le public local à se rendre à l’exposition principale au beffroi ?

Effectivement, il existe une forme de dichotomie. Le Salon de Montrouge est un événement gratuit, ouvert sur une large plage horaire. Pourtant, beaucoup d’habitants n’ont pas le réflexe de se dire que la manifestation est pensée pour eux. Notre désir est de faire découvrir l’art contemporain à un public le plus large possible. Le beffroi accueille l’exposition principale et la ville est son jardin. On y montre des œuvres ludiques et décomplexées. Comme vous le dites, il s’agit de semer de la curiosité !

Est-il prévu que ces œuvres demeurent de façon permanente dans l’espace public ?

Certaines seront peut-être pérennisées. D’autant que nous avons déjà un parcours Art dans la ville qui comporte le rideau de scène du Beffroi, signé Marie-Claire Messouma Manlanbien, artiste du 61Salon, l’Abri de fortune de Baptiste César ou encore Oru Nakama, la fresque de l’artiste montrougienne Stoul. L’idée est de faire sortir l’art de l’espace de la galerie. En tout cas, hors les murs, les œuvres proposées cette année seront visibles pendant six mois.

Infos pratiques : 68édition du Salon de Montrouge au Beffroi de Montrouge, 2, place Émile-Cresp, Montrouge (92). Jusqu’au 23 février. Ouvert de 12 h à 19 h. Entrée libre. Accès : métro Mairie de Montrouge (ligne 4). Plus d’infos sur salondemontrouge.com 

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