Randopolitain : la « Balade des 3 forêts » de Paris à La Celle-Saint-Cloud

Le bois de Boulogne à Paris / © Manon Gayet pour Enlarge your Paris

De la gare de la Porte Maillot (RER C) à celle de La Celle-Saint-Cloud (ligne L). Itinéraire de 21, 5 km (sentiers en terre ou gravillonnés : 80 % / trottoirs : 20 %) – 6 heures de marche. Parcours le long du sentier de grande randonnée GR1 balisé par la Fédération française de la randonnée pédestre. Cet itinéraire s’inscrit dans le cadre du Randopolitain, un cycle de 100 randos programmées jusqu’aux JO de Paris 2024 en partenariat avec Transilien et la Fédération française de la randonnée pédestre en Île-de-France.

Si, si, on peut sortir de Paris en suivant un sentier de randonnée par des allées forestières ! C’est la promesse du GR1, qui démarre porte Maillot (16^e) et file tout droit vers le bois de Boulogne (16^e). Certes, cette ancienne forêt de chasse royale remodelée sous Napoléon III est encore aujourd’hui sillonnée de routes très fréquentées. Mais, dès que l’on tourne le dos au vacarme routier, le bois devient un magnifique jardin paysager avec ses rivières créées de toutes pièces, ses rocailles et ses petites cascades ou encore des aménagements dans le goût des jardins anglo-chinois du XIX^e siècle.

Arrivé en haut de la grande cascade, prenez les escaliers situés à droite : ils permettent de passer sous la chute d’eau. Cela a beau être un monument artificiel, l’expérience est étonnante ! On retrouve ensuite les voitures avec la traversée du carrefour du pont de Suresnes mais le spectacle du palais de Longchamp, siège de la fondation écolo GoodPlanet, adoucit ce moment.

Après avoir suivi des berges de Seine plantées de magnifiques platanes et bordées de péniches habitées, on quitte le bois parisien par la passerelle de l’Avre, un aqueduc signé Gustave Eiffel qui apporte l’eau aux parisiens de l’ouest et qui permet de traverser la Seine en toute quiétude. Arrêtez-vous au milieu pour profiter d’un des plus beaux panoramas possibles sur les tours de La Défense. Juste avant de quitter la passerelle, retournez-vous : la tour Eiffel surgit tout d’un coup au-dessus du bois de Boulogne !

Parc avec vue

On gagne ensuite le domaine de Saint-Cloud. Posé sur des coteaux escarpés des Hauts-de-Seine, il offre une époustouflante vue sur le fleuve. Mais il est lui aussi un peu égratigné par le règne de l’automobile : alors que l’on contemple le panorama, le bourdonnement autoroutier parvient par intermittence à nos oreilles. C’est qu’au XX^e siècle la puissance publique a cru malin de faire rentrer l’autoroute de Normandie dans Paris en dessinant une oblique à travers l’ancien parc princier.

Avec ce parcours, on quitte les grandes perspectives qui font la réputation du domaine pour s’enfoncer dans les bosquets, beaucoup moins fréquentés et bruyants. On y trouve une ambiance forestière presque méditative. L’ultime étape vous fait traverser les communes cossues des Hauts-de-Seine dont la bien nommée Marne-la-Coquette. On longe un parc privé parsemé de belles demeures des XVIII^e, XIX^e et XX^e siècles, avant de traverser le bois de la Couronne, qui fait partie de la forêt de Fausses-Reposes.

Sur les derniers kilomètres du parcours, on retrouve le paysage traditionnel des forêts domaniales où règne le chêne majestueux et centenaire (et aussi l’A13…) Le pavillon du Butard, joli pavillon de chasse du XVIII^e siècle, posé en lisière de forêt, signale la fin du parcours. La gare est 500 m plus loin.

Infos pratiques : Le parcours intégral est à retrouver gratuitement sur openrunner.com. Vous pouvez aussi télécharger via ce lien le parcours en format GPX afin de le lire sur votre téléphone portable ou appareil GPS. (Il vous faut au préalable avoir chargé des applications – gratuites – permettant de lire ces fichiers, comme Open Runner (Google Play et App Store), Google Earth (Google Play et App Store) ou GPX Viewer (Google Play). Pour rejoindre la gare de départ, consultez le calculateur d’itinéraires transilien.com

Sur le chemin

Une balade en forêt au fil de l’eau

Rivière d’Armenonville à l’orée du bois de Boulogne, fontaines du domaine princier de Saint-Cloud mais aussi lacs, ruisseaux, cascades, mares, aqueducs et rus… l’Ouest parisien est le royaume de l’eau. Mais pourquoi tant d’eau ? À l’origine forêt de chasse royale, le bois de Boulogne fut offert aux Parisiens par Napoléon III qui voulait verdir la capitale. Il confia à l’ingénieur Adolphe Alphand – à qui l’on doit également les Buttes-Chaumont (19^e) et le bois de Vincennes (12^e) – la mission de remodeler le bois en reprenant le style des parcs paysagers à l’anglaise. Sa feuille de route : faire un lieu de détente et de distraction pour les habitants des nouveaux mais déjà chics quartiers de l’Ouest parisien. Rivières et lacs devaient recréer dans le bois de Boulogne des paysages de montagne et de campagne à une époque où l’on voyageait encore peu. Ces cours d’eau avaient aussi pour objectif d’irriguer les 200 000 arbres qu’Alphand fit planter. Un petit paradis aquatique à découvrir tout au long de cet itinéraire entre la porte Maillot et le parc de Saint-Cloud en suivant tous ces points d’eau artificiels qui font le charme du bois. La traversée du fleuve sur une passerelle – aqueduc dessiné par Gustave Eiffel – qui permettra de rallier un autre ancien domaine royal, celui de Saint-Cloud, où l’on entrera de plain-pied par le parterre des vingt-quatre jets d’eau, répartis en deux lignes de chaque côté. Cet ensemble magistral visait à créer l’illusion d’une barrière d’eau, et il constituait un des lieux les plus prestigieux du domaine. Au bout de cette terrasse se déploie un sublime panorama sur la Seine.

Des lieux où se restaurer

Le Chalet des Bosquettes, au bord du lac Inférieur dans le bois de Boulogne, permet de se rafraîchir ou d’avaler un sandwich, et, avec un peu de chance, se poser sur sa terrasse en bois. C’est un rendez-vous des habitués du bois ouvert tous les jours. Juste après avoir passé la grande cascade du bois de Boulogne, on découvre le palais de Longchamp, siège de la Fondation GoodPlanet créée par le photographe Yann Arthus-Bertrand où l’on peut faire une vraie halte gourmande grâce à un food truck qui sert le week-end glaces et jus bios maison, ou encore tartines et gaufres. Le week-end également, la Fondation propose des animations autour de l’écologie. Dans le parc de Saint-Cloud, au pied de la grande cascade, le Chalet du Fer à cheval permet de boire un verre ou de déjeuner (du jeudi au dimanche). Toujours dans le domaine de Saint-Cloud, à deux pas de la gare SNCF de Garches–Marnes-la-Coquette, le Jardin du piqueur, une ferme d’insertion sociale où l’on produit des légumes et élève des moutons, propose également de se restaurer d’une excellente cuisine maison les mercredis et les week-ends à la belle saison.