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Randopolitain : dans une boucle de la Seine, chez les impressionnistes et les princes

Terre de prédilection des rois et des princes de France avant d’être celle des peintres impressionnistes au XIXe siècle, l’Ouest grand-parisien est une destination idéale pour une plongée à la fois dans l’histoire de France et dans l’histoire de l’art. Découvrez notre parcours entre la gare de Louveciennes et celle de Saint-Nom-la-Bretèche, sur les traces de Louis XIV et de Renoir.

Terre de prédilection des rois et des princes de France avant d’être celle des peintres impressionnistes au XIXe siècle, l’Ouest grand-parisien est une destination idéale pour une plongée à la fois dans l’histoire de France et dans l’histoire de l’art. C’est ce que propose ce parcours entre la gare de Louveciennes et celle de L’Étang-la-Ville dans une boucle de la Seine aux paysages variés et généreux : on traversera des cœurs villageois préservés où la mémoire des peintres impressionnistes est vivace, ne serait-ce que parce que les maisons et les rues ont peu changé depuis 150 ans ; puis on visitera une pièce majeure de l’archipel versaillais, le domaine national de Marly-le-Roi et l’aqueduc de Marly érigé pour alimenter en eau de la Seine les domaines royaux. Pour finir, on marchera quelques kilomètres en forêt, dans l’ancien domaine de chasse des rois et des présidents de la République. Bref, une balade nature et culture accessible à tous les publics – pas besoin d’être un grand randonneur. La gare de Marly-le-Roi (ligne L), située à peu près à mi-parcours, permet de faire ce parcours en deux étapes si besoin. Les bons marcheurs, eux, pourront pousser en forêt jusqu’à la ravissante gare de Saint-Nom-la Bretèche–Forêt de Marly, terminus de la ligne L.

Parcours : 9,5 km entre la gare de Louveciennes (ligne L) et la gare de L’Étang-la-Ville, ou 12 km entre la gare de Louveciennes et celle de Saint-Nom-la-Bretèche–Forêt de Marly (ligne L). Types de sol : Sentiers forestiers et chemins (40 %), trottoirs (60 %). Parcours de 5 heures, visites comprises. Toilettes gratuites sur le parcours : musée du Domaine national de Marly. Penser à vous munir d’eau et d’un pique-nique. Le parcours entre la gare de Louveciennes (ligne L) et celle de L’Étang-la-Ville est à découvrir et télécharger (fichier GPX) ici. Le parcours entre la gare de Louveciennes et celle de Saint-Nom-la Bretèche–Forêt de Marly est à découvrir et télécharger ici. 

 

Première étape : Louveciennes des princes et des villageois

Vous quittez l’esplanade de la gare et remontez la rue de Montbuisson pour un parcours à travers Louveciennes, entre les pavillons en meulière et les anciens domaines aristocratiques. Défendu par ses douves, le château du Pont appartient toujours à la famille des descendants du secrétaire de la reine d’Écosse, Marie Stuart, qui le fit construire. Prenez la rue du Pont, puis le chemin de l’Étang, avant de suivre un chemin de randonnée en forêt sur 300 mètres avant de redescendre par la rue des Bois vers le parc des Trois Grilles. Avec ses petites rues et ses maisons au crépi clair, Louveciennes a en partie conservé son ancienne allure de village, particulièrement autour de la place de l’église.

Une curiosité : caché au cœur d’un terrain arboré de 20 ha à Louveciennes, le château Louis XIV a été construit entre 2008 et 2011 dans un style rappelant Vaux-le-Vicomte et Versailles. Il fut acheté 275 millions d’euros par le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed ben Salmane, ce qui en fait la propriété la plus chère du monde. Et le seul château construit en France depuis plus d’un siècle.

Deuxième étape : la machine de Marly ou les eaux du Roi

En sortant du parc du château du Pont à Louveciennes, prenez la direction de la voie ferrée par la rue de la Grande Fontaine puis empruntez la rue de Voisins. Vous parvenez rue de la Machine, que vous suivez jusqu’aux coteaux de la Seine en longeant les grilles du château de Madame du Barry, dernière favorite de Louis XV. Le château sert désormais de centre de séminaire pour les cadres d’une grande banque. Au bout de cette avenue calme et arborée se trouvent les canalisations de la machine de Marly (voir Zoom). Vous pouvez descendre jusqu’à la Seine par le petit sentier de la « Liaison verte » et découvrir à mi-côte un superbe panorama sur le Grand Paris, avant de remonter vers Louveciennes pour y poursuivre la balade.

Le Roi-Soleil fit construire le château de Versailles dans un site marécageux, sans rivière ni source. Il fallut donc créer de toutes pièces un gigantesque système pour alimenter le site et les nombreux jeux d’eau du domaine royal. Après l’eau de la rivière de la Bièvre, près de Versailles, il fut décidé de capter l’eau de la Seine, à 6 km du château. C’est ainsi que fut construite la machine de Marly, gigantesque pompe hydraulique qui devait permettre de remonter l’eau du fleuve sur un dénivelé de plus de 160 mètres ! La construction de cette machine coûta une fortune et nécessita pour son entretien la présence permanente de dizaines de forgerons, charpentiers et soldats. Elle fut modernisée au cours des siècles avant d’être démantelée dans les années 1970.

Troisième étape. Un berceau de l’impressionnisme

À deux pas de la machine de Marly, place Ernest-Dreux, se trouve l’un des berceaux de l’impressionnisme, dont on célèbre en 2024 les 150 ans. Là, dans une maison presque campagnarde, le jeune et désargenté Renoir vécut chez ses parents, de 1869 à 1870. Il fit même venir un temps à Louveciennes ses amis d’alors, Pissaro, Sisley, Monet et Degas. Quatre ans plus tard, en 1874, ces peintres firent une exposition qui scandalisa Paris, à l’occasion de laquelle un journaliste satirique inventa le terme d’« impressionnisme ». Des reproductions de toiles jalonnent le parcours entre la rue de la Machine, l’avenue Saint-Martin et l’aqueduc de Marly, un monument long de 600 mètres qui permettait d’envoyer l’eau collectée dans la Seine vers les domaines royaux de Versailles et de Marly.

Deux inventions ont favorisé la naissance de l’impressionnisme : la peinture en tube, permettant de peindre en pleine nature, et le train, grâce auquel il était possible de gagner la banlieue ou encore la Normandie pour un prix modique. Le week-end, les peintres prenaient les « trains de plaisir » depuis la gare Saint-Lazare pour aller sur les rives de la Seine, de la Marne et de l’Oise, peindre les Parisiens en goguette.

Quatrième partie : Marly, la villégiature de Louis XIV

Au bout des 36 arches de l’aqueduc de Marly se trouve l’entrée principale du domaine royal de Marly, celle par laquelle entraient Louis XIV et sa famille, ainsi que les courtisans triés sur le volet qui avaient ainsi le privilège de partager l’intimité du monarque. Car Marly permettait au Roi-Soleil d’échapper à l’étiquette de la cour de Versailles. Vendu à la Révolution française puis démembré, le château de Marly fut finalement détruit. Le musée du Domaine royal de Marly permet de découvrir l’histoire des lieux, de la monarchie, ainsi que de la machine de Marly. Depuis le domaine, vous rejoignez la forêt de Marly en empruntant l’allée de Saint-Denis puis vous la traversez pour rejoindre la gare de L’Étang-la-Ville ou, un peu plus loin, celle de Saint-Nom-la-Bretèche–Forêt de Marly.

Le domaine national de Marly-le-Roi. Vianney Delourme pour Enlarge your Paris

L’aqueduc de Marly-le-Roi. Vianney Delourme pour Enlarge your Paris
Le domaine national de Marly-le-Roi. Vianney Delourme pour Enlarge your Paris
L’aqueduc de Marly. Vianney Delourme pour Enlarge your Paris
Le domaine national de Marly-le-Roi. Vianney Delourme pour Enlarge your Paris
Le tuyau de l’aqueduc au-dessus de la Seine. Vianney Delourme pour Enlarge your Paris

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