Société
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En Île-de-France, on n’a pas de pétrole mais on a des légumes

Manger local en Île-de-France n'implique pas nécessairement de déménager en Seine-et-Marne. Enlarge your Paris vous le prouve.

Publié le 1er/11/2014 / Réactualisé le 14/09/2015

 

 Le pré à Nanterre / Crédit : Steve Stillman

 

Circuits courts. Vos amis écolos n’ont plus que ce mot-là à la bouche. Mais de quoi parlent-ils ? D’un circuit de voitures pour les mômes ? D’un court-jus en verlan ? D’un logiciel qui calcule les raccourcis pour aller d’un point A à un point B ? La question vous taraude mais vos réflexions tournent court. Pourtant, il y a de grandes chances pour que vous soyez concerné. 

Car d’après une étude Ipsos réalisée en janvier, un Français sur deux concède « ne plus trop savoir ce qu’il mange » et cherche des solutions en dehors de la grande distribution pour remplir son frigo. Résultat, « la consommation de produits locaux est rentrée dans les habitudes ». Quatre sondés sur dix en achètent « souvent » et ces habitudes « semblent s’être davantage ancrées dans leur quotidien » depuis deux ans. Il court, il court le circuit court…

« Aujourd’hui, acheter durable c’est aider le petit agriculteur qui est à côté de chez moi. C’est une tendance qui n’est pas nouvelle mais qui se renforce avec le temps », décrypte Etienne Mercier, l’un des auteurs de l’étude.

D’accord, mais comment fait-on lorsqu’on habite en région parisienne, où la première ferme n’est pas toujours à portée de fourchette ? Voici quelques idées recettes :

 

L’amap, tu l’aimes ou tu la quittes

 

On s’adresse ici aux plus motivés d’entre vous, ceux capables de manger du chou rouge et du radis noir durant tout l’hiver. Même si l’acronyme Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) est passé dans le langage courant,  il n’est pas  inutile d’en rappeler les principes. En l’occurrence, on est ici dans le cas où des consommateurs s’associent à un ou plusieurs producteurs locaux dans le but de s’approvisionner.

Les premières Amap sont apparues en 2003 en Île-de-France, où elles sont aujourd’hui au nombre de 300. Cependant, le concept est bien plus ancien. Il est apparu au Japon après-guerre puis s’est ensuite exporté aux Etats-Unis dans les années 1980.

 

 

« C’est un autre rapport à l’agriculture. Les amapiens se rendent régulièrement dans les champs pour s’assurer des méthodes utilisées, qui doivent épouser le plus possible les normes du bio. Ils peuvent également donner un coup de main », détaille Jean Michel Dupont, du réseau des Amap en Île-de-France, qui n’ignore pas les contraintes de la formule. « Le fait d’être obligé d’aller chercher son panier de légumes chaque semaine le même jour sans savoir de quoi il sera fait ne convient pas à tout le monde ».

C’est pourquoi d’autres solutions existent, comme la vente de fruits et légumes franciliens dans les gares du réseau Transilien.

 

Ceux qui aiment les légumes prendront le train

 

Lancés en 2007 par la SNCF, l’initiative Paniers fraîcheurs a permis aux agriculteurs franciliens de se trouver sur le chemin des usagers des transports à leur retour du travail. Une trentaine de producteurs se sont associés à cette opération, ce qui leur permet d’écouler leurs marchandises depuis les quais d’une quarantaine de gares, entre 16h30 et 19h (la liste complète est disponible sur le portail open data de la SNCF). Les paniers s’achètent entre 10 et 15 euros et donnent même lieu à des recettes – écrites par une école de restauration – pour éviter de se retrouver coincé un panais entre les mains.

 

Les paniers fraîcheurs de la SNCF

 

Mais que ceux qui ne prennent pas le train se rassurent. Ils peuvent se rattraper avec La Ruche qui dit Oui !

 

La poupée fait non, la ruche dit oui

 

C’est un peu l’Amap 2.0. Sortie de la tête d’un designer, Guilhem Chéron, La Ruche qui dit Oui ! est un site web qui met en relation producteurs et consommateurs. Premier avantage : elle offre aux locavores un large choix de produits (légumes, viandes, fruits, produits laitiers, etc.) sélectionnés dans un rayon de 250 km autour de chez eux.

 

 

Le paiement s’effectue en ligne et la livraison a lieu une fois par semaine dans un lieu prédéfini. Second avantage : contrairement à l’Amap 1.0, La Ruche qui dit Oui ! n’exige de ses abeilles aucun engagement. Ces dernières viennent butiner à leur guise quand elles veulent et ce qu’elles veulent. « Les prix des produits respectent une logique gagnant-gagnant, ce qui est un moyen à la fois de soutenir l’agriculture fermière et de la rendre accessible », explique Guilhem Chéron.

Reste cependant à satisfaire ceux qui ne prennent pas le train et qui en plus sont restés scotchés à l’ère du Minitel. Direction pour cela Levallois et le distributeur automatique Au bout du Champ.

 

L’histoire du distributeur automatique devenu végétarien

 

Les distributeurs automatiques ne sont pas voués qu’à cracher des Snickers et des chips goût barbecue. Depuis quelques mois, il en est un, baptisé Au bout du champ, qui s’est spécialisé dans les légumes frais à Levallois-Perret (92). L’idée a germé dans la tête de Joseph Petit, repenti du monde de l’optimisation financière et converti à celui de l’agriculture de proximité. Avec quelques camarades, il s’est inspiré d’une pratique déjà expérimentée sur certaines exploitations franciliennes, comme à Saint-Nom-la-Bretèche (78).

Le principe : des casiers renfermant des paniers composés ou des produits à l’unité (botte de carottes, barquette de fraises, boîte d’œufs, etc.) que l’on ouvre par le truchement de sa carte bancaire ou en effectuant des offrandes en liquides. Installé 4 rue Camille-Pelletan, le distributeur levalloisien est accessible 7 jours sur 7 de 8h à 22h. « Nous l’alimentons une à deux fois par jour avec des produits issus de l’agriculture paysanne que nous collectons chez des producteurs sélectionnés par nos soins et implantés à moins de 100 km de Paris », détaille Joseph Petit.  

 

Au bout du champ à Levallois

 

L’amour est dans le panier : cueillir ses fruits et légumes en Île-de-France

 

Si vous ne craignez pas de vous baisser pour faire vos courses en plein champ, un tour dans les fermes cueillettes franciliennes s’impose. D’autant que les prix peuvent être jusqu’à un tiers moins chers qu’en grande surface. Nous vous avons composé un petit bouquet de ces cueillettes : www.enlargeyourparis.fr/lamour-est-dans-le-panier-cueillir-ses-fruits-et-legumes-en-ile-de-france

 

La ferme de Viltain / © Le blog de Melle TOC'APLUME

 

Maintenant, à vous de choisir votre circuit court. Et pour trouver le plus proche de chez vous, rendez-vous sur Mangeons local en Île-de-France

 

  • A voir : L’émission « La voix est libre » sur France 3 Paris consacrée entre autres à l’Île-de-France locavore

 

La Voix est libre